Caramel Diary - Actualité manga

Caramel Diary : Critiques

Kyarameru Daiarii

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Décembre 2014

"Mon premier baiser avait le goût amer du caramel au café ..."


Hana est une collégienne à la bonne humeur constante et (presque) immuable. Comme toutes les filles de son âge, elle s’intéresse à l’amour. Pourtant, cette jeune fille se différencie des autres par sa passion pour les caramels et les mangas. En effet, Hana dessine pour un magazine, qui publie ses histoires d’amour, fortement inspirées par les sentiments secrets qu’elle éprouve à l’égard de Taro. Malheureusement, elle n’ose lui avouer et voilà que se présente Marie, une rivale dans le domaine de l’amour et du travail.

Il est vrai que l’idée d’une héroïne mangaka est intéressante, d’autant plus que les remarques sont pertinentes et que les informations livrées par Hana nous font découvrir un peu plus ce métier. Toutefois, un éditeur qui confie parfois de grandes quantités de pages à une gamine de troisième, en voyant le mal que certains auteurs ont à se faire connaître ou même publier, ce n’est plus crédible. D’ailleurs, tout ce manga repose là-dessus. L’idée, tellement improbable, de coller à la peau d’une petite fille un travail difficile, ne pas la faire dormir plusieurs nuits de suite et laisser sa famille faire … Non, décidément, on part avec un à priori sur le manga bien peu authentique. Mais si ce n’était que cela …

Car cette idée d’une jeune mangaka passe encore, si ce n’était pas la trame de fond d’une comédie romantique tellement prévisible et stéréotypée … L’écolière amoureuse en secret, qui voit arriver une rivale, se pose des questions tout en se reposant sur le bon copain … Cette même jeune fille qui trouve le courage de déclarer ses sentiments à un garçon qu’elle ne connaît finalement pas si bien, avant de se rendre compte que ce n’était pas le bon et qu’elle est amoureuse de celui qui a toujours été là pour elle, avant comme après lui avoir avoué ses sentiments … Rajoutez par-dessus des caractères aussi fades que prévus : le héros du début, qui au final n’est pas très futé, pardonne les revirements du cœur de celle qui prétend l’aimer, le copain qui se verra finir en élu du cœur de la belle agaçant, passionné et fidèle, la meilleure amie amoureuse de ce dernier, ce qui « complique » le tout … Encore une couche, avec une ennemie changeante, au grès des passes d’humeur de l’héroïne, de manière à être constamment reléguée au second plan, quoi qu’elle fasse, et enfin une héroïne sucrée et à la sauce shojo, qui se pose beaucoup de questions pour pas grand-chose … Enfin, n’oublions pas les personnages secondaires, plus que peu développés, certain ont à peine un nom, et n’apportent rien à la lecture du manga. Ainsi que le chapitre final, la nouvelle supplémentaire qui, en plus d'être aussi doucoureuse que le reste du manga, est à peine développée dans son scénario amoureux, pourtant le seul point qui caractérise ce volume.

Niveau graphisme, seuls le très jeune public ou les fans incontestées de shojo seront satisfaits. En effet, on en rajoute dans les grands yeux étincelants, les décors fades, les visages aux proportions changeantes et pas toujours adaptées, les émotions exagérées, et les apparences des personnages aussi prévisibles que leurs caractères … Pour combler le tout, Panini nous livre ce manga dans un sens de lecture français, ce qui se révèle étonnant quand on sait que maintenant même certaines œuvres françaises sont présentées en sens de lecture japonais … Le tout agrémenté de quelques pixellisations bien malvenues …

Ce qui remonte ce manga dans mon estime, enfin, est son humour. Pas très fin, ni très recherché, certes. Mais les quiproquos sont amusants à suivre, même si on sait dès les premières pages comment ils aboutiront. En somme, l’intérêt réside dans le fait d’essayer de deviner les péripéties que suivra Hana pour s’en sortir. L’idée du caramel, bien qu’un peu trop présente, est rafraîchissante malgré son manque d’originalité. Enfin, et ce même si les dessins sont le comble du classique shojo, le trait de Megumi Mizusawa, à défaut d’être original, est soigné et « kawaï » (un peu trop, à mon avis …). En un sens, ce n'est qu'accompagné d'une excellente histoire que ce style de dessin est supportable pour les lecteurs plus expérimentés ...

En résumé, Caramel Diary est un titre à réserver aux très jeunes lectrices, qui apprécieront la candeur naïve et la douceur étouffante qui se dégagent du manga, sans en voir les stéréotypes qu’elles ne connaissent sans doute pas encore …

"Il dit parfois des choses méchantes, mais je sais qu'au fond ... C'est quelqu'un de très gentil."


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs