La date du 16 juillet sera marquée par la ressortie en 4K au cinéma de trois longs-métrages cultes de Mamoru Hosoda, l'un des réalisateurs de films d'animation japonais les plus réputés de ces vingt dernières années.
1h38 - 2006 - VF et VOSTFR. À partir de 9 ans.
Makoto, lycéenne insouciante, découvre qu'elle a le pouvoir de voyager dans le temps. Elle s'amuse d'abord à corriger ses petits tracas du quotidien... jusqu'au jour où ses manipulations bouleversent irrémédiablement la vie de ses amis. Un voyage poignant sur les regrets, les choix et le poids du destin.
C'est le 15 juillet 2006 que sort dans les salles nippones La traversée du temps, adapté du roman éponyme. Mamoru Hosoda décide de frapper un grand coup en changeant le personnage principal d'origine, et malgré un budget limité, se distingue grâce à sa mise en scène. La course effrénée de l'héroïne contre le temps, voire contre les images en mouvement, l'ADN même du cinéma, ressemble à un cri du cœur du réalisateur qui aura dû attendre 39 ans pour pouvoir s'exprimer comme il l'entend. Le film s'impose au Japon grâce à son excellent bouche-à-oreille. Certaines salles de Tokyo ne désemplissent pas pendant plusieurs jours, au point d'accueillir des spectateurs debout pendant les séances...
1h54 - 2010 - VF et VOSTFR. À partir de 10 ans.
Kenji, étudiant timide passionné de mathématiques, est embarqué par sa camarade Natsuki dans un mensonge familial : il doit jouer son petit ami lors d'une réunion de clan. Mais quand il pirate par mégarde Oz, un réseau social virtuel mondial, il déclenche une crise cybernétique menaçant la planète. Un film futuriste mêlant saga familiale et thriller technologique.
Très en avance sur son temps, Mamoru Hosoda décide d'explorer dans Summer Wars le concept du métavers. Le film est visionnaire sur le fond mais aussi sur la forme, en exploitant le numérique pour animer le monde virtuel d'Oz et ses avatars. Le film transcende les valeurs ancestrales japonaises : la famille prend encore plus d'importance face à la solitude moderne d'une société transformée par Internet. Le mélange d'innovation et de tradition, dans l'histoire comme dans la mise en scène, fera de Summer Wars un succès au box-office ! Le réalisateur reviendra d'ailleurs sur cette thématique du numérique dans notre société avec Belle en 2021.
1h57 - 2012 - VF et VOSTFR. À partir de 7 ans.
Hana, une jeune femme, tombe amoureuse d'un homme mystérieux qui se révèle être un 'homme-loup'. Après sa disparition, elle élève seule leurs deux enfants, Ame et Yuki, héritiers de cette double nature. Entre cabanes dans les bois et société humaine, ce conte poétique explore la maternité, la différence et le rapport sauvage à la liberté.
Le film Les Enfants loups inaugure le studio Chizu, de Mamoru Hosoda et Yuichiro Saito. Pour la première fois, l'histoire s'étend sur plusieurs années, suivant l'évolution de personnages attachants, mais non sans failles, ce qui offre un miroir aux spectateurs de tout âge.
Le réalisateur peut également développer le thème du deuil, fugacement abordé dans Summer Wars, et rendre hommage aux mères célibataires. Le film triomphe au Japon et à l'international. En France, avec 200 000 entrées, il assoit définitivement le nom de Mamoru Hosada auprès du public.
Né en 1967 dans la préfecture de Toyama, Mamoru Hosoda commence sa carrière dans l'animation en 1991 en rejoignant Toei Animation. Il atteint une première étape importante en tant que réalisateur avec Digimon Adventure en 1999. Par la suite, il devient indépendant et réalise les longs-métrages d'animation La Traversée du Temps (2006) et Summer Wars (2009). Tous deux rencontrent un grand succès en salles. En 2011, Hosoda co-fonde le Studio Chizu avec le producteur Yuichiro Saito. Il y réalise ensuite Les Enfants Loups, Ame et Yuki (2012) et Le Garçon et la Bête (2015), dont il signe également le scénario. Son film Miraï, ma petite sœur (2018) est nommé à la 91e cérémonie des Oscars dans la catégorie Meilleur film d'animation, et est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Son dernier film, Belle (2021), dont il est à la fois le réalisateur, le scénariste et l'auteur de l'histoire originale, devient le plus grand succès commercial de sa carrière. Belle a également été sélectionné en section Cannes Première lors du 74e Festival de Cannes.
Profondément attaché au fantastique et à la science-fiction (univers parallèles, voyage dans le temps...), Hosoda décrit aussi avec justesse les rapports humains et familiaux. Il propose pour cela un cadre naturaliste, avec un travail particulièrement marqué sur les décors, les couleurs et l'éclairage. Il développe aussi des héroïnes crédibles et humaines, à contre-courant des personnages féminins lisses ou fantasmatiques de l'époque. Hosoda inscrit ces thèmes universels dans l'air du temps, notamment en s'intéressant à la technologie et aux réseaux sociaux. Une technologie qu'il incorpore également dans ses méthodes de travail : à 58 ans, il s'apprête à livrer fin 2025 au Japon son premier film en images de synthèse, Scarlet !