Class - Actualité manga

Class : Critiques

Kakumei Kyôshitsu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Janvier 2017

Critique 2



Leila vient de changer de collège et pour son premier jour, elle est un peu stressée, car elle a peur de ne pas se trouver de nouveaux amis. Lorsqu’elle est présentée à sa classe, Leila est surprise par le comportement de l’ensemble des élèves. Très vite, elle comprend que la classe est soumise à des règles de classement bien spécifiques où tout est en fonction de la popularité. La personne à l’origine de cette hiérarchie n’est autre qu’un élève très charismatique, Jin, et il n’hésitera pas à faire du charme à Leila.

Et si avoir certaines facilités tant intellectuelles que physiques permettaient d’obtenir plus d’avantages ? Et si ceux ayant des difficultés ou ayant un physique ingrat venaient à servir les meilleurs ? Natsumi Aida nous invite à découvrir un système extrême de classement des élèves entraînant des discriminations et des humiliations. A sa manière, elle dénonce les difficultés que peuvent avoir les élèves au quotidien quand l’apparence physique et/ou la popularité ne sont pas au rendez-vous. Son héroïne, Leila, est une jeune fille dynamique avec un caractère bien trempé. Quand elle découvre ce système, de suite, elle n’y voit qu’injustice et ne peut concevoir qu’un système puisse dicter avec qui elle peut se lier d’amitié.  Sa ferveur surprend ! On n’a du mal à s’imaginer que lors d’une rentrée des classes alors que tout est découvert, la seule chose qui anime Leila est de faire écrouler ce système de classement et donc d’affronter le charismatique Jin. Finalement, c’est l’un des défauts de ce titre. L’auteur avance un peu trop vite dans son scénario ce qui crée des passages déroutants.  Mais des points positifs viennent enrichir ce titre. En effet, Natsumi Aida aborde différents problèmes comme la peur d’être rejeté par un groupe, la peur d’exprimer son opinion, l’humiliation ou bien encore la persécution… D’autres valeurs plus classiques sont également véhiculées comme l’union fait la force, l’amitié s’est sacrée ou poursuivre ses rêves.

Concernant les graphismes, même si le style de l’auteur est facilement identifiable, certains passages comportent quelques défauts comme des légers  soucis de proportions au niveau des visages. L’auteur utilise bien les trames de fond et les décors ce qui est très appréciable. Quant à l’édition, elle est de bonne qualité.

Ce one-shot sera ravir les fans de l’auteur et nous offre un bon petit moment de lecture. Même si l’histoire avance un peu vite, l’auteur nous donne une leçon de vie et d’amitié tout en dénonçant les injustices que peuvent subir les élèves.


Critique 1


Dans l'optique d'assurer un suivi à d'une de leur mangaka phare, Natsumi Aida, et afin de nous préparer à la venue de ladite auteure à la dernière édition de Japan Expo, les éditions Akata/Delcourt ont décidé de nous présenter un one-shot encore témoignant de ses débuts. Sorti au Japon en avril 2006, soit quelques mois avant les débuts de Switch Girl, Kakumei Kyoshitsu est un titre beaucoup plus sérieux que son hilarant best-seller. Nous y suivons en effet Leila, une jeune fille changeant d'établissement en cours de scolarité, et atterrissant dans une classe où chacun s'estime leur popularité via un système de rang, brimant les élèves les plus impopulaires. Victime de cette hiérarchie dans lequel elle refuse de se conforter, Leila cherchera à le briser de l'intérieur, d'où un choix de titre très "delcourtien" pour cette version francophone : CLASS, comprenez "Casse Les Abruits et leur Système Stupide". Tout un programme !

Pour le lecteur français, il peut être intriguant de voir Natsumi Aida jouer sur un registre complètement dénué d'humour, mais l'on regardera ce one-shot avec une certaine appréhension, en se remémorant les passages les plus sérieux de Switch Girl qui sont souvent les plus maladroits. Comme de nombreux titres avant ou après lui, CLASS vise la thématique de l'ijime, un des problèmes les plus importants du système scolaire nippon, mais l'auteure fonde un système bien défini pour que nous y voyons plus clair. Nous avons donc trois rangs, allant grossièrement des dominants aux dominés en passant par les moutons de Panurge. Cette classification nuit un peu au libre arbitre de chaque protagoniste, même si nous aurons l'occasion de croiser plusieurs caractères bien différents. On n'échappera pas hélas à de nombreux stéréotypes, avec en tête le redoutable Jin Komura jouant la carte du séduisant dominateur.

L'inévitable comparaison entre Leila et Nika fait ressortir un trait de caractère commun : leur sentiment de justice et leur volonté inébranlable. Cependant, si l'héroïne de Switch Girl voit sa personnalité impactée de nombreux défauts la rendant humaine et attachante, Leila se cantonne à son rôle d'héroïne parfaite. Malgré la thématique et tout ce qu'elle pourra subir, Leila ne se victimise jamais (d'autres le feront très bien à sa place) et semble bien résolue à donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Elle apparaît ainsi comme un véritable messie attirant de plus en plus de personnes dans son sillage en vue de l'implacable révolte. Dès lors, difficile de ressentir une quelconque pression dans ce court one-shot dont l'histoire montre trop rapidement des signes d'espoir. Sans vouloir pousser le sadisme à la façon d'un Life, il est difficile de comprendre le sadisme de ce système, sinon de rester perplexe quant à la manière dont il a pu être monté. La narration pas très finaude arrive donc à son but sans grande surprise, et cette histoire nous apparaîtra au final bien anecdotique.

Graphiquement, la série accuse un retour en arrière fâcheux, mais inévitable, d'autant plus que Natsumi Aida a considérablement progressé des débuts de Switch Girl jusqu'à l'heure actuelle. Si son style est aisément identifiable, on retrouve également tous les mauvais tics des jeunes dessinatrices de shojo : des corps filiformes, quelques soucis de proportion, et un certain abus dans les trames d'expression, sans oublier un chara-design peu inspiré. Au final, ce one-shot nous montre surtout à quels points les passages comiques de Switch Girl sont salvateurs, tant scénaristique ment que graphiquement, tant la dramatisation apportée à chaque page n'en finit pas de nous étouffer. Du côté de l'édition, Delcourt reste dans un format shojo traditionnel avec les qualités et défauts habituels. On retiendra tout de même le travail apporté à la couverture, l'illustration originale étant particulièrement datée.

Au final, CLASS n'apparaît que comme un demi-brouillon de Switch Girl, ne présentant que les aspects vindicatifs d'une héroïne au cœur pur, mais en mettant de côté tout l'aspect comique qui en fait le sel. Sans être catastrophique, ce one-shot n'apportera pas grand-chose, d'autant que Natsumi Aida aura repris en partie l'histoire de ce volume pour l'un des arcs narratifs de son titre phare (tomes 7-8). Les fans pourront tout de même porter un regard intéressé sur l'évolution des talents de l'auteur, tant narrativement que graphiquement, mais c'est une satisfaction bien maigre pour ce récit sans grandes surprises. Affaire classée.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs