Crystal Girls Vol.1 - Actualité manga

Crystal Girls Vol.1 : Critiques

Shôjo kesshô kokoro jikaru

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 27 Janvier 2016

Dans un futur plus ou moins proche, le digital s’est développé au point qu’un véritable monde virtuel appelé la Box s’est développé. Pour y pénétrer, les humains utilisent les pierres de naissance, des joyaux qui leur sont automatiquement attribués selon leur mois de naissance. Dans la Box, la fantaisie est reine et tout se fait par les logical steps, des pas de danse qui ne laissent pas indifférents la pétillante Cocolo, une jeune fille de douze ans. Malheureusement pour elle, ses parents attendent que leur fille soit plus âgée avant de lui confier sa pierre et en la dérobant en secret pour pénétrer dans la Box, Cocolo s’engage dans une aventure aussi éblouissante que dangereuse…

L’un des derniers shôjo des éditions Pika est un titre de magical-girl au pitch plutôt novateur. Ce récit futuriste est né de la main de Shiyu Takaoka, pseudonyme utilisé par deux sœurs qui signent leur première œuvre. Longue de cinq opus et achevée au Japon, Crystal Girls est une œuvre qui fut publiée à partir de 2013 dans le magazine Nakayoshi de Kôdansha, le même qui a vu naître en ses pages Card Captor Sakura ou Shugo Chara… Autant dire que nous avons affaire à un titre ciblant les jeunes filles, que nous propose alors ce premier opus ?

Les idées premières de la série sont intéressantes puisque Crystal Girls cherche à faire évoluer le genre en utilisant les concepts mignons et frais du magical-girl en les associant à des thématiques futuristes, ici les mondes virtuels qu’on ne cesse de nous servir à toutes les sauces ces derniers temps. Le principe de la Box est finalement assez complexe et nous est présenté dans la première grande partie de tome, pas toujours de manière très claire puisque les informations nous sont lancées à la figure un peu comme ça, sans chercher à être très clair dans ce qui est narré.

Et c’est bien là le principal souci de ce premier volet de Crystal Girls : les événements s’enchaînent un peu n’importe comment si bien que le lecteur est très souvent confus dans les trois premiers quarts du volume. On saisit bien le schéma des premiers chapitres qui passe par la présentation du contexte et de ses concepts, de la naissance des pouvoirs de Cocolo et du danger qui guette les personnages principaux, mais à vouloir à tout prix donner une aura pétillante à la série, les auteures gâchent complètement leur narration et le récit n’est jamais clair. Le principe des logical steps en est la preuve même, car si l’idée des batailles à base de mouvements de danse pouvait s’avérer une bonne idée pour ajouter du dynamise à l’œuvre, c’est visuellement très peu exploité et ce malgré le fait que le binôme cherche à réparer son erreur vers la fin du volume en orientant davantage le récit vers ce thème. C’est d’ailleurs en toute fin de tome que l’histoire prend le temps de se poser et de nous donner des repères, il parvient alors à se rattraper juste à temps et nous permet de croire que la suite gagnera en clarté.

Du côté des personnages, on passe par tout un tas de figures déjà vues, mais les ambitions de la série ne sont clairement pas de renouveler le genre, mais simplement d’apporter sa pierre à l’édifice et d’apporter un peu de douceur aux jeunes lectrices et lecteurs. En ce sens, le fait que les personnages soient des archétypes ne dérange pas vraiment, au contraire. Cocolo, aussi survoltée soit-elle, est finalement appréciable et donne de l’énergie au volume. Ce qu’on peut en revanche regretter, c’est que les séquences plus émotionnelles tombent souvent comme un cheveu sur la soupe et n’impactent jamais les personnages plus de deux cases, ces derniers ayant aussitôt oubliés leurs problèmes et repartent sans se questionner dans l’action.

La série a un certain potentiel graphique puisque le trait de Shiyu Takaoka, aussi basique soit-il, est déjà très abouti et les deux sœurs ont un certain talent pour représenter des personnages mignons et des univers loufoques. En revanche, le sens du découpage et de la mise en scène manque au binôme qui fait clairement ses premières expériences : on est très souvent perdus dans le tome, le découpage nous fait passer du coq à l’âne et les rixes à base de logical steps ne sont jamais vraiment décortiquées sur le plan visuel. Les deux auteures ont alors des progrès à faire pour rendre leur titre plus compréhensible.

Pour son nouveau magical-girl, Pika honore l’édition qui s’avère très bien conçue. Outre la traduction efficace qui n’a pas dû être simple étant donné l’ambiance du récit, on retient surtout la conception de l’ouvrage, ce dernier étant très fin, bénéficiant d’un papier lisse et d’une impression de bonne facture. Rien à redire de ce côté.

Au final, ce premier tome démontre que Crystal Girls part d’une bonne idée et que le binôme Shiyu Takaoka a déjà un certain talent graphique. En revanche, les deux sœurs peinent clairement à développer leur histoire puisque les événements sont racontés de manière très anarchique, et le découpage manquant de clarté n’arrange rien. Evidemment, le tout regorge de couleurs et de bons sentiments frôlant la niaiserie, il faut évidemment attendre ce genre d’ambiance avant de se lancer dans la lecture de la série. Néanmoins, en corrigeant quelques défauts, Crystal Girls pourrait devenir bien plus plaisant sur les prochains volets.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
8.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs