Maîtres (les) - Actualité manga

Maîtres (les) : Critiques

Ijiu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Juin 2014

Dans un quartier un peu morne d'une ville coréenne vivent des hommes qui, grâce à l'expérience de l'âge, sont devenus de véritables maîtres dans leur discipline respective. Nul ne peut rivaliser avec eux dans les arts ancestraux tels que... les jeux vidéo de baston, les jeux d'argent, ou la fabrication de gâteaux.
C'est sur cette idée décalée que se base Les Maîtres, tout premier manhwa de Lee Ji-Woo, où l'auteur a décidé de reprendre à son compte le bon vieux concept des vieillards maîtres dans leur discipline pour les détourner, les réactualiser de façon plus ou moins parodique, un peu dans l'esprit de ce que Stephen Chow a fait avec le film Shaolin Soccer.

Dans un premier temps, on découvre donc les fameux maîtres et les disciplines dans lesquelles ils sont passés... maîtres. Et le moins qu'on puisse dire, c'est... qu'on n'y comprend rien. Même quand le fil rouge autour de l'assassinat de l'un des maîtres est bien lancé, le récit a toutes les peines du monde à être clair. Ce gros problème, on le doit surtout à un auteur qui semble largement plus s'amuser à tenter divers styles graphiques qu'à raconter clairement une histoire.

Car ce qui frappe surtout à la lecture, c'est l'incessante diversité visuelle que Lee Ji-Woo offre au fil de ses dessins, où le coup de crayon très dense avec visages de vieillards fortement marqués (la couverture, très belle dans son genre, en est l'un des plus forts exemples) a vite fait de laisser sa place à des choses plus claires ou plus relâchées, voire beaucoup plus minimalistes ou quasiment expressionnistes. Cela aurait pu être une expérience visuelle de premier choix, si la narration et le découpage suivaient un minimum... ce qui n'est malheureusement pas le cas, le manhwaga passant sans cesse du coq à l'âne et étant particulièrement brouillon dans les scènes d'action, souvent incompréhensibles.

Voila qui est dommage, car même s'il y a des choses intéressantes côté dessins, on retient surtout des Maîtres une lecture extrêmement confuse, qui a toutes les peines du monde à raconter correctement une histoire pourtant minime. Histoire dont l'on peut toutefois retenir les quelques concepts et rebondissements tantôt ironiques tantôt humoristiques... à condition de réussir à s'immerger dans le récit.

L'édition proposée par Cambourakis est plaisante au niveau du format, du papier, de la traduction et de la qualité d'impression, mais en premier lieu il est dommage de ne pas retrouver sur le volume un synopsis, car si on ne connaît pas un minimum l'histoire il y a un risque encore plus fort de ne rien comprendre (un feuilletage en magasin ne suffisant clairement pas à savoir de quoi le livre parle). Surtout, il y a malheureusement un couac dans le choix de police, vraiment peu immersif et se contentant d'être souvent le même : une police fine, qui devient quasiment une torture à lire quand on a des textes blancs sur fond noir. Le travail de sous-titrage sur les onomatopées est plus appréciable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs