Neji - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Septembre 2016

Critique 2


Néji se réveille après avoir été conservé cryogénisé durant 41 ans. Malheureusement, il n’a plus aucun souvenir de son passé hormis la vision d’une jeune femme. La société qui l’a cryogénisé décide de l’embaucher en tant que mercenaire, car Néji possède une force surnaturelle. Un jour,  il découvre que la jeune femme qu’il le hantait dans son esprit, servira de cobaye. Il passe un accord : en échange de ses services, ils devront la libérer.

Néji est une œuvre de Kaori Yuki sortie en 2001 au Japon. Ce titre est composé de trois parties. Or, 8 ans séparent la dernière partie des deux premières. Néji est une œuvre qui date donc des débuts de l’auteure. Et déjà à l’époque, l’univers de Kaori Yuki est bien présent. Ici, nous nous trouvons en 2033 et c’est un monde inconnu qui s’ouvre à Néji.  Comme lui, nous découvrons un monde où règne une société faisant des expériences ignobles et n’hésitant pas à éliminer un individu s’il venait en travers de leur chemin. Déjà à l’époque, Kaori Yuki appréciait le côté mélodramatique et elle nous offre ici une nouvelle tragédie amoureuse en seulement un chapitre. Le scénario est bien mené, cependant faire tenir en un chapitre autant d’éléments entraîne des passages où l’action se déroule un peu trop rapidement pouvant entraîner quelques difficultés de compréhension. Les deux autres parties concernent la vie de Néji et les missions qu’il continue de mener en solo. D’ailleurs, il croisera l’un de ses descendants et à nouveau, l’auteur en profite pour nous livrer une histoire tragique.

Concernant les graphismes, même s’ils sont anciens, déjà à l’époque Kaori Yuki a une bonne maîtrise. Cependant, certains passages sont trop lourds rendant la lecture plus difficile et nous obligeant à nous attarder plus longuement pour bien comprendre la scène.

Néji est une œuvre à découvrir pour tous ceux qui aiment l’univers de l’auteure. Le titre est bien maîtrisé même si le seul fil conducteur entre les trois parties se résume à Néji.


Critique 1


"J'y peux rien, on va au même endroit. Dans le futur ..."

Un one shot, un héros, trois parties. Voilà comment une des histoires les plus anciennes de Kaori Yuki se décompose. D’abord, un peu d’histoire … En effet, les deux premières parties ont été faites en 1992-1993, pendant les deux premiers tomes de Comte Cain. Après, plus rien pendant huit longues années, qui permettront à la mangaka de pondre la petite merveille qu’est Angel Sanctuary. Puis après rebelote, on finit Néji par un dernier chapitre totalement sorti du contexte dans lequel Kaori Yuki était à l’époque de sa création. Il est important de garder tout cela à l’esprit lorsque l’on se plonge dans la lecture de ce manga. L’histoire, sur le papier, est relativement simple : un couple est abattu alors qu’ils semblaient tremper dans une affaire louche, mais alors qu’on commence par la mort des personnages, cet incident marque le début de l’histoire singulière de Néji. Celui-ci se réveille 40 ans plus tard, les cheveux blancs, la mémoire fragmentée et un numéro sur le bras. Un homme étrange nommé Luzer va alors lui expliquer qu’il a été cryogénisé par la GERA, une étrange, mais puissante organisation, suite à sa condamnation à mort dix ans auparavant. La GERA ayant détecté chez cet adolescent un grand potentiel, notamment à travers son pouvoir surnaturel, s’empresse de lui ordonner d’agir sous ses ordres en tant que mercenaire. Pour le faire obéir, il est évident que l’organisation utilise la fiancée de Néji, qu’elle promet de ne pas disséquer s’il est docile. Mais peu à peu, Néji découvre le mensonge de Luzer et la cruauté de la GERA, qui n’était absolument pas résolue à lui accorder quoi que ce soit. Commence alors une rébellion contre cette société qui fait tant souffrir des êtres si innocents.

Le premier chapitre se concentre sur la fuite du personnage principal, de la naissance de sa volonté et d’un but inébranlable : vivre. Puis il est question de sa rencontre avec Batsu, de la rébellion de ce dernier, de sa souffrance et de son nouveau but : vivre. Comment ça, il y a répétition ? Oui, absolument. Les deux histoires sont assez semblables, d’ailleurs tous les personnages qui apparaissent sont liés entre eux d’une façon ou d’une autre, ce qui est assez tiré par les cheveux, surtout dans un one shot où Kaori Yuki n’a pas le temps de développer parfaitement ses personnages … Car autant cela passe sans problème dans Angel Sanctuary, autant ici toutes les révélations de dernière minute sont un peu précipitées en quelques pages … Et tout pourrait se terminer là, à vrai dire. Les deux personnages principaux se sont affranchis d’un système qui les tenait dans le creux d’une main, sous la pression et la menace de détruire ce à quoi ils tenaient, et même Luzer connaît une fin satisfaisante. Seulement voilà, Néji était destiné à sortir en volume relié, il fallait donc combler le manque de pages et rajouter un chapitre imaginé et dessiné après Angel Sanctuary. Celui-ci aborde l’histoire sous un ton complètement différent : plus léger, un peu plus clair, moins dramatique et surtout plus original que le deuxième chapitre qui n’était qu’une reprise du premier.

Avec un titre aussi perturbé chronologiquement (dans la réalisation comme dans la narration), il était à prévoir un contraste un peu difficile entre les différentes parties du manga. D’un point de vue graphique, les débuts du tome sont comparables au style des Comte Cain et premiers Angel Sanctuary : stylés, prometteurs, mais encore maladroits, brouillons, très confus et globalement inégaux. Dans le troisième chapitre, par contre, on a le droit au trait plus cadré et maîtrisé de Kaori Yuki, celui qui charme vraiment, grâce à son assurance, sa précision et sa maladresse habilement domptée. Le tout est plus clair, mais cela nous fait perdre une part de défauts qui avait son charme. En effet, les cheveux sont devenus un peu trop lisses, et alors que le lecteur était habitué à l’anarchie graphique, le passage à un style plus rangé et délimité déstabilise légèrement. Mieux, et à la fois moins bien, voilà le résumé de cette transition artistique. L’édition est … supportable. Le travail de Tonkam n’aide pas ni ne facilite la lecture, déjà ardue, car relativement complexe -ne tombant pas dans le sentimentalisme transparent. En effet, les pages de chapitres sont très sombres, le texte parfois à la limite du lisible et certaines trames sont imprimées très légèrement. De plus, l’arrêt de commercialisation d’un manga de leur auteur phare est assez mal vu des lecteurs, qui n’attendaient qu’une réédition, prévue pour mi 2009 … et qu’on attend toujours ! A part ces « détails », on retiendra Néji comme un titre de science-fiction sympathique, qui nous sort de nos habitudes concernant Kaori Yuki, en même temps qu’il arrive à séduire malgré son âge. Le monde dans lequel les protagonistes évoluent est bien pensé, les personnalités des personnages sont logiques et le manga s'avère être un bon moment à passer, pour les fans comme pour les autres.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs