Sex infinity - Actualité manga

Sex infinity : Critiques

Oppai Infinity!

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Septembre 2014

Avec Sex Infinity, les éditions Taifu marquent l'arrivée dans leur catalogue X d'un auteur devenu une référence dans sa catégorie : officiant dans le H depuis une dizaine d'années en amateur et en professionnel, Erect Sawaru s'est fait une spécialité des récits très hards à base de poitrines démesurées. La couverture ne ment pas, de même que le titre original du bouquin (Oppai Infinity, "oppai" signifiant "poitrine"), et ne dément pas vraiment la réputation de l'auteur sitôt la première page tournée, puisque tout commence par deux longs dépliants en couleur nous laissant profiter des joies de l'après-cours, des gangbangs, des bukkake et autres tentacules. S'en suit une galerie de 8 illustrations de pin-up toujours en couleur, avant que les choses ne redeviennent plus calmes.


La première histoire fait 4 pages, est elle aussi en couleur, est plutôt soft pour du Erect Sawaru, et nous croque simplement une scène chaude entre un lycéen et son entreprenante camarade de classe.


Même topo pour le triptyque "grosse poitrine" où, pendant une cinquantaine de pages, un jeune homme se retrouve à faire l'amour à plusieurs reprises avec son amie d'enfance, celle-ci devenant de plus en plus entreprenante au fil des trois chapitres, avec quelques fantasmes spécifiques à la clé : le pull, l'uniforme scolaire, la douche... On assiste avec un certain plaisir aux ébats d'un couple qui, dans le fond, s'aime et s'assume toujours plus.


Le récit suivant [rec] s'étale lui aussi sur trois chapitres pour un total de 65 pages, et commence de la même manière... pour mieux surprendre ensuite. Un homme et sa copine forment un couple s'aimant profondément et avec tendresse, ce qui ne l'empêche pas d'être très coquin. Tous ont beaucoup de mal à se passer l'un de l'autre, si bien que quand elle doit partir pour un long moment aux États-Unis, elle et lui décident d'entretenir leur flamme en s'envoyant régulièrement des cassettes vidéo mignonnes ou un peu plus coquines, où ils se masturbent par exemple. Mais, au bout d'un certain temps, il a de moins en moins de nouvelles d'elle, commence à s'inquiéter, puis reçoit les unes après les autres des vidéos de sa chère et tendre avec un autre homme, puis deux, puis tout un groupe... Tout en nous proposant des scènes de sexe de plus en plus hards (ça commence par un couple copulant avec tendresse et intimité, ça se termine par du gros gangbang par tous les trous), Erect Sawaru nous propose de vivre tout ceci à travers le regard désemparé de l'homme, qui ne peut, impuissant, que regarder les vidéos qu'il reçoit en se demandant toujours plus ce qui s'est passé pour que sa chérie en arrive là. De plus en plus malsain, le récit s'applique à faire ressortir les meurtrissures du jeune homme et sa situation amoureuse qui s'est complètement désagrégée et anéantie sans qu'il puisse y remédier ou y comprendre quelque chose, et le résultat est évidemment de plus en plus tendu, de par les scènes toujours plus hards et le fait qu'on suive les interrogations du pauvre amoureux. En filigranes, la situation est rendue encore plus terrible via ce qu'on comprend de la situation de la femme.


Bref, le ton est parfaitement donné pour le récit suivant, Love Letter, dont la popularité lui a valu il y a peu une adaptation animée. Sur un total de quasiment 80 pages divisées en trois chapitres, on suit les déboires de Miu, jeune fille timide et pure qui s'est découvert un amour délicat pour Haruka, la belle, gentille et populaire présidente du conseil des élèves. Malgré sa timidité, Miu décide de laisser une lettre d'amour à Haruka, sans forcément s'attendre à un amour partagé, mais à au moins être comprise. La réaction de Haruka est à des années-lumière de ce que Miu attendait : la belle blonde, habituellement si gentille, ne peut tolérer un amour entre filles qu'elle trouve dégoûtant, et décide alors de punir cet amour qu'elle juge contre nature en confrontant Miu aux garçons du conseil de la plus horrible des manières... Miu est brisée, autant dans son corps après plusieurs viols, que dans ses sentiments pour Haruka, qui se transforment bientôt en haine. Aussi, quand elle découvre le secret de Haruka, Miu est bien décidée à se venger et à faire subir à la belle et si populaire blonde ce qu'elle-même a subi... en pire, et au risque de se briser encore plus psychologiquement. Car loin de se retrouver meurtrie par les viols qu'elle subit, Haruka met de côté sa façade sérieuse et coincée pour laisser parler le fond pervers qu'elle a toujours eu en elle, et elle devient bientôt avec grand plaisir le jouet de tous les garçons du lycée. Est-ce vraiment ce que Miu voulait pour celle qu'elle aimait tant ?


D'une autre manière, mais de façon toujours aussi malsaine, Erect Sawaru nous présente à nouveau une situation qui dégénère, avec manipulations, viols agressifs et changement ou chute psychologiques, le tout aboutissant toutefois sur un résultat qui ne perd rien de son aspect trash, mais où les deux filles, que ce soit pour assouvir leur perversité (Haruka) ou pour occulter leur détresse (Miu), se complaisent totalement dans le sexe.


Pour conclure l'ouvrage, retour à un récit court plus doux, nous invitant à suivre un simple ébat de couple, dans la chaleur de l'été.


Sex Infinity est un recueil étonnamment varié, et dont les histoires sont habilement positionnées, les choses commençant avec tendresse, puis dégénérant de plus en plus dans [rec] pour devenir toujours plus hards avec Love Letter, avant un retour à du sexe plus réaliste et "calme" dans la dernière histoire. On passe ainsi par plusieurs émotions, mais dans tous les cas, vous pouvez passer votre chemin si vous n'aimez pas les choses aussi horribles que le viol en groupe. Dans tous les cas, la patte d'Erect Sawaru, elle, s'adapte parfaitement aux ambiances, surtout aux plus malsaines et sombres. En plus d'un coup de crayon qui plaira aux amateurs de poitrine improbables, l'auteur sait offrir des visages féminins bien différents et diversifie beaucoup les situations ainsi que les angles de vue. La mise en scène est d'ailleurs souvent inventive et adaptée, notamment lors de l'histoire [rec], où le mangaka s'applique à dessiner les scènes de sexe en vue subjective, comme si elles étaient vécues réellement caméra à l'épaule. Le résultat est franchement bienvenu. Pour le reste, bah c'est du gros cul qui tache en profondeur.


Malgré les moments de tendresse en couple, les scènes les plus hards ne font vraiment, mais vraiment pas semblant, et font que si vous n'aimez pas ce genre de hentai vous pouvez clairement passer votre chemin. Par contre, si vous êtes du genre à aimer les ambiances malsaines, les personnages meurtris, les viols et scènes de groupes bien rentre-dedans, vous avez ici ce qui est actuellement sorti de meilleur dans la collection.


Avec ses deux dépliants et ses douze premières pages en couleur ainsi que son total de 250 pages, le livre vaut sans problème ses 13,99€, soit un euro de plus que la plupart des autres ouvrages de la collection. En fin de volume et sous la couverture, n'hésitez pas à lire les intéressants et longs commentaires de l'auteur, qui pour chaque chapitre revient sur le travail préparatoire et sur ce qu'il a voulu faire et transmettre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs