Desperate Housecat & Co Vol.1 - Actualité manga
Desperate Housecat & Co Vol.1 - Manga

Desperate Housecat & Co Vol.1 : Critiques

Yotabanashi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 08 Août 2016

Deneuve, chatte de gouttière bien portante et expérimentée, porte un regard désabusé sur le monde qui l'entoure, et plus encore sur la futilité humaine. Enfin, ça, c'est quand elle ne se laisse pas amadouer par le beau gosse qui lui tourne toujours autour. Cette chatte "sexy" succombera-t-elle à son "prétendant" ?
Yûka, elle, est une jeune épouse aussi mignonne que naïve, qui doit subir jour après jour les affres de sa psychorigide belle-mère... à moins que ce soit l'inverse, et que ce soit la belle-maman qui finisse par péter un câble face à l'aspect faussement ingénu de sa belle-fille ?
De son côté, la douce Sasami ne rêve que d'une relation parfaite avec son petit ami Yukio, mais son idylle amoureuse est constamment mise à mal par une véritable menace pour son couple : Pitchou, le pigeon domestique de Yukio dont il est complètement gaga. Une créature du diable qui semble vouloir picorer tout ce que porte la Terre, y compris le visage de Sasami... Quel avenir pour cette vie à trois ?
Enfin, quel est cet homme verdâtre se promenant nu en ville, marquant les passants plus par sa beauté que par le fait qu'il ait le concombre à l'air et soit tout vert ?

Il ne s'agit là que de quelques-uns des nombreux personnages tarés de Desperate Housecat & Co, comédie chorale en trois tomes, premier shôjo de la collection WTF?! d'Akata (ben oui, le shôjo aussi peut partir en vrille !), et premier titre paraissant en France de Rie Arai, une artiste qui a pourtant plus de 20 ans de carrière à son actif (elle a débuté sa carrière au début des années 1990).

Difficile de résumer la lecture, car il s'agit d'un pur gag-manga reposant énormément sur sa palette de personnages tantôt bien fous, tantôt décalés. Le résultat se présente sous la forme de plusieurs chapitres, eux-mêmes divisés en petites histoires comiques mettant en scène les différents personnages imaginés par Arai. Il suffit donc simplement, pour prendre son pied à la lecture, de s'habituer à ce format, d'adhérer à un type d'humour bien barré, et d'accrocher à une galerie de personnages variés, décalés, improbables ou truculents. Et de ce côté-là, Rie Arai fait vraiment des merveilles en puisant certaines sources sur l'observation de comportement humains et animaliers.
Ainsi, dur de résister à Deneuve, cette chatte ayant somme toute la même mine blasée que n'importe quel félin un peu pataud, mais à qui Arai prête nombre de pensées géniales ainsi qu'un côté prétendument sexy qui s'avère hilarant. Difficile également de ne pas sourire face à une relation belle-mère/belle-fille qui semble si typique, à ceci près qu'elle paraît régulièrement inversée puisque la belle-mère morfle bien plus que sa belle-fille face à la niaiserie de celle-ci. Et que penser de cette relation de couple mise en mal par un bête pigeon en qui Sasami voit le mal ultime au point d'en devenir parfois parano ?

Si l'on retrouve régulièrement les mêmes personnages et que certains sont clairement plus présents que d'autres (en gros, tout ceux évoqués au début de cette chronique sont les plus présents), la possible lassitude est évitée grâce à l'astucieux découpage des chapitres qui nous fait rapidement passer d'un cadre à un autre, mais aussi grâce à la présence régulière d'autre personnages le temps d'un chapitre. Et si Arai parvient si bien à diversifier ses situations et à faire sourire, c'est sans aussi parce qu'elle ne perd décidément aucune occasion de se moquer de certains comportement humains : le côté gaga de plusieurs jeunes face à un simple félin, la vie de couple, le brainstorming de l'équipe de service projets qui part sur des idées neuneus (qui ne sont pas si loin que ça de certaines crétineries commerciales existant vraiment)... Tout cela s'avère très inspiré, et inspirant.

Sur cette oeuvre, Rie Arai ne cherche pas à en mettre plein la vue visuelle : son trait reste simple, et il sert surtout à porter comme il se doit les gags. Ca s'avère fort agréable.

Quant à l'édition, elle est bien servie par une excellente traduction de Yuko K., qui ne rate pas une occasion de faire ressortir l'humour d'Arai. C'est dynamique et inspiré ! Papier, impression et choix de police s'avèrent convaincants pour un petit format de ce genre, et l'on appréciera également les nombreux apartés et "anti-sèches" glissés au fil de pages, ainsi que le dessous de la jaquette.

De par son statut de gag-manga barré, Desperate Housecat & Co demande évidemment à ce qu'on accroche à ce type d'humour. Dans tous les cas, mission réussie pour Rie Arai, qui offre un premier tome (sur trois) inventif, inspiré et exploitant très efficacement sa galerie de personnages. Et n'oubliez jamais : faisez gaffe aux pigeons, c'est un conseil de l'opération "pigeon bourré".

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs