Nisekoi - Kosaki Magical Patissière Vol.1 - Actualité manga

Nisekoi - Kosaki Magical Patissière Vol.1 : Critiques

Magical Pâtissière Kosaki-chan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Août 2016

Fort du succès de la série phare de Naoshi Komi, la Shueisha a mis en chantier en 2014 le premier (et unique ?) spinf-off de la série, un récit s’inspirant grandement de chapitres comiques dessinés par le mangaka lui-même et visant à revisiter l’œuvre sous des concepts de Magical Girls. Le résultat est désormais publié chez Kazé et dessiné par Taishi Tsutsui, auteur d’Esprit, un shônen en huit tomes, ainsi que de quelques mangas Steins ;Gate. On peut aisément avoir des doutes sur ce dérivé sans lien avec la série et visiblement voué à produire uniquement du fan-service. Mais quelle bonne surprise que voilà, car ce Kosaki Magical Patissière se montre, sur ce premier tome, bien plus abouti qu’on ne l’aurait pensé !

L’intrigue de ce spin-off à Nisekoi nous plonge dans le quotidien de Kosaki Onodera, lycéenne dont la famille tient une pâtisserie bien que la demoiselle soit dépourvue de tous talents culinaires. Son quotidien est sublimé par la présence de Raku Ichijô dans son lycée, Président de l’association des élèves et beau-gosse de surcroit. Mais face à tant de prétendantes, Kosaki n’a que peu de chance de le séduire…
Au même moment, le Pays Magique court un grand danger. Son équilibre est rompu à cause du Mana noir qui se déverse en trop grande quantité dans le monde des humains et affecte les individus. Pour y remédier, trois petites créatures sont envoyées dans l’autre monde dans le but de choisir des combattantes, de véritables Magical Girls. Rurlin, l’une de ces mascottes, propose un pacte à Kosaki qui, voyant qu’une prise d’otages concernant Raku a lieu, n’a d’autre choix que d’accepter pour secourir l’élu de son cœur…

Ce synopsis prête à sourire puisqu’il ne montre aucun lien avec l’intrigue originelle de Nisekoi. Et justement, l’intérêt de ce spin-off est de ne pas être un simple amas de gags en tout genre pour traiter la série de Naoshi Komi sur un ton dérisoire, mais bien un récit entièrement original, réécrivant l’univers de la série de manière décalée en se centrant sur un registre très codifié et propice à moult excentricité : le Magical Girls. Et à ce titre, Taishi Tsutsui nous livre un récit pétillant et coloré comme on en trouve dans les séries du genre, faisant des héroïnes des pâtissières combattantes un mal aux allures pas franchement effrayantes, tout dans le but de ne jamais trop se prendre au sérieux et garder un esprit bon-enfant. Les mécaniques du genre trouvent ainsi bien leur place et le tout s’avère souvent drôle grâce à la présence de fan-service, fan-service assumé dont l’auteur se moque lui-même. A côté de ça, une véritable intrigue est plantée, un ennemi est présenté et on pourrait même imaginer sur la série se poursuivre sur le long terme, au moins cinq ou six volumes.

Bien entendu, Kosaki Magical Patissière est en partie drôle grâce à sa manière de se moquer allègrement de Nisekoi. Le rôle de Raku est donc pris à contrepied et ce dernier est volontairement considéré comme un séducteur de ces dames afin de le rendre improbable, tout en sachant que les personnages qui l’entourent subissent aussi les frais du registre cocasse de la série qui joue sur volontiers sur les running-gags entourant les figures phares. Le tout est suffisamment bien dosé pour ne pas être redondant et bien que cet univers soit sans lien avec celui de Nisekoi, les personnages restent assez fidèles à eux-mêmes pour que la sauce prenne.

Concernant la patte graphique de Taishi Tsutsui, l’auteur a une palette suffisamment riche pour rendre l’aventure visuellement séduisante. Les héroïnes, tantôt mignonnes tantôt sexy, sont reconnaissables entres mille et le mangaka se paie parfois le luxe de montrer une mise en scène étonnante de dynamisme. L’investissement de ce dernier dans la série est alors palpable et les multiples facettes de l’esthétique de l’œuvre attestent bien que l’auteur s’amuse en dessinant Kosaki Magical Patissière.

Quant à l’édition, elle est de très bonne facture. Ilan Brunelli s’imprègne très bien de l’adaptation de Nisekoi pour que le texte du spin-off ne soit pas dénaturé. La fabrication de l’ouvrage, elle, est fidèle à ce que propose Kazé pour ses shônens, basée sur un papier fin mais de qualité.

Ce premier tome de Kosaki Magical Patissière est donc une bien bonne surprise, pétillante pour savourer l’été comme il se doit. Loin d’être une parodie insipide comme d’autres œuvres phares ont pu le proposer, le spin-off brille d’un véritable univers, de personnages bien grattés et d’un humour toujours efficace, parfois servi par un regard coquin… Entre deux tomes de Nisekoi, voilà un dérivé qu’on prendra plaisir à déguster.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs