Blue blood gears Vol.1 - Actualité manga

Blue blood gears Vol.1 : Critiques

Seiketsu no Haguruma

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Juillet 2014

Critique 1



Depuis peu, Panini s'est tourné particulièrement sur le shonen en surfant sur des genres un peu otaku et ecchi, avec des titres comme Highschool DxD ou Man-Ken. Mais il arrive aussi que l'éditeur sorte parfois un shonen d'aventure comme Toto ou encore plus récemment ST&RS, mais à présent, c'est de Blue Blood Gears que nous allons parler.


Kodo, le jeune prince du royaume de la Lune Bleue, est capable de fabriquer des haragumas, de gigantesques robots. Il passe des journées entières dans son atelier, persuadé d'oeuvrer pour le bien de son peuple, jusqu'au jour où il voit l'une de ses créations accomplir un acte terrible. Quand il découvre à quelles fins ses machines sont exploitées, il prend la fuite. Il espère ainsi redonner un sens à son existence dans un monde déchiré par une guerre sans merci.


Le premier constat que l'on fait dès qu'on ouvre le manga, c'est l'univers riche dans lequel l'auteur nous berce. Alors que c'est sa toute première série, on sent derrière ses pages que c'est quelqu'un de passionné et qui tient vraiment à raconter une histoire. Pour cause, ce premier tome nous pose les bases d'un récit qui accroche très vite, tout en restant simple et efficace.


Nous suivons donc Kodo, un jeune garçon qui passe son temps dans son atelier; véritable génie, son père qui est roi lui demande de construire des robots géants. Kodo est heureux de cette vie : il exerce sa passion sans relâche, tout ça pour construire des machines qui aident les gens dans un monde en pleine guerre. En effet, on lui a toujours fait comprendre que les "autres", ces gens vivant dans des contrées pas si lointaines sont des ennemis et qu'il ne faut pas les approcher. Ces "autres", ce sont en fait des gens qui ont un sang de couleur différente, et notre héros en possède un bleu comme tout son peuple. On comprend donc la volonté de l'auteur à créer plusieurs groupuscules qui ne se différencient que par leur sang réellement, mais qui est la cause d'une grande guerre sans fin.


Mais tout bascule le jour où Kodo décide de partir un peu explorer les alentours. Chevauchant Orient, son haraguma dauphin qui a la capacité de parler et de voler, il s'en va voir de quoi est constitué la prairie voisine, jusqu'à faire la rencontre d'une jeune fille, Suzuna, n'appartenant pas à son royaume. Et c'est là que vint le désastre : le corps du frère de Suzuna se retrouve projeté au sol, lancé par une machine gigantesque : il s'agit en réalité d'un haraguma construit par Kodo, qui avait initialement pour but d'aider les gens à construire des maisons et toute tâche du genre ! Comment se fait-il alors qu'elle détruise tout sur son passage ? Rapidement, Kodo va comprendre qu'il a été berné par son père depuis son enfance, que ses machines ne servent qu'à faire le mal et surtout que ces "autres" ne sont que d'autres humains, cherchant à survivre malgré les assauts de ces machines...


Ce qui s'avère particulièrement intéressant dans ce shonen par rapport à un autre, c'est le fait que le héros va partir en quête afin d'anéantir ses ennemis qui sont ses propres créations. C'est d'ailleurs là qu'on voit toute l'imagination de l'auteur à l'essai, Kohei Amano ayant créé un univers particulièrement enchanteur. Les haragumas sont des machines qui prennent l'allure d'animaux, il est drôle de voir ces engins prendre une telle esthétique tout en prenant les caractéristiques propres de l'animal : ainsi un haraguma crabe se verra doté de pinces gigantesques pouvant tout couper sur son passage, un haraguma girafe sera très grand alors qu'une baleine sera très grosse, au rôle similaire à un dirigeable pouvant porter une grande cargaison.


Le contexte du récit s'avère lui aussi plutôt plaisant, car les décors sont tout sauf vides, l'auteur est pointilleux et offre un monde plein d'ingéniosité, il n'y a qu'à voir sous la couverture du manga où nous pouvons voir une ébauche de la ville principale avec plein de petites notes pour des détails, un travail de chef !


Pour un début, Blue Blood Gears est vraiment prometteur. L'auteur y installe une histoire vite plaisante, des personnages que l'on aime ou déteste déjà, un joli monde qu'on a hâte de découvrir davantage et aussi des haragumas toujours plus fous. Le dessin suit parfaitement le scénario, et ce sur tous les domaines, la narration étant elle aussi toujours très fluide. Difficile de prévoir la suite pour l'instant, mais Kohei Amano semble savoir où il va et vu comment ça part, on veut le suivre sans inquiétude.


Après, il est dommage que l'édition de Panini ne suive pas et nous propose un livre au papier très fin et à l'encrage très baveux, on ressort de la lecture avec les doigts complètement noirs... On aurait bien aimé aussi avoir droit aux pages couleur du début, surtout quand on voit la beauté de la couverture.


Critique 2


Dans un monde imaginaire, le territoire est divisé autour de deux camps ennemis depuis longtemps pour une raison encore mystérieuse. Prince du royaume de la Lune Bleue, royaume dont les habitants ont le sang bleu, le jeune Kodo, fils du roi, s'applique depuis toujours, dans l'insouciance, à faire ce qu'il sait faire de mieux : créer ce qu'il appelle lui-même des hagurumas, sortes de gigantesques robots aux formes inspirées d'animaux et pouvant prendre vie grâce à un fluide et au matériau dans lequel ils sont construits. Jour après jour, le jeune garçon poursuit son quotidien en créant ses appareils, pensant ainsi faire plaisir à son père dont il aimerait attirer l'attention, et se faisant aussi plaisir à lui-même en exerçant ses talents et en s'étant créé ce qui est désormais un ami de longue date : Orient, un haguruma volant à forme de dauphin, aussi fidèle et caractériel qu'indépendant.


Toute première série de Kohei Hanao, Blue Blood Gears témoigné d'emblée d'une certaine ambition de ce jeune auteur, qui a choisi dès sa première oeuvre de croquer un univers assez ambitieux et original, qu'il met très bien en place. Après des premières pages énigmatiques et sombres sur le roi du royaume de la Lune Bleue, le mangaka met plutôt bien en place son monde, axé sur la rivalité entre deux camps et sur le concept des hagunumas, clairement exposé.


Peut alors arriver le bouleversement qui va changer en profondeur la vie de Kodo : lui qui pensait créer ses hagurumas pour le bien du peuple, découvre avec stupeur que son père les améliore et les utilise pour mener à bien une guerre sanglante et mortelle contre le camp ennemi, ceux qui ont le sang rouge, désormais en nette infériorité alors qu'ils étaient auparavant supérieurs. Il n'en aurait peut-être pas fait grand cas si le camp ennemi avait été une horrible menace, mais certaines rencontres, dont celle du sang rouge Suzuna et de son frère, vont vite lui faire comprendre que les membres de cet autre clan sont, comme lui, des humains, et que leur survie est menacée par l'horreur d'une guerre dont ils ne comprennent pas forcément les enjeux...


Le monde de Kodo s'effondre, et l'auteur nous fait très bien ressentir cela : cette rage, cette impuissance et cette culpabilité que ressent le jeune garçon, créateur malgré lui des robots semant la mort autour d'eux, et passant subitement de créateur de génie à paria auprès de son propre père, dès lors qu'il a choisi de sauver quelques sangs rouges d'une mort a priori injuste.


Aidé par Orient, fidèle allié de choc et de charme de par son statut original de dauphin volant à la trogne sévère, Kodo finit par fuir, trouve refuge chez les ennemis de son propre père, les sangs rouges, mais n'est pas pour autant tiré d'affaire, car il reste profondément rongé psychologiquement. Et s'il a clairement envie d'arrêter ses propres machines semant la mort, d'aider les sangs rouges et, tout simplement, de comprendre, il lui faut aussi convaincre ceux qui l'ont recueilli/capturé qu'il n'est pas mauvais. Tâche plus ou moins aisée selon les sangs rouges, où, pour le moment, deux grandes figures se détachent : Twent, chef du clan totalement nonchalant qui choisit de faire confiance au jeune garçon, et Suzuna, jeune fille forte, combative, mais traumatisée par des événements durs qui l'empêchent forcément d'accorder confiance et pardon à Kodo. Deux rôles qui, très vite, pourraient toutefois surprendre un peu.


C'est dans ce contexte que se lance bel et bien la série dans une fin de volume entamant la quête de vengeance et de rédemption de Kodo, désormais rebelle devant se soulever contre sa propre famille et contre ses propres créations. Avant d'en arriver là, le mangaka prend bien le temps de tout poser, et d'intriguer autour des différents personnages : le père de Kodo dont les agissements sanglants restent une énigme, le statut à part de son allié le sournois Cyan, la jeune soeur de Kodo qui, quelque part, est une victime innocente de ce qui se passe autour d'elle, Twent qui cache sans doute lui aussi des choses... Il y a tout ce qu'il faut pour nous garder accrochés à la lecture.


Pour une première oeuvre, Kohe Hanao nous offre des dessins franchement plaisants. SI le design des personnages peut parfois paraître un peu maladroit et inégal, il est néanmoins expressif et assez marqué et profond. De même, l'univers général est plaisant et par moment inventif, notamment parce qu'il est peuplé par ces hagurumas, robots géants inspirés de différents animaux (dauphin,baleine, girafe, crabe), les animaux dont ils sont inspirés leur offrant donc des designs bien différents, en plus de quelques capacités spécifiques, bien que peu mises en avant. La mise en scène est par ailleurs assez limpide, y compris dans les quelques scènes d'action mettant en scènes les robots-animaux.


Blue Blood Gears commence donc de façon très prometteuse. Il y a quelques maladresses à gomme,r, mais l'univers mis en place est intéressant et voir se dérouler un début d'histoire très efficace, où l'on suivra avec grand plaisir l'aventure de ce jeune héros tourmenté et déchiré, et des autres personnages qui gravitent autour de lui.


Malheureusement, l'édition de Panini, comme souvent, n'est pas à la hauteur. Bien que la traduction soit assez plaisante, elle souffre de quelques choix de police parfois discutables. Mais c'est surtout, une nouvelle fois, le papier rêche, désagréable à prendre en main, et la qualité d'impression moyenne qui déçoivent.




Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs