The Heroic Legend of Arslân Vol.1 - Actualité manga
The Heroic Legend of Arslân Vol.1 - Manga

The Heroic Legend of Arslân Vol.1 : Critiques

Arslan Senki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Mai 2015

Critique 1


Kurokawa aime Hiromu Arakawa, et nous aussi. Entre le très connu FullMetal Alchemist et Silver Spoon, l’auteure aux différents styles a séduit un large public et se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs avec sa dernière série en date : The Heroic Legend of Arslân, ou Arslân Senki de son nom original. Le titre ne vous est peut-être pas inconnu puisqu’outre le fait qu’une adaptation animée soit en cours de diffusion sur la plateforme Wakanim, Arslan est en réalité une saga de romans signée Yoshiki Tanaka, le même qui a écrit Les Héros de la Galaxie (là encore, appelons-le Ginga Enyû Densetsu), et a déjà été adapté en manga comme en anime. C’est donc un titre fort que nous propose Kurokawa, un premier volume attendu de pieds fermes sans compter que pour le premier tirage, c’est une édition toute particulière qui nous est offerte.

La frontière entre l’orient et l’occident est dominée par le royaume de Parse dominé d’une main de fer par le roi Andragoras III, monarque invaincu qui sait diriger une nation prospère, mais où la traite des esclaves creuse certaines inégalités. A l’opposée, le royaume de Lusitania est bien plus libre, mais entreprend une guerre sainte pour le dieu qu’il vénère. Du haut de ses 14 ans, Arslân, prince de Parse, est bien naïf et ne connaît pas toutes les facettes de la nation dont il héritera. C’est pour gagner en expérience qu’il se rend en premières lignes d’une bataille pour repousser les Lusitaniens, sans se douter du carnage que s’apprête à subir le royaume de Parse…

Là où on a l’habitude des entrées en matière plutôt sereines dans une œuvre de type shônen, Arslân ne nous épargne rien avec ce premier tome riche et brutal qui nous emmène rapidement dans l’univers inspiré de la Perse antique pensé par Yoshiki Tanaka. Hiromu Arakawa semble ainsi s’être très rapidement approprié l’œuvre et nous raconte avec aisance les premiers tourments du jeune prince de Parse. Ainsi, les enjeux géopolitiques de l’œuvre nous sont rapidement présentés sans trop nous perdre, un pari qui n’était pas gagné étant donné le grand nombre de personnages et les termes originaux imaginés par la série. L’histoire d’Arslân est complexe et pourtant, ce premier tome ne nous perd jamais et nous passionne même par une progression très rapide du scénario. Très rapidement, les premières batailles ont lieu et le héros est mis face à l’horreur de la chute de son royaume, point de départ d’un périple prometteur qui a le potentiel pour constituer, à terme, une aventure immersive et intense. Les prochains tomes nous le diront (ou l’anime pour ceux qui suivraient la diffusion Wakanim en simultanée), mais les premières impressions sont très bonnes pour ne pas dire excellentes.

L’une des caractéristiques de cette introduction, en dehors de l’histoire et de son scénario passionnant, est l’abondance de personnages qui nous sont présentés. On arrive d’ores et déjà à distinguer les principales vedettes de l’œuvre des figures plus secondaires, ce qui ne nous empêche pas de trouver chaque individu intéressant. Finalement, Arslân est peut-être le personnage qui attire le moins notre attention et qui ne deviendra véritablement intéressant que selon son évolution en tant que nouveau monarque de Parse. A côté de lui, Daryûn fait office de mentor charismatique à souhait et les différents soldats sortant du lot présenté sont dotés de leurs propres facettes ainsi que, pour certains, d’objectifs qui permet de croire à la richesse de l’intrigue. Après FullMetal Alchemist, Hiromu Arakawa n’a pas choisi par hasard une œuvre où elle pourra faire briller de nouvelles figures très intrigantes.

Du côté de la patte graphique, on retrouve une Arakawa fidèle à elle-même. Le trait est arrondi, mais précis, et on discerne très bien le style caractéristique de l’auteure grâce au détail dont elle fait preuve. Les fans de ses anciennes œuvres n’auront d’ailleurs aucun mal à reconnaître son character-design : Arslân est le portrait presque craché d’Edward Elric, et Daryûn n’est pas dans rappeler Kimbley par son style. Nous ne sommes certes pas dans le copier/coller, mais certaines ressemblances sont flagrantes. Notons aussi que la mangaka s’en sort très bien dans les scènes de bataille : L’intensité est présente, les échanges de coups d’épée sont dynamiques et le sang coule sans qu’Arakawa ait besoin de trop en faire.

L’un des aspects importants de ce premier tome est son édition. Pour le premier tirage, Kurokawa nous offre une version collector aux petits oignons entre une dorure à chaud sur la couverture, quelques pages couleur et surtout une longue interview de Hiromu Arakawa et Yoshiki Tanaka à propos de l’œuvre et leur manière de la dépeindre et de l’interpréter. Autant dire que tout fan ne devrait pas passer à côté de l’objet.
Quant à la traduction, le tout semble fluide et sans bavure, rien pour entacher notre lecture. Et étant donné la complexité des noms et des termes, ce n’était pas gagné d’avance.

La nouvelle série de la maman de FullMetal Alchemist commence sur les chapeaux de roue avec un premier volume qui présente habilement un univers riche, des intrigues géopolitiques complexes, pléthore de personnages et le tout en faisant bien progresser l’histoire. Arslân s’annonce comme un titre à surveiller de très près, car ses qualités pourraient très vite prendre une autre ampleur. Et pour les plus impatients de connaître la suite et accessoirement les férus d’anime, l’adaptation est disponibles en simulcast Wakanim, et elle vaut elle aussi le détour...




Critique 2


S'il y a un titre qui aura fait parler de lui et qui se sera fait attendre, c'est bien celui-là ! Mais comment pourrait-il en être autrement ? Tout est réuni pour faire de cette série, un succès, et cela semble se vérifier (aux dires de mon libraire qui s'est fait dévaliser le jour où il a posé le premier tome sur ses étals) !


Les raisons d'une telle attente (et d'un tel succès, on peut déjà s'avancer sur ce point) ?


La première est qu'il s'agit de l'adaptation d'une série de roman de fantasy de Yoshiki Tanaka ayant débutée en 1986 au Japon et qui compte pas moins de quatorze tomes sans être terminé à ce jour.


La deuxième raison, est qu'avant que ne voit le jour le manga, une adaptation en animé, d'une grande qualité s'est fait connaître en France et connaît déjà un certain succès. (Des adaptations précédentes avaient vu le jour dans les années 90, elles aussi de qualité, et même si elles ont pris un coup de vieux, elles laissent une bonne impression à ceux qui les ont découverts à l'époque...c'est-à-dire les vieillards dont je fais partie).


Enfin, la troisième raison, et sans doute la plus parlante, l'adaptation en manga a été confiée à Hiromu Arakawa, la très talentueuse auteur des séries emblématiques que sont Fullmetal Alchemist et Silver Spoon notamment. A parti de là tout est dit ! Et pour ceux qui se demandent si Arakawa est la personne pour ce genre d'adaptation (gens de peu de foi), je les orienterai vers Hero Tales, un titre en cinq tomes dans le même esprit (mais bien différent) !


Le royaume de Parse est connu pour sa prospérité et sa puissance, pour son armée invincible, ses généraux légendaires et son roi intransigeant : Andragoras !


Arslan est le jeune fils du roi, mais contrairement à son père, il ne possède aucune disposition pour le combat, ignore tout du monde extérieur, frêle et et naïf, son père, ainsi que sa mère, ne semble pas le porter en haute estime, ce qui le fait souffrir. Il passe plus de temps avec les généraux du roi qui tentent tant bien que mal de le former aux arts de la guerre qu'avec sa propre famille


Une fois l'âge de quatorze ans atteint, il va enfin mener sa première bataille face aux troupes lusitaniennes. La défaite semble inenvisageable, mais une terrible trahison va entraîner un désastre qui va changer le destin du jeune prince…


Mais quel plaisir de découvrir enfin ce titre ! Chaque page de ce premier tome se savoure et nous fait voyager dans un univers d'une grande richesse !


Dans un premier temps on découvre le royaume de Parse aux côtés du jeune Arslan, des chapitres inédits, aux dires de l'auteur des romans, afin de mieux situer le contexte politique et économique. Un royaume certes imaginaire, mais grandement inspiré de la Perse antique. On découvre ainsi sa puissance et sa domination sur les royaumes alentour, un royaume basé sur le système de l'esclavage, pratique semblant normale pour le jeune prince, allant même chercher à la justifier lorsqu'il confronte ses idées avec un jeune prisonnier lors d'une scène mémorable d'évasion.


Et on apprend également que les conflits avec les royaumes frontaliers sont dus aux croyances religieuses : alors que Lusitania croit au Dieu unique « Yaldobaoth », Parse se veut être un royaume polythéiste… Collant dramatiquement avec l'actualité, les conflits du titre ne sont pas des guerres de territoires, mais bien des guerres religieuses. Chacun arborant ses croyances, et personne n'étant véritablement dans le faux, mis à part les fanatiques, dont certains apparaissent déjà.


Ainsi on devine déjà qu’outrent des individus, ce sont avant tout des idéologies qui vont s'affronter, chacun risquant d'être ancré dans ses croyances archaïques, tel l'exemple déjà abordé sur l'esclavage. Pas de manichéisme ici, pour Arslan l'esclavage, permet aux vaincus d'avoir une vie décente, d'être bien traité, nourri et protégé, ce serait presque une bénédiction pour lui, chose que réfute bien entendu le jeune guerrier faisant partie des vaincus, préférant perdre la vie que la liberté, ce que Arslan ne peut concevoir.


D'ailleurs, on découvre en fin de tome un personnage banni de son royaume pour n'avoir pas partagé l'idée commune, un libre penseur dans un monde dominé par l'archaïsme et l'arbitraire des croyances religieuses.


Ainsi dès le premier chapitre la complexité du propos traité dans le titre est déjà abordée et donne le ton de ce qui nous attend pour la suite. Cela sera un titre guerrier bien entendu, l'action sera présente, le sang va couler, mais il y a aura un scénario et des thématiques solides derrière ! Et nous venons juste de lire le premier chapitre


Tout ça c'est déjà passionnant, mais qu'en est-il des personnages ? Pas de bonnes histoires sans personnages intéressants ! Et pour le moment cela part plutôt bien...mais comment pouvait-il en être autrement de la part de Arakawa ? Bien entendu, ce ne sont pas ses personnages à la base, il s'agit de ceux de Yoshiki Tanaka, l'auteur des romans, mais il semblerait qu'il est laissé le champ libre à Arakawa de sorte qu'elle puisse se les approprier.


Pour l'heure celui qui nous intéresse le plus est bien entendu Arslan : il se présente comme l'archétype du héros de shonen, jeune garçon un peu perdu dans un monde trop vaste pour lui, mais suite à un drame il va devoir évoluer, acquérir des compétences dans la douleur et le sang… Le point de vue intéressant, qui n'est pas non plus totalement inédit, est d'en faire un prince déchu, qui avait tout et qui a tout perdu. Il est faible au départ, car il n'a nullement besoin d'être fort, son père et son royaume le sont pour lui. On devine déjà l'évolution que va connaître le personnage, mais ce qui sera justement intéressant sera de suivre cette évolution et de découvrir les étapes de celle-ci.


A côté du jeune héros, on rencontre déjà nombre de généraux, alliés comme ennemis, qui jouent déjà un rôle important ou seront amenés à le jouer. On retient notamment Daryun, un cavalier, archer, épéiste...un guerrier complet qui impressionne par sa domination sur le champ de bataille. Il possède un design le rendant très classe, et ses prouesses face aux ennemis font de lui à ce stade le personnage le plus charismatique du titre.


On pourrait s'attarder sur le roi, le père de Arslan, un souverain borné et intransigeant, sur l'homme masqué lui faisant face dont on sait encore peu de choses mises à part qu'il semble animé par la vengeance, le général borgne, énorme brute surpuissante au grand cœur, le traître qui provoque ce chaos pour ce qu'il pense être de bonnes raisons (que nous ne connaissons pas encore), sans oublier le dernier à entrer en scène en fin de tome, un marginale, un puit de sagesse ...bref, une galerie de personnages passionnants qui nous promet une longue et belle aventure, avec des intrigues tout aussi passionnantes que complexes et variées !


Pour ce qui est du déroulement de ce premier tome, il faut reconnaître que bien des choses apparaissent prévisibles, mais Arakawa est bien obligée de respecter dans une certaine mesure le récit des romans, et puis cela n'en pas reste pas moins prenant.


Ce qui pourrait surprendre, c'est la violence qui se dégage de ce premier tome : on savait qu'il s'agissait d'un titre guerrier, que le sang coulerait, Arakawa nous avait déjà démontré qu'elle pouvait exprimer une certaine agressivité, une folie, une violence à la fois physique et psychologique de ses précédents titres (on pense plus ici à Fullmetal Alchemist qu'à Silver Spoon), mais on ne s'attendait pas forcément à voir des corps tranchés, des membres arrachés si tôt dans le récit. Qu'on le veuille ou non, cela dénote une certaine maturité… C'est aussi une façon pour le jeune Arslan de perdre son innocence et sa naïveté en étant confronté à l'horreur de la guerre, un rite violent de fin de l'enfance pour passer à l'âge adulte.


Il est difficile de ne pas penser à Game of Thrones, série connaissant un succès hors norme où des royaumes se font la guerre, où les trahisons sont légion, mais le propos est bien différent, et surtout Arslan est bien antérieur à la série précitée. On pourrait faire un rapprochement également avec Altair, excellent shonen paru il y a peu, se situant dans un univers assez proche (mais à une époque différente), avec une intrigue sensiblement identique également, mais un traitement totalement différent !


On commence la lecture avec de nombreuses références en tête, certaines viennent au fil des pages, mais quand on ferme le tome, on ne pense qu'à Arslan et à rien d'autre !


Au niveau du trait, on a du pur Arakawa : c'est fin, c'est soigné, c'est précis, la mise en page donne un dynamisme incroyable à l'action, mais avec des arrières plans un peu vides. Le trait rond de l'auteur pourrait surprendre dans un premier temps, et semble ne pas coller avec une œuvre aussi sanglante, mais on s'y retrouve rapidement, et l'auteur n'a pas son pareil pour exprimer les émotions sur les visages de ses personnages, la colère, la folie, le désarroi...tout passe.


Bien entendu, nombre de personnages vous feront penser à ceux des œuvres précédentes de l'auteur, on croirait retrouver des cousins de Edward ou de Mustang, mais très vite on ne pense plus qu'aux personnages du récit.


L'édition de Kurokawa est d'excellente qualité, avec un effet métallisé sur la couverture, des premières pages en couleurs (mais ternes), une excellente adaptation, aucune fausse note notable, et en prime une interview des deux auteurs (des romans et du manga) par un troisième (inconnu en France pour ma part), donnant des informations intéressantes sur la naissance du titre, les conditions de travail de Arakawa et le regard qu'ils portent sur leur titre.


Ce n'est donc pas une surprise, mais nous avons là un excellent premier tome, le point de départ d'une grande aventure qui nous attend et qu'on espère longue ! Un incontournable à n'en pas douter !




Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs