Ladyboy vs Yakuzas - L'île du désespoir Vol.1 - Actualité manga

Ladyboy vs Yakuzas - L'île du désespoir Vol.1 : Critiques

Zetsubô no hantô - hyakunin no brief otoko to hitori no kaizô gal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Février 2015

Kôzô Kamishima, jeune yakuza plein de potentiel, veille depuis déjà quelques années sur son boss avec talent, malgré quelques problèmes de bite : armé de son gros gourdin, il a tendance à baiser tout ce qui a un vagin, et ces dames en redemandent ! Mais un petit, tout petit problème se pose un jour devant lui : son boss est un peu beaucoup furax, parce qu'il a découvert que le sieur Kôzô couche régulièrement avec sa tendre épouse et sa fille adorée ! Et pour se venger de cet horrible affront, le chef mafieux décide de punir comme il se doit son ancien sbire. Voici donc Kôzô opéré contre son gré, et quand il se réveille, il se retrouve dépourvu de ses bijoux de famille, à la place desquels il trouve un petit minou tout frais. Quant à ses pectoraux, ils ont laissé place à deux melons siliconés comme il faut.


Mais Kôzô a à peine le temps de se remettre de sa transformation en fille qu'il doit déjà subir une épreuve encore plus terrible : son boss le largue sur une île déserte où il a pris soin de réunir les 100 pires criminels sexuels du Japon, qui n'ont pas vu la moindre foufoune depuis des années... Autant dire que l'ancien(ne) yakuza va devoir se bouger les fesses s'il ne veut pas se les faire prendre !


Vous trouvez déjà ce pitch de base complètement fumé ? Vous êtes tellement loin du compte ! Nouvelle oeuvre de la collection WTF?! d'Akata, Ladyboy vs yakuzas ferait d'emblée passer les précédents titres de la collection pour du Kilari, ne serait-ce qu'avec un premier chapitre donnant parfaitement le ton : tout y va très vite, mais les faits sont parfaitement exposés. On découvre d'abord en Kôzô un personnage principal aussi vigoureux dans le slip qu'idiot. Car le bonhomme a tendance à ne penser qu'avec sa bite, ce qui le rend aussi idiot que l'organe susnommé dès qu'il ouvre la bouche. On reste hilare devant ses tentatives de se justifier alors qu'il s'enfonce toujours plus devant son boss qui, lui, pète peu à peu une durite (voire plusieurs... au sens propre du terme). L'intrigue complètement perchée est présentée avec talent pour nous plonger tout de suite dans une ambiance à la fois trash et décalée, donnant un résultat qui ne fera certainement pas dans la dentelle.


Et ça ne s'arrête pas en si bon chemin, puisque le délire continue de plus belle et va toujours plus loin dès que Kôzô débarque sur l'île, où il se retrouve poursuivi par des hordes de mecs quasiment à poil n'ayant d'autre objectif que de "la" baiser pour pouvoir quitter les lieux. Et histoire de vous laisser découvrir les "surprises" tirées par les cheveux de cette intrigue, nous arrêterons là les détails sur ce qui se passe, mais sachez simplement qu'entre ceux qui se violent entre eux, ceux qui s'entretuent et ceux qui ne comprennent pas grand-chose, les nombreux pervers de l'île n'ont rien à envier aux autres personnages ravagés de la série ! Cela n'empêche toutefois pas l'auteur de distiller quelques informations sur le passé et l'enfance de son personnage central, au gré de rebondissements tellement gros qu'ils en deviennent parfaits dans un récit de ce genre.


En résulte un joyeux bordel qui, comme vous vous en doutez, annihile dès les premières pages toute trace de bon goût. Le titre est bourré d'un humour très cru dans ses dialogues, très axé cul et trash, au point de constamment flirter avec la limite (il est quand même question, en vrac, de viol, de pédophilie, de masochisme et autres joyeusetés), et il vous faudra donc mettre votre cerveau sur off pour apprécier à sa juste valeur ce récit à l'humour ultra bas de plafonds, mais décapant si on apprécie le style. Et dans ce style, justement, on n'avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent depuis ce cher Detroit Metal City !


Si la lecture est si décapante, c'est bien parce que l'auteur ne se fixe pas de limite et qu'il faut tout prendre au trouzième degré : les thèmes sont souvent délicats, et c'est donc ce goût de la surenchère, de l'exagération totalement assumée qui séduisent. Et à l'heure où les mangas de type survival nous inondent et se ressemblent souvent, Toshifumi Sakurai prend le parti inverse en dézinguant à la truelle tous les clichés du genre, effaçant toute trace de politiquement correct et confinant souvent à la parodie bourrée de clins d'oeil (à ce sujet, on vous laissera découvrir et apprécier à sa juste valeur le génialissime nom de l'île et sa référence moqueuse envers une célèbre émission télévisée... Belle inspiration du traducteur).


De même, soulignons la qualité des dessins dans leur mocheté. Car oui, Ladyboy vs yakuzas est maîtrisé dans sa laideur graphique : à l'image du récit, les visuels font joyeusement dans la surenchère, avec des personnages rarement bien proportionnés et toujours repoussants, ce qui fait d'autant mieux ressortir leurs impayables expressions faciales et leur physique souvent dégueu. A ce titre, la mention spéciale revient à ce cher boss et à ses pétages de durite bien sanglants, aux mimiques kitchs de Kôzô au début quand il fornique avec les fifilles du boss, et aux corps poilus/flasques/ingrats (rayez la mention inutile, s'il y en a une) des pervers. Il faudra éventuellement s'habituer à ce style au début, mais une fois que c'est fait, c'est du tout bon.


On se retrouve donc avec une entrée en matière qui donne parfaitement le ton et qui nous promet une oeuvre hilarante, pour peu qu'on soit réceptif à cet humour bas du front. Dans tous les cas, on avait rarement vu une oeuvre assumer aussi bien son mauvais goût, ce qui suffit à en faire un plaisir coupable de premier choix !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs