Deathtopia Vol.1 - Actualité manga
Deathtopia Vol.1 - Manga

Deathtopia Vol.1 : Critiques

Death Topia

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Avril 2017

Tandis que leur shônen d'aventure horrifique Cage of Eden s'est bouclé en février après pas moins de 21 volumes, les éditions Soleil Manga ont décidé de s'accrocher au mangaka Yoshinobu Yamada en nous proposant de découvrir dans la foulée sa série suivante, Deathtopia. Ce titre, qui s'est bouclé au Japon en toute fin d'année 2016 après 8 tomes, est l'occasion pour l'auteur de s'essayer pour la première fois à un récit encore un peu plus mûr, puisqu'il s'agit de sa toute première série publiée dans un magazine estampillé seinen, l'Evening de la maison d'édition Kôdansha.

Kô Fujimura, 19 ans, était un étudiant comme les autres, jusqu'au jour où il se retrouve à l'hôpital les yeux ensanglantés. Son cas semble désespéré... mais dans le couloir, un médecin passe un mystérieux coup de fil qui va faire basculer radicalement la vie du jeune garçon. En se réveillant de son opération, son retour dans le quotidien, auprès de sa famille et dans la rue, va vite lui faire constater que quelque chose a changé dans sa vue. Quelque chose d'aussi énigmatique que fantastique : il peut désormais voir ceux qui ont "quelque chose" en plus, à savoir des désirs meurtriers qui se matérialisent sous la forme d'étranges nuées noires à la place de la tête des concernés. Cette différence normalement indétectable va rapidement attirer l'attention d'un trio de belles policières, qui vont chercher à l'enrôler un peu de force. Mais dans le même temps, une menace mortelle plane sur Kô, cible privilégiée de celle qui a provoqué son accident...

Le moins que l'on puisse dire est que Yoshinobu Yamada instaure rapidement et facilement une atmosphère prometteuse : on ressent bien que l'oeuvre saura proposer des élans gores et macabres sitôt que l'on voit Kô avec les yeux en sang, tout comme on devine le désir de l'auteur d'instaurer quelque chose d'inquiétant puisqu'il se base sur un fait : chaque année au Japon, plus de 7000 crimes ont lieu sans laisser le moindre indice, sans qu'il ne semble y avoir de raisons particulières.

Ce volume d'introduction joue sur plusieurs plans. Yamada emballe toute sa mise en place à travers une première affaire plaçant directement Kô en tant que cible d'une première ennemie fatale aussi bien physiquement que dans ses desseins, puisqu'elle prend plaisir à collectionner les yeux humains. Au fil de ce premier danger, l'enjeu est surtout double sur la longueur : permettre à notre héros de prendre conscience de son nouveau pouvoir, et installer à ses côtés les trois figures féminines principales.

L'excellent point de ce premier tome est que l'auteur prend bien le temps de nous plonger dans le ressenti de Kô qui découvre sa nouvelle capacité, d'abord avec choc puisqu'il ne comprend pas ce qui lui arrive, puis peu à peu en cernant un peu mieux ce dont il s'agit. Le choix de Yoshinobu Yamada dans la représentation de ceux qui ont "quelque chose en plus" est plutôt efficace, avec ces nuées noires prenant la forme de ce qui obsède les meurtriers, que ceux-ci soient déjà passés à l'acte où qu'ils s'apprêtent à commettre le pire. Ce dernier point offrira d'ailleurs un passage particulièrement réussi en termes de mise en scène et d'ambiance macabre, où notre héros assistera au passage à l'acte terrible d'un meurtrier en devenir au sein d'une famille... Difficile de mieux plonger Kô dans l'effroi de sa nouvelle situation.

Si la découverte de sa nouvelle capacité par Kô est bien menée et instaure une atmosphère réussie, les choses pèchent un peu plus en ce qui concerne la mise en place des trois "policières" voulant enrôler le jeune homme. Trois bombes parfaitement proportionnées, évidemment, qui seront l'occasion pour le mangaka d'instaurer une pointe de fan-service pas toujours bien amenée, jouant sur leurs formes ou sur leurs tenues parfois bien sexy pour des policières. Heureusement ces scènes restent limitées, ce qui fait que cette volonté de flatter de temps à autre l'oeil du lecteur passe plutôt bien même si c'est parfois un peu forcé. Reste que bien que différentes côté design et allure, les trois miss souffrent pour l'instant d'un petit manque de présentation : rien ne parvient à bien les démarquer les unes des autres, pour l'instant elles manquent d'un minimum de background propre. Espérons qu'elles s'enrichissent par la suite, car malgré tout elles en imposent très facilement dans leur force de caractère et dans leur façon de traiter Kô !

Polar, mystère, fantastique, horreur, le tout saupoudré d'une petite dose de fan-service : la recette fonctionne plutôt bien sur ce premier volume de Deathtopia, qui installe des choses qui ont tout pour faire de ce cocktail un bon divertissement.

Soleil Manga livre une édition plutôt convaincante, qui attire l'oeil d'abord par sa jaquette dotée d'un petit vernis sélectif. On appréciera les premières pages en couleurs, la traduction plutôt efficace de Julie Gerriet malgré quelques coquilles, et les choix de lettrage soignés. Le papier est sans transparence et s'avère souple, et l'impression en Italie chez Ercom est honnête même si imparfaite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs