Homme qui tua Nobunaga (l') Vol.2 - Actualité manga
Homme qui tua Nobunaga (l') Vol.2 - Manga

Homme qui tua Nobunaga (l') Vol.2 : Critiques

Nobunaga wo Koroshita Otoko

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Juin 2021

L'influence de Nobunaga Oda ne cesse de s'étendre à travers le Japon. Epaulé par un Akechi Mitsuhide qui lui reste fidèle, son projet de créer un pays sans guerre prend davantage de force. Mais forcément, les réfractaires se montrent eux aussi, et c'est le cas du shôgun Ashikaga Yoshiaka qui voit d'un très mauvais œil le pouvoir dont dispose celui qui le sauva autrefois. C'est ainsi que survient l'événement nommé « L'encerclement de Nobunaga », auquel participa le redoutable Takeda Shingen, disposant de l'une des plus grandes armées du pays...

Globalement, le premier tome de L'Homme qui tua Nobunaga a constitué une bonne lecture. Très instructive dans sa dimension historique pour une profane de l'Histoire nippone, on pouvait néanmoins se montrer sceptique quant aux portraits faits de Nobunaga Oda et Akechi Mitsuhide, de valeureux héros dont les opposants étaient montrés très caricaturaux. Sachant que ce récit est initié par ce qui semble être un descendant d'Akechi, on peut logiquement se questionner quant à l'objectivité de cette vision historique. C'est en ayant ce dilemme en tête que la lecture se poursuit, et celle-ci reste globalement toujours aussi efficace, quand elle est prise avec le recul qu'il se doit.

Une grande partie de l'opus vient narrer un événement appelée « L'encerclement de Nobunaga », période durant laquelle plusieurs belligérants s'opposèrent à l'un des unificateurs du Japon. C'est donc un récit guerrier qui ouvre cette suite qui confirme les intentions de l'œuvre dans son ensemble : Après avoir dressé un bilan rapide du rapport entre les deux protagonistes dans le premier tome, Kenzaburo Akechi et Yutaka Todo prennent, cette fois, plus de temps pour aborder d'autres éléments majeurs. Quand bien même on douterait de certains aspects de la démarche globale de l'œuvre, cette manière de faire est plus que bienvenue, afin de nous faire comprendre les enjeux historiques d'époque et les deux figures que furent Nobunaga Oda et Akechi Mitsuhide.

Pourtant, force est de constater qu'on reste toujours dans une certaine hagiographie. Encore une fois, les deux protagonistes sont montrés sans faiblesses ni reproches, sages et valeureux, charismatiques et imposants. Cette mise en avant est efficace sur le papier, aussi il est difficile de ne pas s'attacher à ces deux camarades de conquête dans ce récit. Mais en tenant compte des figures historiques qu'ils sont, on regrette de nouveau que leurs portraits soient si peu nuancés. Peut-être que la donne changera lorsqu'il s'agira de développer avec plus de précision l'incident du Honnôji ?

Malgré ça, les auteurs parviennent à rendre un récit prenant, et qui a pour mérite d'apporter quelques données historiques à un lecteur sans connaissances du sujets. Il est aussi difficile de ne pas être ému sur tout le passage concernant la maladie de Mitsuhide, un segment qui met en avant son histoire avec son épouse, particulièrement forte. D'ailleurs, on apprécie le talent du dessinateur, Yutaka Todo, qui sait présenter visuellement un personnage vieillissant, ce qui fait lien avec le portrait que certains faisaient de celui qui aurait trahi son seigneur.

Encore une fois, L'Homme qui tua Nobunaga s'apprécie comme il se doit pour sa dimension historique globale, et la portée graphique qui ne manque pas de panache, le dessinateur ayant un trait précis et parfois grandiloquent, quand le récit s'y prête. On continue d'espérer un peu plus de nuance concernant les deux figures principales, et on espère que cela s'appliquera aussi à Toyotomi Hideyoshi, celui qui trahit Akechi Mitsuhide, qui devrait prendre plus d'importance dans le troisième opus.

Enfin, on se questionnera encore sur le sous-titre français : « L'histoire de Yasuke le samouraï noir ». Peu présent dans le premier tome, il est tout simplement absent de cette suite. Quand on sait que cet intitulé est tout bonnement absent de la version japonaise, difficile de ne pas voir une démarche racoleuse (et pour le coup mensongère) de l'éditeur français.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs