Splatoon Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Octobre 2017

A moins d'être totalement réfractaire aux jeux-vidéo, il est difficile de ne jamais avoir entendu parler de Splatoon. Licence récente ce Nintendo, ce jeu de tir, à l'esprit bon enfant et à l'ambiance colorée, consiste à repeindre un maximum de surface d'un terrain donné, avec l'encre de la couleur de son équipe. Après un franc succès du premier volet sur Wii U en 2015, un second opus est sorti un peu plus tôt cette année, sur Switch. Soleil ayant à cœur les titres de Nintendo, Zelda et Mario en sont les preuves, l'éditeur nous propose maintenant l'adaptation manga des jeux par Sankichi Hinodeya. L'auteur a démarré la série en 2016, dans les pages du magazine jeunesse Coro Coro Comic, et compte actuellement trois volumes au Japon, à l'heure où le premier volet atteint nos contrées.


A Chromapolis, les autochtones sont mi-humains mi-poulpes, pouvant changer d'apparence et nager dans la peinture. La pratique locale est un véritable sport, un jeu de tir qui se joue par équipe et consistant à repeindre le plus de territoires possible sur une zone précise. Little Mask, Miss Casque, Miss Bonnet et Mr Binoclard forment une team plutôt misérable et honteusement classée. Mais leur imprévisibilité les démarque des autres, aussi ils pourraient bien renverser la tendance quand ils affrontent Rider, un joueur de classe S+ à la tactique de jeu particulièrement égoïste.


Splatoon est un jeu efficace et particulièrement addictif, mais à la trame quasi inexistante. Dès lors, adapter le jeu de Nintendo en un manga constituait un sacré challenge, ne serait-ce pour planter des personnages récurrents ou un fil conducteur. Le résultat de ce premier tome est donc cohérent par rapport aux attentes que l'on pouvait avoir : amusant, mais très simpliste. Ce premier tome peut même se résumer assez simplement puisqu'il nous propose une simple succession de matchs entre la Blue Team et leurs différents adversaires. Rien de passionnant dans la forme, et ce n'est vraiment pas là-dessus que le titre va chercher à se démarquer, mais bien sûr son humour.


Car chaque rencontre a un schéma très similaire et une conclusion on ne peut plus basique, et assez clichée, notre bande de poulpes remportant à la chaîne des victoires contre des adversaires toujours plus hauts classés et à la réputation solide. Pour ceux qui jouent au jeu, il y aurait même de quoi rester circonspect tant chaque match s'avère improbable.


Mais quitte à s'éloigner un peu de la crédibilité compétitive du jeu, Sankichi Hinodeya cherche surtout à reprendre l'univers pour créer un manga léger et amusant. Chaque chapitre développe un match, et chaque rencontre est prétexte à des rebondissements improbables, des gags à tout va et des effusions de valeurs d'amitié. On sent clairement que la cible est très jeune, aussi on aurait tort de fixer les mêmes attentes que dans un récit d'action classique. Le divertissement est donc à prendre tel quel et celui-ci ne s'avère pas déplaisant, très fun bien souvent même, l'humour ne volant pas bien haut, mais n'étant jamais vulgaire. On en oublie alors presque les facilités d'écriture, car en tant que titre humoristique visant un très jeune lectorat, Splatoon réussit plutôt son pari, et se révèle même plus sympathique que d'autres séries du genre, donc le Super Mario de Yukio Sawada.


On notera toutefois que le titre se destine surtout à ceux qui connaissent les règles de Splatoon, et qui auraient disputé au moins une partie. En effet, le règlement n'est que vaguement présenté, et ce sera au lecteur novice de comprendre, par les événements, les rudiments d'un match. Fort heureusement, les règles s'avèrent simplistes et l'aspect technique du jeu plutôt écarté, afin que le récit de concentre sur l'essentiel.


Un premier tome sympathique et amusant, donc, mais à réserver aux fans de la licence. De plus, on se demande bien comment le titre parviendra à se renouveler, s'il conserve le même schéma sur les prochains tomes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
12 20
Note de la rédaction