Merveilleux voyage De Nils Holgersson (le) - Actualité manga

Merveilleux voyage De Nils Holgersson (le) : Critiques

Nils no Fushigi na Tabi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 07 Mars 2017

Quelque part dans la campagne suédoise, le jeune Nils Holgersson est un petit garçon bien turbulent, peu studieux et préférant largement aller maltraiter les animaux. Et c'est en s'en prenant à un lutin vivant chez lui qu'un bien mauvais tour lui est joué : le petit être le rapetisse à la même taille que lui ! Pour se faire pardonner et peut-être retrouver sa taille normale, Nils va devoir entreprendre un long voyage à travers la Suède, en accompagnant dans leur migration les oies sauvages ainsi que Martin, le jars de la ferme de ses parents...

Le tour d'horizon de la littérature jeunesse occidentale se poursuit dans la collection des Classiques en manga des éditions nobi nobi! avec, cette fois-ci, une virée en Scandinavie. Grand classique de la littérature suédoise, Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède a vu le jour entre les mains de Selma Lagerlöf, avec une publication initiale sous la forme de deux livres en 1906 et 1907. A l'origine, il s'agit d'une commande reçue par l'écrivaine pour qu'elle conçoive un livre de géographie pour les écoliers, livre qui s'est ponctué d'une quête initiatique de son jeune héros. Adaptée à de rares reprises au cinéma ou à la télévision, l'oeuvre est restée dans de nombreuses mémoires nostalgiques pour son adaptation animée japonaise de 52 épisodes au début des années 1980, qui était très belle mais édulcorait quelque peu le roman original.

Ici, l'adaptation manga a été confiée à une dessinatrice du nom de Nori Ichikawa, pour un résultat loin d'être déplaisant à suivre, mais qui frustre.
Car autant le dire clairement, en adaptant la riche oeuvre d'origine en seulement 150 pages, cette version manga passe à côté de beaucoup de choses, et édulcore l'oeuvre originale encore plus que put le faire la série d'animation.
A vrai dire, de l'esprit de découverte de la Suède, le manga ne conserver pas grand-chose : le parfum de voyage est bien là et il saura sans doute plaire aux plus jeunes, mais il ne faut s'attendre à rien de plus. Qui plus est, le roman d'origine se veut parfois assez mûr voire cruel, ce que cette adaptation manga occulte complètement, là où d'autres adaptations de la collection des Classiques en manga savaient adapter correctement les éléments plus durs (par exemple, les Misérables et Jane Eyre). Le parcours de Nils en compagnie des oies sauvages se résume à un enchaînement de quelques étapes et occulte beaucoup de choses, et il faudra aussi regretter la sous-exploitation de certains personnages animaliers, à commencer par Akka la meneuse des oies et le méchant renard Smirre qui a normalement une histoire plus nuancée.

Le trait d'Ichikawa, lui, s'inscrit dans des tonalités résolument simples, agréables à l'oeil et jouant plutôt sur quelque chose d'assez naïf, d'où une impression encore plus forte d'édulcoration.

Faut-il alors dire de ce manga qu'il est raté ? Certainement pas. Cette adaptation, bien que trop brève et trop édulcorée, où la mangaka semble avoir fait le choix délibéré d'offrir quelque chose de très gentillet pour plaire avant tout au plus jeune de son public, restera donc une petite aventure agréable pour les enfants. Mais il faut bien se dire que cette fois-ci, on reste sur quelque chose de lisse qui n'exploite pas toutes les spécificités et richesses de l'oeuvre originale.

Reste que l'édition, elle, est toujours dans les standards de qualité de la collection des Classiques en manga de nobi nobi!, avec une charte graphique claire tout de suite reconnaissable, un signet marque-page et une traduction très claire de Fabien Dautriche. Cette fois, c'est le jaune qui domine la couverture, ce qui colle à la chevelure du blondinet Nils. On appréciera aussi, comme toujours, le soin apporté à la postface, avec présentation de l'autrice et du roman d'origine.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction