D'encre et de feu Vol.1 - Actualité manga
D'encre et de feu Vol.1 - Manga

D'encre et de feu Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 25 Juillet 2017

Avec Hana no Breath et Euterpe, D’Encre et de Feu fait partie des trois premières œuvres de la plateforme Weekly Comics à gagner une édition imprimée chez H2T. Prévue sur deux tomes, la série est le fruit de la collaboration entre le scénariste CAB et le dessinateur KAT, deux conteurs d’histoires qui se sont manifestement bien trouvés tant ce premier volume traduit une bonne dynamique entre les deux auteurs, une dynamique qu’ils ont sans mal confirmé auprès de leurs lecteurs lors du salon de Japan Expo 2017.

D’Encre et de Feu nous amène dans les contrées de Duorn, plus précisément aux côtés de Sasha. Ancien Oracle, il est désormais ce qu’on appelle un Eskadian, un véritable chasseur de trésors dont la dernière mission n’est pas la plus simple : récupérer la Larme d’Andvar, une relique convoitée, conçue jadis par le peuple nain. Alors qu’il peine à traduire des runes anciennes qui pourraient le mettre sur la voie, Sasha fait la connaissance de Galbreth, une jeune femme au caractère diamétralement opposé mais qui, elle, peut s’attaquer à la traduction de ces textes anciens. Un binôme des plus improbables se forme alors, et la quête pour la Larme d’Andvar peut démarrer ! Néanmoins, sur leur route, les deux compères se frotteront à des ennemis, aussi intéressés par la relique et tout ce qui l’entoure…

Premier manga de CAB et KTA, D’Encre et de Feu nous plonge dans un univers de fantasy aux influences multiples. Entre chasse au trésor et récit de baston dans un univers qui nous rappelle les grandes sagas du genre, ce premier volume conserve une forme assez simple mais tout à fait accrocheuse : proposer la quête des deux protagonistes pour une relique cachée, une aventure qui sera parsemée de rencontres bénéfiques et de confrontations dangereuses face à de redoutables ennemis. Et, au fil de notre lecture, le premier élément qui saute aux yeux est bien la richesse de l’univers : le monde de Duorn jouit de ses propres codes, reprend bien des mécaniques de la fantasy comme des espèces connues ans l’imaginaire collectif ou un bestiaire à base d’animaux anthropomorphes, et pique souvient notre intérêt par cette multitude de termes employés, comme les Oracle ou les Eskadian. Ce vaste monde facilite notre plongée dans l’œuvre tout en se montrant à double tranchant : l’objectif D’Encre est de Feu est de raconter la quête de Sasha et Galbreth sans trop s’attarder sur l’univers, bien que quelques notions clefs liées à l’intrigue sont évidemment expliquées, le lecteur pourra alors regretter que ce monde foisonnant ne soit pas davantage décortiqué. Mais parallèlement, cela ouvre aussi la porte aux auteurs pour traiter le monde de Duorn à l’avenir, ce format de courts récits épiques, à l’instar des univers d’auteurs comme Tolkien ou Georges R. R. Martin, pour citer de grands exemples de fantasy, s’y prêtant très bien.

Au-delà de l’univers, c’est bien l’aventure de Sasha et Galbreth qui se savoure sans mal. Dans son écriture, CAB montre une certaine aisance pour se concentrer sur son épopée sans s’éparpiller. La quête di binôme est faite de rencontre, de mises en avant d’alliés attachant qui auront toujours quelque chose à dire sur l’intrigue de la Larme d’Andvar, tandis que les antagonistes sont rapidement marqués, les Exorias resteront alors la menace contre laquelle Sasha devra lutter en permanence. A ce propos, l’action, et plus globalement toute la patte graphique de KTA, se montre surprenante dès les premières pages du tome. Son très est fouillé, dense et appuie très bien les expressions et mouvements des personnages. Alors, chaque scène de combat se révèle particulièrement dynamique, riche en effets spectaculaires, le tout en restant lisible à chaque fois. Les influences graphiques sont aussi bien présentes et n’empruntent pas qu’à l’univers du manga, ce qui se ressent aussi bien dans le character-design de certains monstres que dans ceux de personnages comme les membres d’Exorias. Le style du dessinateur a donc une certaine identité et un cachet indéniable, ce qui est d’autant plus surprenant que nous sommes sur sa première œuvre imprimée. Il n’est donc pas anodin que Tony Valente, auteur de Radiant, ait salué le style des deux auteurs.

Ce premier tome, fluide et dynamique dans son déroulement, brille aussi par son catsing, d’une manière globale. Les alliés présentés, s’ils ne sont pas décortiqués dans leurs moindres détails, assument parfaitement leurs rôles et se révèlent même attachants. Les ennemis, pas forcément manichéens et dotés d’une personnalité forte, ne sont pas en reste et parviennent à être appréciés du lecteur, d’une certaine manière. Et, évidemment, il y a Sasha et Galbreth, les deux têtes d’affiche de l’œuvres, aux tempéraments bien différents, deux personnalités bien exploitées par le récit. Si on trouve l’idée classique du guerrier parfois plutôt insensible et porté sur l’action accompagné de la jeune femme plus douce et réfléchie, les auteurs arrivent progressivement à changer la donne, à adoucir Sasha tandis que Galbreth parvient à se montrer plus vaillante, et même aboutir à une bonne alchimie entre les deux. Cette relation, CAB et KTA l’ont comprise, elle aboutit même à un rebondissement de fin de volume totalement imprévisible et hautement réussi : étant donné la dernière page, choquante et violente à souhait, difficile de ne pas vouloir se jeter sur la suite.

Du côté de l’édition, H2T livre, encore, une très bonne copie. Sens de lecture japonais pour se rapprocher d’une expérience de shônen d’aventure traditionnel, un papier et une impression de qualité, et même quelques pages couleurs qui font ressortir la densité du trait du dessinateur. Sur ses premières impressions, H2T se montre très convaincant.

Récit d’aventure dans un univers de fantasy, classique dans sa forme, D’Encre et de Feu séduit sans mal par la richesse de l’univers, des personnages attachants, un rythme bien entretenu et une patte graphique d’une belle densité. Le divertissement se suit alors avec un grand plaisir, c’est même avec un immense plaisir que nous suivrons Sasha et Galbreth dans la suite (et fin) de leurs aventures !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs