Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 22 Novembre 2021
Disparu il y a déjà quasiment 6 ans jour pour jour, le 30 novembre 2015, Shigeru Mizuki continue pourtant d'être régulièrement à l'honneur, de manières différentes, tant son oeuvre, surtout quand elle se consacre aux yokaï qu'il a durablement contribué à remettre en avant, nourrit encore les différentes générations de lectrices et lecteurs du Japon et d'ailleurs. En animation, la nouvelle série en 90 épisodes de Gegege no Kitaro a eu de très bons échos pendant sa diffusion entre 2018 et 2020, et deux nouveaux projets ont été annoncés en mars dernier avec la mise en chantier de Kitarô Tanjô - Gegege no Nazo (un futur nouveau film d'animation sur Kitaro) et d'Akuma-kun (qui adaptera le manga éponyme de Mizuki, manga inédit en France). Et en janvier prochain, le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême commémorera à sa manière le 100e anniversaire de la naissance de l'artiste (né le 8 mars 1922), au travers d'une exposition qui lui sera entièrement consacrée. Alors, autant dire que le retour de l'artiste en France chez Cornélius (l'éditeur historique de Mizuki dans notre pays), en ce mois de novembre, arrive à point nommé. Et à défaut (malheureusement) d'avoir droit à un nouveau manga du maître dans notre langue (sa bibliographie de ce coté-là est pourtant très loin d'avoir été entièrement explorée dans notre pays), c'est un nouvel artbook que nous avons l'occasion de découvrir dans nos librairies depuis le 18 novembre.
Ayant le mérite d'être une nouvelle création des éditions Cornélius pour la France, Mononoke vient directement s'inscrire dans la lignée des deux premiers artbooks sur Mizuki publiés par l'éditeur, à savoir Yokai en février 2017 et Yokaido en novembre 2018. Pour un rendu totalement harmonieux dans nos étagères, ce troisième artbook bénéficie, d'ailleurs, des mêmes standards de fabrication très qualitatifs que ses deux prédécesseurs: grand format "paysage" d'environ 30x24cm, couverture cartonnée avec dos toilé offrant un certain cachet, papier d'excellente qualité, assez épais mais souple et sans transparence et permettant une qualité d'impression irréprochable dans ses différentes nuances... L'aspect beau-livre est bel et bien présent, et le tout nous permet d'admirer les illustrations du Maître dans les meilleures conditions possibles.
Comme le laisse envisager son nom, Mononoke présente une nouvelle sélection d'illustrations que Shigeru Mizuki consacra, au fil de sa vie, au bestiaire folklorique qui lui était si cher. Sont au programme, 199 dessins tous inédits en France jusque-là, dont 32 sont en couleurs, ces derniers étant disséminés en 4 salve de 8 dessins au fil de l'artbook. Chaque dessin est présenté en pleine page, en étant accompagné uniquement du nom de la créature en question. mais pour en savoir un petit peu plus, pas de panique: un index alphabétique de 6 pages est présent en fin de livre, afin de présenter en quelques mots chaque yokaï, sa signification, ainsi que son époque et son contexte de naissance quand tout ceci est connu. Néanmoins, comme le précise Cornélius, il ne s'agit là que de présentations très sommaires. pour en apprendre plus de façon détaillée, il faut se pencher sur l'indispensable Dictionnaire des Yokaï, toujours conçu par Mizuki, et paru en France chez Pika Edition.
Au fil des pages, certains yokaï nous diront assurément quelque chose, tant ils sont connus voire ont déjà été largement exploités dans des oeuvres de fiction, à l'image de Baku (le dévoreur de cauchemars), de Hanako-san (le fantôme de jeune fille hantant les toilettes des écoles), ou encore Bimbôgami (le Kami de la pauvreté amenant le malheur dans les foyers qu'il occupe). D'autres, au contraire, sont sans doute plus méconnus. De même, les créatures ayant forme humaines côtoient des êtres plus atypiques ou monstrueux, pour un ensemble hétéroclite. hétéroclite, oui, mais toujours captivant à observer dans les illustrations de Mizuki, puisque bien souvent le maître les a dessinés dans un décor approprié, détaillé et immersif, voire dans des petites mises en scène impliquant régulièrement des humains.
Sans surprise, ce nouvel artbook est donc riche, beau et aussi qualitatif que ses prédécesseurs, sa sortie à l'approche des fêtes de fin d'année pouvant en plus en faire un très beau cadeau à mettre sous le sapin pour quiconque aime Mizuki, les yokaï et le folklore nippon. Mais une fois la dernière page tournée, il nous vient toujours cette envie de voir Cornélius (voire un autre éditeur) ne plus se limiter à des artbooks, et enfin nous proposer un nouveau manga du Maître en France. Car si on excepte certaines rééditions, de ce côté-là nous n'avons rien eu de neuf depuis Vie de Mizuki entre 2012 et 2014.
Ayant le mérite d'être une nouvelle création des éditions Cornélius pour la France, Mononoke vient directement s'inscrire dans la lignée des deux premiers artbooks sur Mizuki publiés par l'éditeur, à savoir Yokai en février 2017 et Yokaido en novembre 2018. Pour un rendu totalement harmonieux dans nos étagères, ce troisième artbook bénéficie, d'ailleurs, des mêmes standards de fabrication très qualitatifs que ses deux prédécesseurs: grand format "paysage" d'environ 30x24cm, couverture cartonnée avec dos toilé offrant un certain cachet, papier d'excellente qualité, assez épais mais souple et sans transparence et permettant une qualité d'impression irréprochable dans ses différentes nuances... L'aspect beau-livre est bel et bien présent, et le tout nous permet d'admirer les illustrations du Maître dans les meilleures conditions possibles.
Comme le laisse envisager son nom, Mononoke présente une nouvelle sélection d'illustrations que Shigeru Mizuki consacra, au fil de sa vie, au bestiaire folklorique qui lui était si cher. Sont au programme, 199 dessins tous inédits en France jusque-là, dont 32 sont en couleurs, ces derniers étant disséminés en 4 salve de 8 dessins au fil de l'artbook. Chaque dessin est présenté en pleine page, en étant accompagné uniquement du nom de la créature en question. mais pour en savoir un petit peu plus, pas de panique: un index alphabétique de 6 pages est présent en fin de livre, afin de présenter en quelques mots chaque yokaï, sa signification, ainsi que son époque et son contexte de naissance quand tout ceci est connu. Néanmoins, comme le précise Cornélius, il ne s'agit là que de présentations très sommaires. pour en apprendre plus de façon détaillée, il faut se pencher sur l'indispensable Dictionnaire des Yokaï, toujours conçu par Mizuki, et paru en France chez Pika Edition.
Au fil des pages, certains yokaï nous diront assurément quelque chose, tant ils sont connus voire ont déjà été largement exploités dans des oeuvres de fiction, à l'image de Baku (le dévoreur de cauchemars), de Hanako-san (le fantôme de jeune fille hantant les toilettes des écoles), ou encore Bimbôgami (le Kami de la pauvreté amenant le malheur dans les foyers qu'il occupe). D'autres, au contraire, sont sans doute plus méconnus. De même, les créatures ayant forme humaines côtoient des êtres plus atypiques ou monstrueux, pour un ensemble hétéroclite. hétéroclite, oui, mais toujours captivant à observer dans les illustrations de Mizuki, puisque bien souvent le maître les a dessinés dans un décor approprié, détaillé et immersif, voire dans des petites mises en scène impliquant régulièrement des humains.
Sans surprise, ce nouvel artbook est donc riche, beau et aussi qualitatif que ses prédécesseurs, sa sortie à l'approche des fêtes de fin d'année pouvant en plus en faire un très beau cadeau à mettre sous le sapin pour quiconque aime Mizuki, les yokaï et le folklore nippon. Mais une fois la dernière page tournée, il nous vient toujours cette envie de voir Cornélius (voire un autre éditeur) ne plus se limiter à des artbooks, et enfin nous proposer un nouveau manga du Maître en France. Car si on excepte certaines rééditions, de ce côté-là nous n'avons rien eu de neuf depuis Vie de Mizuki entre 2012 et 2014.