Nyanpire - The Gothic World of Nyanpire Vol.1 : Critiques

Alors qu'il était au bord de la mort, un jeune chaton se voit sauver par un vampire. Celui-ci lui donne du sang, transformant le jeune chat en un hybride félin-vampire : Nyanpire est né. Recueilli par Misaki, une lycéenne au caractère bien trempé, Nyanpire va rencontrer de nombreux compagnons pour l'accompagner dans ses aventures … et sa recherche perpétuelle de sang.

Après le triomphe de Chi – Une vie de chat, force est de constater que les récits avec nos compagnons félidés se sont multipliés. C'est donc au tour de Kurokawa de se lancer dans l'aventure avec Nyanpire. À l'origine, Yukiusa, l'auteur, a lancé la série sur Internet. Comme le succès était au rendez-vous au-delà même des frontières nippones, l'éditeur japonais Shufu a sorti la publication papier et le studio Gonzo (Rosario + Vampire, Last Exile, Special A ...) a même réalisé une série animée.

Sous forme de strip de 2 à 3 pages, on suit les aventures de Nyanpire et de ses compagnons. On pourra difficilement parler de scénario, les histoires se suivant, sans qu'il y ait réellement de fil conducteur ou de finalité. Ce qui détonnera le plus est le décalage entre le ton du récit et les dessins kawaii à souhait. Loin de s'adresser pour les enfants, le ton se révèle grivois (on a quand même un sous-entendu de fellation) et irrévérencieux/ chaque lecteur accrochera ou non à l'humour, qui ne cherche pas à voler haut.

Cet aspect est d'autant plus surprenant quand on voit les dessins. Les chats se veulent le plus mimi possible, avec un design très épuré et de grands yeux ronds, plus grands que le reste du corps. Seulement, cela ne suffit pas forcément à rendre le tout mignon. De la même manière que la couverture, le rose et le noir prédominent, un mélange qui pourra en repousser plus d'un. Les chats se distinguent juste par leurs différentes couleurs et leur habit. Quant aux décors, ils sont inexistants, seuls des aplats de couleurs sont présents. Les humains sont quasi-absents, mais quand ils font une apparition, on sent un coup de crayon encore maladroit en dehors du dessin des chats.

Côté édition, Kurokawa soigne son ouvrage comme à l'habitude. Le prix se justifie par un livre grand format entièrement en couleur, allié à une traduction soignée et à un papier épais.

Nyanpire est donc un manga qui a le cul entre deux chaises. Ses dessins simplistes, mais mignons peuvent induire en erreur, alors que les propos se révèlent parfois salaces. Sans être totalement adapté aux amoureux des chats, ces derniers se comportant comme des humains (ils vont faire les courses, font de la balançoire) ni aux fans de vampire (à part Nyanpire qui suce de temps en temps du sang, on en voit pas les bouts de canine d'un autre), le titre est au final un mélange de fans service qui pourrait avoir du mal à trouver son public. Pourtant, ce mélange totalement improbable donne un instant de lecture sympathique, pour peu qu'on accroche.