Ikumen After Vol.1 - Actualité manga

Ikumen After Vol.1 : Critiques

Ikumen After

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2016

Critique 2


Suite au décès de sa femme, Asakura a tout quitté pour tenter de reconstruire un environnement plus sain pour son petit garçon. Mais, il est complètement dépassé par la situation et n’arrive pas à gérer à la fois sa vie professionnelle et sa vie de parent. Dans la nouvelle école maternelle où est inscrit son fils, il croise Kentarô, un autre père célibataire ayant une éducation complètement différente de la sienne.  Alors qu’ils ont un rang social totalement opposé, ils deviennent amis et des sentiments commencent à naître entre eux.

Deux hommes, deux éducations et deux manières de vivre complètement différentes. Kentarô est rempli de joie de vivre et se contente de chaque instant que la vie lui apporte. Le principal pour lui est de rendre heureux son fils et de s’amuser avec lui. Il travaille dur pour subvenir à leur besoin. Mais ce qui compte le plus pour lui, c’est d’arborer un sourire et de voir sourire son fils. Ce sont des instants précieux pour lui et qui lui font chaud au cœur. Quant à Asakura, il tâtonne dans l’éducation de son fils. Il doit vivre avec la mort de sa femme dont il n’a pas encore fait complètement le deuil et élever son fils. Pour lui, il est difficile d’avancer chaque jour, car il garde en lui beaucoup de tristesse et de culpabilité. Plus effacé, Asakura ne partage pas ce qu’il ressent et même si le cache à son fils, ce dernier le ressent. La rencontre entre ces deux hommes au tempérament si opposé est finalement remplie de délicatesse et de tendresse et surtout marquera un véritable tournant dans la vie de Asakura. Grâce à cette rencontre, Asakura pourra se confier et partager ce qui le ronge au quotidien. Avoir une épaule sur laquelle pouvoir se reposer est important surtout quand on a des responsabilités aussi importantes que d’élever son fils seul. Kentatô agit comme un rayon de soleil dans la vie de Asakura et le voir arborer à nouveau un sourire fait chaud au cœur. Les enfants par leur insouciance et leur naïveté apportent une touche de fraîcheur. On sent de la part de l’auteur qu’elle veut opposer la naïveté des enfants vivant leur relation amitié-amoureuse avec celle des adultes plus compliquées où les doutes et les craintes sont plus présents.

Concernant les graphismes, les personnages sont élégants et les visages harmonieux. Les enfants ont des belles bouilles à croquer. Les trames de fond et les décors sont bien utilisés et sont tous remplis d’une certaine douceur. Quant à l’édition, elle est de bonne qualité.

Ce premier tome pose les bases d’une relation sentimentale naissante. Les personnages sont attachants et le passé plus ou moins sombre des deux parents est poignant. Les enfants apportent une touche de fraîcheur et de naïveté qui nous attendrit. En conclusion, l’auteur nous capte complètement dans ce premier tome et nous avons hâte de découvrir la suite.


Critique 1


Avec des titres comme Kizuna, Border, Housekeeper of business suit ou Bad Teacher, Kazuma Kodaka est considérée comme une véritable icône du genre boy's love, qu'elle a grandement contribué à faire connaître. Aussi, c'est toujours avec beaucoup de curiosité que l'on accueille une nouvelle oeuvre d'elle en France. Et cette fois-ci, après un silence de plus de deux ans dans notre pays, l'artiste arrive pour la première fois chez Taifu Comics avec Ikumen After, une série en deux tomes dessinée entre 2011 et 2014, qui aborde le sujet délicat de l'homoparentalité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'artiste exploite son sujet avec toute l'intelligence que l'on peut attendre d'elle.

Suite au décès de son épouse dans un accident de la route trois mois auparavant, Asakura, un jeune entrepreneur, a choisi de déménager ailleurs avec son jeune fils Hiromi. En se rapprochant de son lieu de travail, il espère pouvoir mieux gérer son temps entre sa situation professionnelle et l'éducation de son enfant. Mais forcément, quand on est un père seul et débordé, rien n'est facile... jusqu'à ce qu'un passage à la garderie de Hiromi lui permette de rencontrer Kentarô, un homme dans la même situation de père célibataire que lui, et qui élève seul son fils Motoki. Tandis que les deux petits garçons deviennent les meilleurs amis du monde, leurs pères, eux, sont amenés à sympathiser de plus en plus, se comprenant mutuellement de par leur situation identique.

Concrètement, Asakura et Kentarô sont deux hommes totalement différents, voire opposés. Le premier est de nature plutôt candide (Kentarô s'en rendra bien compte...), exerce un bon travail, mais peine à gérer sa nouvelle situation depuis la disparition de son épouse il y a peu. Par exemple, il ne sait pas cuisiner, ce qui s'avère plutôt délicat pour son enfant... Quant au premier, il exerce un travail qui leur permet tout juste de subsister à son fils et lui, mais il possède un caractère jovial et a un côté pratique qui lui permettent de plutôt bien gérer sa situation.
Mais c'est de ces différences que les deux hommes vont pouvoir se nourrir pour avancer. D'un abord amical, Kentarô en arrive très vite à nouer un lien d'amitié avec Asakura, et même si l'on cerne très vite la naissance de sentiments plus forts que l'amitié chez lui (car Kentarô est un bi qui s'assume bien), l'accent est vraiment mis sur l'évolution du lien entre ces deux-là, mais aussi vis-à-vis de leurs enfants. Ainsi suit-on avec intérêt les conseils de Kentarô à Asakura dans le rôle de père (il lui apprendre par exemple à mieux cuisiner), leur amitié qui se consolide de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils deviennent peu à peu de véritables confidents l'un pour l'autre. Ce dernier aspect est d'une grande importance, car c'est au fil des confidences de plus en plus poussées des deux hommes l'un envers l'autre que le lecteur est lui aussi amené à en apprendre petit à petit davantage sur ces deux pères. Et de ce côté-là, tous deux, chacun à leur manière, avec trouble pour Asakura ou avec optimisme pour Kentarô, finissent par laisser apparaître des tourments, des douleurs et des craintes découlant de leur situation. Ainsi, on finit par cerner derrière le côté jovial de Kentarô un passé qui n'est pas forcément tout rose. Mais c'est bien d'Asakura dont on ressent le plus de souffrance, évidemment liée à la perte récente de son épouse. Avec subtilité, l'oeuvre se pare alors de thématiques très fortes, que Kodaka dose avec subtilité  et intègre naturellement à son récit : la difficulté du deuil, les traumatismes qui peuvent en découler comme la peur de voir ses autres proches disparaître de la même manière, la délicatesse d'évoquer le drame auprès des enfants, la possibilité de fonder une famille unie sans liens du sang...

Pour autant, l'ambiance ne se fait jamais pesante : le ton global de l'oeuvre se veut clairement optimiste, en permettant aux personnages d'évacuer peu à peu leur souffrance comme une sorte d'exutoire afin de ne pas rester bloqués dans le passé et de pouvoir continuer à avancer. Car s'ils n'avancent pas, ce sont aussi leurs enfants qui en pâtiront. C'est surtout le cas pour Asakura.
Les personnages, de par leur caractère, amènent beaucoup de légèreté et d'humour. Le naturel jovial de Kentarô s'avère très positif, et Kodaka ne manque jamais l'occasion de nous amuser quand il se confronte de plein fouet à la pureté d'Asakura qui ne capte rien à ses sentiments réels. Notons d'ailleurs que la relation entre les deux hommes, si elle est évidemment vouée à tourner à l'amour, ne brûle jamais les étapes et est bénéfique : Kentarô ne sautera jamais sur Asakura (et le tome reste totalement soft), leur relation d'amis puis de confidents se construit peu à peu, naturellement... jusqu'à ce que...
A ces deux-là viennent s'ajouter quelques personnages secondaires bien campés et attachants dans leur genre, comme Kaoru, le grand frère de Kentarô aux hobbies amusants, ou Haru, l'homme de la garderie qui est autant un ami de Kentarô qu'un gay qui s'assume, mais qui lui aussi possède ses propres douleurs.
Enfin, bien sûr, on trouve deux véritables rayons de soleil en Hiromi et Motoki, deux enfants aussi différents l'un l'autre que peuvent l'être leurs parents, mais qui eux aussi nouent une belle amitié enfantine. Ces deux bouilles aussi énergiques qu'adorables sont évidemment le point de départ permettant à Asakura et Kentarô de se rencontrer, mais ils sont aussi toute la vie de leurs pères. Leurs papas les adorent et s'appliquent tant bien que mal à les éduquer et à les aimer, et généralement les deux gosses le leur rendent bien.

Malgré des inégalités dans les traits des visages, le coup de crayon de Kodaka est d'une redoutable efficacité, expressif à souhait, relâché juste comme il faut pour les moments plus humoristiques... Sa narration, d'une limpidité parfaite pour bien suivre l'évolution naturelle des personnages, témoigne de toute son expérience acquise en plus de 25 ans de carrière.

Intelligent et subtil dans l'abord de son sujet, porté par des personnages attachants et par une ambiance globalement positive très réussie, Ikumen After se présente comme du très grand Kazuma Kodaka. Sur ce premier volume, le récit séduit totalement, et on a hâte de voir sa suite et fin dans le prochain tome.

Avec son papier correct, sa bonne qualité d'impression, sa page couleur et sa traduction sans fausse note de Nicolas Pujol, l'édition proposée par Taifu Comics s'avère très agréable.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs