Crueler than dead Vol.1 - Actualité manga
Crueler than dead Vol.1 - Manga

Crueler than dead Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Juin 2015

Critique 1


Les zombies sont décidément le phénomène du moment et transcendent les médiums. Nous les avons évidemment connus au cinéma, mais aussi à la télévision et en comics, par le biais de l’excellent The Walking Dead, mais aussi en manga avec des titres qu’il n’est plus nécessaire de nommer. Courte série en deux tomes, Crueler Than Dead nous propose une histoire plus proche des fictions de zombies les plus traditionnelles. Et l’avantage de cet essai, c’est le format moyen proposé par Glénat pour faire ressortir une œuvre particulièrement graphique.

Sans que personne ne sache comment l’humanité en est arrivée là, elle est devenue victime d’un virus transformant les vivants en revenants, ceux qu’on appelle les « Oz ». Maki Akagi reprend ses esprits dans un laboratoire saccagé. Elle et Shota, un jeune garçon qui se trouvait aussi en ces lieux, sont des rescapés du virus grâce à un vaccin qui leur a permis de retrouver forme humaine, tout en conservant leur force de zombie. Tous deux partent alors vers le Tokyo Dôme connu pour être le lieu de regroupement des humains.

Comme dit précédemment, Crueler Than Dead est un récit classique de zombie et n’étonnera ni dans son fond ni dans sa forme. Le titre s’adresse ainsi aux férus du genre qui aimeraient apprécier une telle histoire dans un style plus japonais, ce que le titre réussit en tous points. Plus précisément, la netteté graphique s’avère bluffante : les morts-vivants sont dégoûtants au possible, très détaillés, les décors fouillés et la construction des pages recherchées. Puis, par le design des personnages, l’influence de Katsuhiro Otomo se ressent fortement et donne beaucoup d’allure au manga. Alors, si l’histoire n’intéressera pas tous les lecteurs, peut-être que ces derniers trouveront leur compte dans l’impact visuel du récit, qui gagne encore plus d’intérêt à travers un format plus grand que d’habitude. Et il fallait bien ça pour admirer le talent de Kôzô Takahashi.

Et heureusement que le titre bénéficie d’un fort travail artistique, car le scénario réserve son lot de bonnes choses, mais aussi de mauvaises. On ne tiendra évidemment pas rigueur du classicisme dont l’œuvre fait preuve : les inspirations de Tsukasa Saimura sont évidentes, et ce dernier a tenu à réaliser un manga de zombies, par un fan de zombies et pour des fans de zombies. De ce point de vue, le manga tient ses promesses en arborant un rythme soutenu et proposant son lot de rebondissements qui font avancer l’intrigue. Le titre se permet même le luxe d’apporter quelques éléments nouveaux, notamment une héroïne plus puissante que la normale grâce au vaccin qui lui a permis de conserver sa force de zombie. Si cela est finalement peu exploité dans cet opus, quelque chose nous dit que ce sera différent dans le second, et on l’espère.
Là où on reste plus dubitatif, c’est sur la construction des psychologies de personnages, en particulier des quelques pourritures qui garnissent ce volet. Les héros sont très classiques et même sympathiques, il n’y a aucun souci là-dessus et ils accomplissent leur rôle. En revanche les mauvais gaillards ont une mentalité étrange. Tous ne sont finalement pas si méchants que ça, mais ça ne les empêche pas d’avoir voulu passer à plusieurs sur Maki avant de dévoiler une facette touchante de leur personnalité. On a l’impression d’avoir affaire à un mélange entre deux schémas de personnages, et il faut avouer que ça passe assez mal.

On en a déjà parlé précédemment, mais l’édition de Glénat a beaucoup d’allure. Outre le format moyen qui fait ressortir l’excellent travail graphique sur l’œuvre, on ressent un côté luxueux grâce à l’absence de jaquette, l’absence de pelliculage sur la couverture, et le papier de très bonne facture et agréable au toucher. En somme, Glénat nous livre une excellente copie.
En somme, Crueler Than Dead satisfera avant tout les fans de récit de zombies tant il répond à toutes les attentes pour les amateurs du genre. Quelques lacunes subsistent, notamment au niveau des personnages et des facilités scénaristiques omniprésentes pour construire des rebondissements, mais le tout a pour mérite de divertir et de proposer un admirable travail graphique. Reste à voir de quelle manière le titre s’achèvera sur son second volume.


Critique 2


Depuis quelques années, les zombies sont particulièrement à la mode, que ce soit à la TV, au cinéma, ou dans la bande-dessinée. En France, beaucoup d'éditeurs de manga ont surfé sur cette vague en proposant des titres de qualité très variable. On peut notamment citer le très gore Highschool of the Dead chez Pika, l’atypique I am a hero chez Kana, le classique, mais efficace Resident Evil chez Kurokawa, ou encore le déjanté Tokyo Zombie chez Imho... et il en existe encore beaucoup d'autres !

Aujourd'hui, c'est l'éditeur grenoblois Glénat qui nous intéresse avec ce premier opus de Crueler than Dead, qui va nous plonger dans un monde dévasté par une épidémie qui transforme les gens en morts-vivants assoiffés de chair fraîche.
L'histoire commence dans une pièce sombre et inquiétante, dans laquelle se trouve une  jolie femme qui semble se réveiller après un sommeil agité (mais peut-être est-ce autre chose ?). Elle sera vite rejointe par un petit garçonnet un peu désorienté, qui se demande bien où il est. Beaucoup de questions se posent alors, et ces dernières trouveront en partie leurs réponses via l'arrivée d'un soldat, qui va nous éclairer sur la situation dans laquelle est plongé le pays.

Le Japon, et plus généralement le monde entier, ont donc été annihilé par une épidémie qui transforme les gens infectés en créatures avides de chair humaine... autrement dit des zombies ! Mais attention, les zombies de Crueler than dead ne sont pas les goules lentes et hésitantes des films de George A Romero : ce sont des monstres rapides et surpuissants, qui doivent se cacher de la lumière du soleil pour survivre. Cette description rappelle bien évidemment les zombies du film d'anticipation Je suis une légende, dans lequel on retrouve Will Smith.
Au niveau du design cependant, le dessinateur Kôzô Takahashi nous offre des morts-vivants à l'allure très classique : les créatures sont souvent couvertes de blessures, leurs yeux sont blancs et vides, leurs lèvres toujours retroussées et prêtes à mordre ! Un style on ne peut plus classique, mais toujours très efficace.

Face aux créatures, nous allons suivre le cheminement de deux survivants, Maki et Shota, qui devront se rendre au Tokyo Dôme, l'un des derniers bastions humains du Japon, afin de remettre un vaccin capable de sauver l'espèce humaine. En plus de cette mission délicate, on découvrira vite que nos deux personnages ont quelque chose de spécial, qui rend leur survie d'autant plus cruciale et importante !!

Posant les bases du récit, ce premier tome de Crueler than Dead brille aussi bien par son efficacité que par son conformisme. En effet le récit emprunte tous les codes existants du genre zombie sans jamais renouveler le genre. Entre ou pendant des scènes d'action intenses et bien dessinées où nos héros dessouderont du zombie, nous aurons droit à des réflexions / introspections sur la vie, des grandes scènes d'héroïsme, des scènes de cruauté extrême qui mettront en exergue la cruauté des hommes, qui peut parfois égaler, voire dépasser, celle des zombies... On peut également évoquer la présence du remède miracle capable de sauver le monde... Bref, rien de bien nouveau en somme !
Mais cela ne gâche pas pour autant notre lecture, puisque nos auteurs maîtrisent bien leur récit, dynamique et bien ficelé, et surtout sans longueur. Le plus gros bémol qui me vient à l'esprit pour le moment concerne les deux héros du récit, Maki et Shota, qui ne sont pas assez développés à mon goût. Avec un récit tenant sur deux tomes, il était sans doute impossible d'en faire plus pour nos auteurs, mais au final j'ai un peu de mal à éprouver de l'empathie pour eux, et plus spécialement pour Maki, dont on ne sait finalement pas grand chose lorsqu'on referme ce tome.

Si j'ai déjà évoqué le rendu graphique effrayant des zombies, force est de constater que le dessinateur Kôzô Takahashi est également très doué pour dessiner les humains sains, ou encore les décors. En effet, l'auteur peut sur une belle palette d'expressions faciales pour illustrer les propos du récit, et certaines de ces planches sont saisissantes... notamment celles où Maki frappe des zombies. Les arrières plans sont également détaillés et bien fournis !

Malgré son manque d'originalité, ce premier tome de Crueler than Dead est une lecture divertissante qui plaira sans nul doute aux amateurs de zombie, qui retrouveront toutes les ficelles du genre. Les graphismes, froids et sombres, illustrent à merveille la noirceur du scénario, qui ne perd pas une minute et va toujours droit au but.

La seule digression de ce tome nous est d'ailleurs offerte dans le dernier chapitre, intitulé "Chapitre 0". On y découvrira les prémices de l'épidémie au Japon, mais aussi quelques compléments d'information sur l'un des personnages de la série.


Critique 3


A l'heure où les titres de zombie sont toujours au sommet de leur popularité et prennent des voies bien différentes, il manquait toujours un titre du genre dans le catalogue de Glénat Manga ! Le mal est désormais réparé avec Crueler than dead, un récit que l'éditeur est directement allé chercher auprès de leurs auteurs Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi, qui ont publié ce diptyque par leurs propres moyens au Japon.

Crueler than dead nous plonge aux côtés de Maki, jeune femme qui se réveille soudainement seule dans un endroit sombre qu'elle ne connaît pas. La seule chose dont elle est sûre ? Elle vient de recracher des doigts humains ! Pour quelle raison ? Que lui est-il arrivé ? La réponse ne tarde pas à arriver par l'intermédiaire d'un homme qui, avant de mourir, lui déclare qu'elle était il y a encore quelques heures un zombie, mais qu'un vaccin récemment mis au point lui a permis de revenir à la raison. Accompagnée de Shota, un petit garçon qui a lui aussi été guéri, elle a désormais une mission claire : arriver avec le vaccin jusqu'au Tokyo Dôme, où est concentrée une forte densité de survivants. Mais dans ce monde dévasté, les morts-vivants sont partout...

Avec Crueler than dead, oubliez l'originalité d'I am a Hero, l'aspect atypique de Tokyo Zombie ou le mélange gore/humour/fan-service de High school of the dead, car les auteurs nous délivrent du classique de chez classique, la base de la base en matière d'oeuvre de zombie, où pour l'instant on se contente de suivre le parcours de Maki et Shota en direction du Tokyo Dôme. Un parcours ponctué de quelques rencontres plus ou moins heureuses : des zombies à défoncer, bien sûr, mais aussi des survivants pas toujours recommandables : si le dénommé Yugo, malgré un passé visiblement peu glorieux au Tokyo Dôme, devient vite un allié, la situation n'est pas forcément la même du côté de ceux qui se font nommer "Paradise", un groupe qui semble décidé à faire sa loi dans un monde où cette dernière n'existe peut-être plus vraiment.

En lisant ces quelques lignes, vous vous attendez donc à retrouver les bonnes grosses ficelles du genre, avec à la clé actes héroïques, sacrifices, morts horribles d'hommes déchiquetés par les zombies, et focus sur la part sombre de l'humain qui se révèle dans une situation aussi extrême ? Hé bien calmez tout de suite vos ardeurs, car tout ça, on ne l'a pas vraiment. Ces pistes sont pourtant évoquées, notamment via les actes des "Paradise" et le choix de Yugo pour tenter de sauver Maki et Shota, mais le fait est que tout n'est qu'esquissé, jamais développé, jamais approfondi... Même les principaux personnages, Maki en tête, se révèlent malheureusement peu intéressants, car ils ne bénéficient quasiment d'aucun background (à tout casser, une page évoquant vite fait ce qu'ils étaient avant), et l'on se contente alors de suivre bêtement chacun des 4 chapitres pour une succession de stéréotypes trop basiques où la plupart des rebondissements paraissent banals et empêchent tout développement plus poussé (en tête, le retournement de veste des pages 132-133, beaucoup trop rapide).

Cela suffit-il à faire de Crueler than dead une déception ? Pas forcément : il reste un divertissement honnête, car il y a dans le coup de crayon de Kozo Takahashi une intensité certaine qui se révèle pleinement dès que les zombies sont à l'oeuvre. Bien que classique, la dégaine des morts-vivants dégage beaucoup de rage et de violence, surtout quand ceux-ci se mettent à courir hargneusement vers leurs cibles ou qu'ils se remplissent la panse à grands coups d'arrachage de bidoche humaine avec les dents. Les quelques instants vraiment gores sont assez crades, mais ne sont tout compte fait pas si courants que ça. Dans tous les cas, on tient là une menace percutante, les morts-vivants de Saimura et Takahashi étant vifs, rapides, brutaux et puissants. En ceci, ils sont bien plus proches de certains zombies de 28 jours plus tard ou de Je suis une légende que des mort-vivants lents et errants de Romero.
Les personnages survivants, eux, ont un look beaucoup plus classique et souffrent de quelques inégalités, mais affichent par moments une expressivité sans faille dès que le dessinateur décide de rendre son coup de crayon plus dense. Quant aux décors, ils sont assez immersifs de par leur aspect très réaliste, mais on peine un peu à y ressentir l'aspect dévasté qui devrait les dominer. Enfin, côté mise en scène, on a des scènes d'action très courtes et allant à l'essentiel (parfois trop), mais également de vrais bons moments portés par quelques angles de vue très bien choisis.

Il ne faut certainement pas attendre de Crueler than dead un chef d'oeuvre : les auteurs se contentent de piocher des idées dans les classiques du genre sans développer grand-chose, pour un récit on ne peut plus basique et sans grande personnalité, mais faisant son office de divertissement si tant est que l'indigestion de titres à base de zombies n'a pas encore eu raison de vous.

En fin de volume, on a également droit à l'épisode 0 de la série, qui nous propose de découvrir un peu plus le passé de l'un des personnages de la série, à travers les débuts de l'invasion zombie.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

12 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs