Cheeky Love Vol.1 - Actualité manga
Cheeky Love Vol.1 - Manga

Cheeky Love Vol.1 : Critiques

Namaiki Zakari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Février 2017

Première nouveauté shôjo de Delcourt/Tonkam en 2017, Namaikizakari est une série qui, depuis ses débuts en 2014 dans le souvent très bon magazine Hana to Yume, a su se tailler une jolie petite réputation. Il n'est donc pas forcément étonnant de voir l'oeuvre arrive en France, sous un titre anglais, Cheeky Love (que l'on peut traduire par "Amour Effronté"). Il s'agit du premier titre paraissant en France de Mitsubachi Miyuki, une mangaka ayant débuté en 2007 et possédant déjà quelques titres à son actif. L'oeuvre était initialement un one-shot d'une quarantaine de pages (inédit en France), avant d'être décliné en série.

Le mot "Cheeky/Effronté" du titre est plutôt bien choisi, car il correspond assez au caractère des principaux personnages. On commence par découvrir Yuki Machida, une lycéenne de 17 ans qui se veut imperturbable. Ayant grandi dans une famille fort agitée (imaginez donc, trois petits frères triplés, et deux petites soeurs jumelles), elle a appris à maîtriser ses nerfs et à rester impassible, et cela se ressent aussi dans son rôle de manager du club de basket de son lycée ! Pourtant, à la base, c'est par amour que la jeune fille en 2ème année a pris ces fonctions. Un amour voué à Kido, le capitaine du club. Elle n'a aucun désir de se déclarer à lui, souhaite simplement pouvoir l'observer, rester auprès de lui, et l'aider en tant que manager. Mais depuis six mois, et alors que la fin du club approche pour Kido qui va devoir préparer ses examens d'entrée à l'université, le quotidien de l'adolescente en tant que manager est contrarié par un nouveau venu, Shô Naruse, élève de première année très grand et prometteur au basket... mais qui a aussi le don de l'énerver ! Yuki le voit comme un gamin irresponsable et se fichant un peu de tout... et il a fallu que ce soit lui qui découvre son secret concernant ses sentiments pour Kido, en la voyant verser une larme (juste une petite, vite ravalée par son oeil) quand elle apprend que l'élu de son coeur s'est trouvé une copine. Et alors qu'elle ravale fièrement sa peine, la jeune fille voit Naruse lui tourner de plus en plus autour, lui dire qu'il est amoureux d'elle... mais comment croire un garçon qui, selon elle, n'est pas fiable ?

Ce premier volume de Cheeky Love déroule une intrigue faite de rebondissements lycéens pour l'instant plutôt classiques (Noël, Saint-Valentin, querelle sentimentale adolescente...), mais que la mangaka parvient à exploiter comme il se doit, en offrant un cadre de club de basket plutôt réussi (il ne faut pas s'attendre à de grands et longs matchs, mais l'ambiance de club est bien rendue, notamment grâce au coach sénile et tout gentil, et aux garçons plutôt rigolos), ainsi que des personnages principaux qui font réellement tout le sel de la lecture tant ils sont bien campés.
Difficile, en effet, de ne pas adorer suivre Yuki, jeune fille aucunement niaise. Jamais perturbée, se contrôlant parfaitement depuis toujours, se donnant toujours à fond pour le club avec le plus grand sérieux, elle n'affiche jamais ses sentiments, même pas un sourire, si bien qu'elle apparaît même souvent flippante aux yeux de pas mal des autres membres du club. Il faut aussi dire qu'elle a un don pour parfois devenir un brin agressive ou cassante, et de ce côté-là certaines du tome sont hilarantes !
Et pourtant, sa légendaire imperturbabilité risque d'être largement mise à mal par la manière dont Naruse lui tourne autour. Il a beau lui dire qu'il est amoureux d'elle et revenir régulièrement à la charge, Yuki se méfie complètement de lui, est persuadée qu'il joue avec elle, que ce n'est pas un garçon sérieux. Depuis six mois qu'il est dans le club, elle a cru cerner un garçon immature, égoïste, effronté, arrogant, désagréable, et en plus plus jeune qu'elle... mais est-ce vraiment le cas ?

La mangaka joue un peu la carte de ce qui peut réellement se cacher derrière les premières apparences. Alors que Yuki s'est déjà fait son image de Naruse, le garçon la trouble de plus en plus (même si elle ne veut pas le lui avouer et qu'elle peine elle-même à l'accepter), car derrière ses apparences immatures il semble montrer une réelle bienveillance à son égard, en sachant déterminer quand elle va mal alors qu'elle s'applique à ne pas montrer ses émotions, ou en apparaissant parfois quand il le faut, ou en mettant en valeur auprès des autres membres du club ses efforts pleins d'abnégation. Naruse semble bien avoir bon fond, a appris à observer Yuki... et cela pourrait avoir un impact sur notre héroïne. Depuis toujours, ne cacherait-elle pas derrière un masque d'indifférence sa timidité et une sorte de fuite ?

Voici donc des personnages bien campés, à la fois amusants dans leur caractère, et plutôt attachants dans ce qu'ils montrent d'eux. Ajoutons à cela une narration très appliquée sur Yuki, et un dessin standard des shôjo de ce genre, mais expressif et agréable, et l'on obtient un premier tome emballant. Celui-ci a également pour mérite de faire avancer assez vite les choses (il  y a déjà de nettes évolutions une fois arrivé à la fin du tome), si bien que l'on se demande pas mal ce qui nous attend par la suite (la série comptant déjà 9 tomes au Japon...).

Delcourt/Tonkam livre une édition très agréable à prendre en main, grâce à un papier souple et sans transparence, à une impression honnête et à une traduction de Lucie Bourgeois assez vivante et fluide malgré 2/3 coquilles assez discrètes. Le logo est lui aussi plutôt bien trouvé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs