Heidi - Actualité manga

Heidi : Critiques

Arupusu no shōjo haiji

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Mars 2016

Un beau jour, après avoir été élevée quelque temps par sa tante Dete, la jeune Heidi se voit conduite par celle-ci chez son grand-père, où elle vivra désormais, au beau milieu des montagnes Alpes. Douce et généreuse, elle fait le bonheur de ceux qui l'entourent, à commencer par son grand-père réputé solitaire, mais qui retrouve une certaine joie, le jeune berger Peter qui devient son ami, et la grand-mère aveugle de ce dernier.
La fillette s'adapte très facilement à cette vie simple dans un cadre idyllique, entre le pré, les chèvres, Peter, la luge en hiver ou les repas avec grand-père ! Jusqu'au jour où sa tante Dete revient la chercher pour l'emmener à Francfort afin de tenir compagnie à Clara, la fille d'un riche homme d'affaires. Là aussi, Heidi noue facilement une belle amitié avec cette jeune fille très gentille en fauteuil roulant, mais ses montagnes lui manquent... À quel point Heidi et son attachement à ses chères montagnes vont-ils modifier les vies de son entourage ?

Publiée en 1880 et issue de l'imagination de la Suissesse Johanna Spyri, Heidi fait partie de ces récits de la littérature jeunesse qui ont fait le tour du monde et ont connu nombre d'adaptation, que ce soit en pièces de théâtre, en films live (dont un actuellement au cinéma, preuve que ce récit séduit toujours autant) ou d'animation, en séries (difficile d'oublier la série animée réalisée dans les années 1970 par Isao Takahata), en bande dessinée, et évidemment en manga. Et si nous avions déjà eu en France une version manga conçue par Yumiko Igarashi et sortie chez Glénat, c'est cette fois-ci dans la collection des Classiques en manga des éditions nobi nobi! que l'on en retrouve une version de presque 200 pages.

Tout comme dans le roman, on compte ici trois grandes parties, prenant chacune un chapitre dans cette version manga : d'abord la vie de Heidi dans les Alpes, ensuite sa vie à Francfort, et enfin le retour dans les montagnes où auront lieu biens des miracles.
La première partie permet d'appréhender au mieux la beauté et la bonté de la vie de la jeune fille au sein de la paisible et généreuse nature des montagnes alpines, où les jours s'écoulent dans le bonheur aux côtés de personnages chaleureux. La deuxième partie à Francfort vient contraster de par son cadre plus froid, plus impersonnel. A une époque où l'industrialisation bat son plein avec tout ce que ça implique, et où Francfort devient un carrefour urbain, cette partie est l'occasion pour Johanna Spyri de créer un parallèle entre la vie saine à la montagne et celle moins généreuse au sein d'une ville qui devient, via Heidi et Clara, symbole de mauvaise santé et de tristesse. Quant à la troisième partie, elle permet à la romancière de concrétiser l'opposition qu'elle a mise en place en faisant de la nature montagneuse un réel lieu saint où même les plus malades peuvent se ressourcer. Mais, quelle que soit l'ambiance, Heidi reste fidèle à elle-même : gentille, joviale, généreuse, sincère, tout simplement attachante.

En divisant à peu près équitablement ses trois parties, le mangaka Gyugo Yamada parvient à faire ressortir tout ce qui fait l'essentiel du roman original, mais aussi certaines choses un peu plus secondaires comme les tourments de Peter liés au fauteuil de Clara dans la dernière partie. Et ainsi, même s'il y a forcément des choses vues un peu rapidement comme l'aspect solitaire du grand-père, on trouve ici une adaptation qui se présente comme une très bonne première approche de l'oeuvre de Spyri, d'autant que le dessin, bien que plutôt simple et parfois inégal sur les visages, reste clair et parvient à offrir un charme certain à la petite Heidi avec ses grands yeux emplis de vie.

Pour porter cette adaptation globalement réussie, l'édition se pare des atouts habituels de la collection des Classiques en manga : couverture bien reconnaissable, présence d'un signet marque-page, traduction vivante et efficace.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs