Geofront - Actualité manga

Geofront : Critiques

Geofront

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 08 Avril 2016

Qu’on se le dise tout de suite, Geofront n’est pas un yaoi et ce malgré les habitudes de l’auteur dans ce genre. On a bien affaire à un shojo ici. Un shojo sombre, pour le coup toujours inclus dans le style de la mangaka. On commence pourtant doucement, avec une fausse vision de famille dans un univers bien particulier. On découvre Komugida, un étudiant voulant réussir qui finalement devient professeur particulier dans les bas-fonds de la ville. Il se rend en ce moment auprès de Theo, un petit garçon bien particulier puisque suite à une blessure à la tête il a des perceptions particulières. Il perçoit notamment lorsque son père, Nagasa, est en danger. Ce dernier est un tueur à gages pour la mafia et n’est donc a priori pas la personne la plus recommandable. Pourtant, en privé le papa gâteau est plutôt du genre à traîner chez lui, embêter le professeur de son fils et s’amuser d’un rien. Ces personnages prennent vie dans un univers un peu particulier développé par la mangaka. Ils vivent en effet dans un monde souterrain dans lequel résident tous les exclus, les rebuts, les pauvres et les ratés. Geofront, ce monde sous une surface verdoyante et rayonnante à laquelle personne n’a le droit. Ici, les tueurs à gages, vendeurs de drogue, policiers corrompus sont lots quotidiens. Ike Reibun cherche pourtant à créer un peu de douceur et de légèreté dans un récit sombre et elle y arrive grâce à un professeur particulier plus candide que son élève.

L’auteur développe un univers complexe, avec une intrigue mafieuse, de l’action, de la vengeance. Et pourtant… Elle n’en fait qu’un seul tome. Un one shot sur un contexte aussi développé, pas facile. Cela manque au final de profondeur, d’intensité, de développement. On ne comprend pas pourquoi l’auteur décide de rester sur un seul et unique opus. Surtout qu’une fois traitée l’histoire de Theo et Nagasa, on change complètement pour partir sur une sympathique histoire d’amour entre Momoiri et Temisun. Le couple est agréable, romantique, on apprécie la candeur préservée de la jeune femme malgré son monde et son quotidien. Certains apprécieront les clins d’œil de yaoi et de fan service en ce qui concerne Nagasa, nous on aime aussi le passé de Theo et l’explication de ses compétences. On aurait pu finir ici, et non on arrive sur une dernière histoire bonus qui n’a absolument aucun intérêt, n’apporte rien et ne nous enchante pas.
Les graphismes par contre sont très très élégants. Les traits sont fins, mais pourtant les personnages savent garder une certaine virilité. Les protagonistes sont très bien représentés et les émotions sont décuplées par une mangaka qui se lance dans les détails avec un talent sans conteste possible. Les graphismes et les scènes d’action jouissent de ces détails pour nous en mettre plein la vue et nous faire profiter admirablement bien de ces moments. Aucun souci de proportion n’est à noter, bien au contraire. L’édition de Taifu est à son habitude satisfaisante et remplit bien ce qu’on attend d’une édition, nous permettant de profiter pleinement du style de l’auteur. Décevant malheureusement dans l’ensemble par son manque de profondeur et surtout son absence de suite, Geofront est malgré tout une lecture agréable avec des personnages sympathiques auxquels on s’attache rapidement. L’univers est original, complexe, séduisant et bien dosé entre l’attendrissant et la violence. Un moment de lecture appréciable, seulement entaché par le manque d’approfondissement et de suite du one shot. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs