Links - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Février 2017

Critique 2


Quatre couples avec leurs propres histoires sentimentales ont tous un lien qui les relie d’une façon ou d’une autre. Sekiya est introverti et ne supporte pas les autres personnes qui l’entourent. Pourtant, il sera démuni face à la cour incessante que lui fera Shibata. Akiha quant à lui se refuse de retomber amoureux depuis qu’il a perdu son ancien amant tragiquement. Pourtant Yahiko est à ses côtés le couvrant d’amour. En ce qui concerne, Kameda il tombe par hasard sur Ogikawa gisant dans le fond d’une ruelle après une soirée certainement trop arrosée et décide de le ramener chez lui. Pour finir, Sado et Nakajô forment d’une certaine manière un couple depuis plusieurs années. Mais, leur rencontre est basée sur un évènement tragique.

Qui dit quatre couples dit quatre histoires sentimentales différentes. De la simple histoire d’amour à celle plus tragique, Natsuki Kizu nous emmène dans quatre romances différentes. Mais la particularité de ce titre est le lien qui unit chaque personnage. Dans chacun des couples, au moins l’un des personnages connaît un des membres d’un autre couple. « Links » nous fait rappeler « Puzzle », un shojo reprenant exactement le même principe. Dans ce titre, une trame de fond tragique et dramatique est permanente. Akiha a perdu l’homme qui l’aimait dans un tragique accident et il n’arrive pas à refaire sa vie et s’accorder à nouveau le bonheur. Une partie de ce one-shot se concentre sur sa manière de vivre au quotidien avec ce passé qui l’engloutit et l’avenir sentimental qui s’offre à lui avec un autre homme. Puis, nous avons Sado et Nakajô. Ce couple est à la fois surprenant et intrigant. En effet, les circonstances de leur rapprochement sont tragiques. Ainsi, ils s’accrochent l’un à l’autre pour ne pas sombrer dans les abysses de leur mal-être. Pourtant, rien ne laisser présager qu’ils pouvaient l’un et l’autre s’épauler et avancer ensemble. Pour finir, les deux autres couples concernent deux histoires sentimentales plus légères et qui donnent une touche de fraicheur dans une atmosphère triste et pesante. L’auteur met ici tous les éléments pour nous livrer un one-shot prenant et touchant.

Concernant les graphismes, les traits sont soignés et agréables à l’œil. Les personnages sont bien dessinés. Mais malheureusement, les personnages sont trop semblables physiquement. Entre Sado, Kameda, Akiha et Sekiya, il faudra bien ouvrir l’œil pour voir les différences : tatouage, lunette, barbe, aucun signe distinctif. Idem pour les personnages d’Ogikawa, Yahiko et Shibata. Ne pas réussir à les différencier, vous assure des allées retours constants… Quant à l’édition, elle est de bonne qualité.

« Links » est un très bon yaoi qui nous livre différents vécus avec des destins plus ou moins tragiques. Les histoires sentimentales sont toutes prenantes et nous donnent de véritables frissons à la lecture. Mais, la similitude physique des personnages nuit à la compréhension et gâche notre lecture.


Critique 1


Sekiya est un animateur radio remarqué pour ses conseils aux auditeurs, mais qui semble lui-même souffrir de certains troubles. Depuis quelque temps, il ne cesse d'être approché et courtisé par Shibata, un jeune homme jovial qu'il peine un peu à cerner, mais peut-être saura-t-il un jour lui faire part de la tristesse qu'il renferme.
Akiha, lui, est un jeune patron de café qui a toutes les peines du monde à se lancer dans une relation, alors que Yahiko, qui l'aime profondément, n'attend que ça.
Kameda, lui, a un jour recueilli chez lui un jeune homme en même temps qu'un chat. Depuis, le dénommé Ogikawa et lui continuent de s'occuper ensemble du félin et passent ainsi leurs journées ensemble, en toute amitié.
Quant à Nakajô et Sadô, ils semblent former un couple bien particulière : bien qu'ils entretiennent une relation et disent parfois être en couple, ils se disputent souvent et semblent même parfois se détester... mais pour quelle raison ?

Déjà connue en France pour les titres Yukimura-sensei to Kei-kun et Given, Natsuki Kizu nous revient avec Links, un one-shot paru au Japon fin 2014 et narrant les histoires de 4 couples, pour un recueil pas comme les autres.

En effet, alors qu'elle aurait pu se contenter, comme c'est souvent le cas, d'offrir un recueil d'histoires courtes déconnectées, la mangaka a pris le chemin inverse, et l'on découvre quatre récits sentimentaux finement connectés.
Tout commence pourtant par une première partie de tome au schéma assez classique, faits de chapitres en apparence indépendants où l'on découvre l'histoire de chacun des couples. Mais on cerne vite que les personnages secondaires d'un chapitre deviennent les personnages principaux d'un autre, créant ainsi petit à petit une connexion entre ces différentes figures, tout en nous invitant à cerner peu à peu ce qu'ils renferment au fond d'eux. Le procédé est très intéressant, non seulement parce qu'il introduit en douceur des visages qui n'en deviennent ensuite que plus familiers, mais aussi parce qu'il met bien en valeur mes relations sociales et émotions que ces différents hommes peuvent parfois partager, et enfin parce qu'il nous laisse comprendre qu'entre la réalité et la vision qu'elle renvoie, une relation peut-être bien différente. C'est surtout le cas de l'un des duos, celui composé de Sado et Nakajô (les deux hommes s'affichant sur les deux plus grandes vignettes de la jaquette) : dégageant dans un premier temps l'image d'un couple banal qui s'engueule quand ils ne sont que des personnages secondaires, on découvre ensuite que leur lien est bien plus délicat et profond qu'on ne pourrait le croire.

Ces liens, on constate qu'ils se bâtissent essentiellement autour d'une dénomination commune : la délicatesse de l’expression des sentiments. En effet, les quatre couples en devenir ont toutes les difficultés du monde à véritablement entamer une relation, la faute généralement à des douleurs et traumatismes passés qui sont autant d'occasions pour Natsuki Kizu d'évoquer des choses naturellement humaines : la difficulté du deuil, les regrets, le sentiment de culpabilité, l'impression de ne pas être normal, la notion de famille...

"On est tous attachés à "ça", comme si c'était une malédiction, une blessure ou des menottes."

Pour avancer, les différents personnages devront alors d'abord trouver la force de refermer leurs blessures, et c'est ce que toute la deuxième partie du recueil s'applique à faire en nous présentant les évolutions finement connectées de ces huit hommes.

Malgré les tonalités dramatiques présentes via les blessures des personnages, l'ambiance de Given se veut profondément positive, essentiellement grâce au travail visuel et narratif de l'artiste ! Kizu a un trait particulièrement agréable, fin, aux décors présents quand il le faut, aux trames travaillées afin de renforcer le sentiment d'immersion, mais elle a surtout pour elle ce sens du rythme entraînant déjà présent dans Given, porté par un découpage d'une fluidité exemplaire et par une gestion des bulles qui attire naturellement l'oeil du lecteur de façon limpide.

On se retrouve alors avec un ouvrage très emballant, intelligent et abouti dans son format choral, et porté par des personnages tous bien définis et que l'on aime découvrir. Une réussite, servie dans une très belle édition avec jaquette bien épaisse, première page en couleur, papier et impression de qualité, et traduction sans fausse note de la part d'Isabelle Eloy.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs