© Satsuki Yoshino / SQUARE ENIX

© Satsuki Yoshino / SQUARE ENIX Plus fort qu’une aventure fantastique dans un autre monde, le quotidien d’une petite île japonaise !

© Satsuki Yoshino / SQUARE ENIX Naruhiko vivote depuis dix ans de sa plume de mangaka. Ses récits remplis de dragons et de magie lui ont permis de se faire une place dans les pages des magazines, sans lui assurer un revenu suffisant pour quitter sa petite île natale… Il vit donc dans la maison de sa grand-mère, entouré des bons soins de sa mère et de Toshihito, son assistant dévoué. Alors que sa dernière série vient encore d’être interrompue par manque de succès, il se lance sans conviction dans une histoire tirée de son environnement immédiat : les aventures quotidiennes de quatre garçons nés sur une petite île et liés par une amitié indéfectible. Pour Naruhiko, impensable que cette campagne ennuyeuse où tout le monde se connaît intéresse qui que ce soit ! Et pourtant… Avec le brio et la vitalité qui la caractérisent, Satsuki Yoshino (Barakamon) nous offre une histoire à double fond où les vies du dessinateur et de ses personnages se mêlent et se confondent. L’existence d’un mangaka est pleine de surprises, même quand il vit au fin fond du Japon !

vous pourrez ouvrir cette capsule temporelle une fois que vous serez devenus adultes ! c’est à quel âge qu’on devient adulte ? au japon, la majorité, c’est à 20 ans… d’accord !! naaan ! je veux l’ouvrir tout de suite, moi ! snif… gh… pourquoi tu pleures, keito ? parce que madame tono va partir ! vous êtes pas tristes, vous ? hein ? elle va s’en aller ?! elle a été mutée… non ! je veux pas ! tu savais pas ?

nooon ! madaaame ! madame ! partez pas ! vous allez bientôt passer en ce2, et vous devrez aller à l’école principale, celle qui est en ville… vous allez vous y faire plein d’amis, vivre de nombreuses expériences… je vous souhaite que chacune de vos rencontres soit enrichissante ! cette capsule temporelle contient nos souvenirs à tous les cinq… et tout ce que vous avez appris ici, à l’école annexe ! on va l’enterrer… et elle sera comme une lettre adressée à vous dans le futur !

les deux ans que j’ai passés avec vous quatre à l’école annexe de kokodake… sont pour moi un précieux trésor ! merci pour tous ces beaux souvenirs ! madame ! ouiiin, madaaame ! je vous écrirai, promis ! travaillez bien et faites du sport… pour ne pas vous enrhumer ! d’accord ! écoutez bien les conseils des habitants du village ! oui ! soyez gentils avec vos amis ! oui !

ryo… uichiro… tadachika… keito… portezvous bien ! ouiiiin ! madame tonooo ! au revoir ! merci pour tout ! on s’écrira souvent ! au revoir ! madame !

adieu… madame…

“chère madame tono… aujourd’hui … notre petite école annexe…

a été rasée…”

on va bientôt entrer au lycée…

on s’est inscrits tous les quatre au lycée de tonoshima… presque tous les meilleurs élèves, en études ou en sport, sont partis au lycée de l’île principale… quant à nous, on a toujours aussi peu de chance… le lycée de tonoshima sera fermé dès l’année prochaine… les élèves de seconde de cette année, vous serez donc la dernière génération à fréquenter ce lycée ! alors faites en sorte de n’avoir aucun regret ! notre lycée va disparaître lui aussi…

il n’y a qu’une seule classe de seconde. 17 garçons et 15 filles pour 32 élèves en tout… on se connaît depuis la primaire… donc on est tous en 2de 1… je suis monsieur yamada, votre professeur principal ! notre nouveau prof n’a rien de particulier… c’est un enseignant tout ce qu’il y a de plus banal… c’est toujours les mêmes têtes, sans aucune surprise… je repense avec de plus en plus de nostalgie à l’époque où on avait cours avec vous, madame tono.

loin de moi l’idée de vous réclamer quoi que ce soit… je sais que vous devez être très occupée… de vous déranger excusezmoi hmm… keito ! qu’estce que tu écris, alors ? euh, rien… j’étais en train de marmonner ? je… qu’est-ce que tu écris, en marmonnant ? ah ! oui !

vous vous connaissez bien… mais moi, c’est la première fois que je vous vois ! c’est pourquoi vous allez vous présenter un par un ! uichiro kasayama… je n’aime aucune matière en particulier … mon passetemps préféré, c’est la pêche… alors j’ai hâte d’aller au bord de la mer ! ryo nakazato ! mon surnom, c’est ryon ! je n’aime pas les études ! tadachika matsushita… rien à signaler… dites donc ! arrête de rêvasser ! qui veut commencer ? mais…

aucun d’entre vous n’aime travailler, dans cette classe ? mais si, monsieur ! les quatre de kokodake sont des cas à part ! le voyou sérieux l’imbécile heureux tellement sinistre qu’il se fait remarquer c’est tout ! ah bon ? il y avait une école annexe, à tonoshima ? ils viennent tous les quatre en bus, le matin… parce que leur hameau est super loin ! quatre élèves ? qui est le dernier à venir de loin et qui n’aime pas étudier ? keito ! c’est keito ! chère madame tono… même dans un trou paumé comme tonoshima… on passe pour des bouseux ! sympa ! keitooo !

keito oshima… pendant mon temps libre, je regarde des dvd… mes matières préférées sont le japonais et l’histoire ! c’est très acceptable, comme réponse ! chaque jour… on a une demi-heure de bus pour rentrer…

on va pêcher, aujourd’hui ? ok ! et toi, keito ? euh… moi… j’ai des devoirs à faire… m… mais non ! attends… tu écris encore à madame tono ?! quoi ?! c’est vrai ?! tu écrivais en marmonnant, tout à l’heure… pour de vrai ?! je pense à voix haute ?! ça ne date pas d’hier ! tu l’as toujours fait ! c’est un tic ? vous auriez pu me prévenir ! moi, je dois tenir la boutique ! c’est flippant !!

ça fait combien d’années, maintenant… que tu envoies des lettres à madame tono ? euh… elle est partie à la fin du ce1… donc sept ans ? ouaah ! ça fait longtemps ! c’est beaucoup trop ! c’est pas un rythme normal, ça ! donc ça fait environ 30 lettres par an ! mais aussi à chaque fois que j’ai quelque chose de sympa à lui raconter… je lui écris tous les mois… mais… elle n’a pas répondu à mes trois dernières lettres…

snif … alors qu’elle m’envoyait une réponse à chaque fois jusqu’au dernier trimestre du collège… quel courage ! vous n’êtes plus en contact avec elle, vous ? non, plus du tout ! ah bon ?! qu’estce qui lui arrive ? déprime pas pour ça ! elle doit être occupée ! c’est le cas à chaque changement de saison ! vous croyez ? ou alors, elle en a eu marre de recevoir des lettres d’amour de la part d’un lycéen ! gh… t’es dur ! comment tu peux dire ça ?!

tu aurais dû t’en rendre compte dès qu’elle ne t’a plus répondu… gh… mais arrête ! keito est trop pur pour entendre ça ! c’était mignon tant qu’il était enfant, mais de la part d’un ado, c’est malsain ! gh… je savais pas que tu étais amoureux de la prof, keito… le texte que tu as écrit hier dans le journal de la classe était très lisible ! tu as une belle écriture, keito ! ça suffit !

hein ?! pas du tout ! tu as toujours aimé les femmes mûres… elle n’est pas si vieille ! ah bon ? j’avais l’impression qu’elle était beaucoup plus âgée que nous, quand même ! idiot ! t’es complètement accro, ouais ! vous parlez de madame tono ? madame tono était belle, douce et gentille… quand on était petits, tous les adultes étaient des vieux à nos yeux !

la cérémonie de rentrée était jusqu’à midi seulement ! ah, vous avez repris aujourd’hui ! dis-moi plutôt… tu en sais davantage sur madame tono ? le lycée, c’est pas de la rigolade ! si vous séchez les cours, vous n’aurez jamais votre diplôme… vous n’êtes pas au lycée ? salut, hi !

à l’époque où elle était prof à l’école annexe, elle avait 28 ans… c’est pas ce qu’on appelle une femme mûre ! et c’est pas très poli de classer les femmes selon leur âge ! ce n’était pas mon intention ! tu as des nouvelles ? tu sais ce qu’elle fait en ce moment ? enfin… hein ? c’est une perte de temps de discuter avec toi… je vis coupé du monde, moi ! vous le savez bien ! bien sûr que non ! mais peutêtre que la dame de la boutique est au courant… elle s’entendait bien avec elle ! ah… d’accord ! je vais lui demander ! et la pêche, alors ?! keito !

tu aurais des nouvelles ? il paraît que tu la connaissais bien ! t’es lourd… ignore-le, mamie ! ne l’encourage pas dans ses travers ! je n’ai rien à me reprocher ! m’dame tono ? je suis sûr que non ! laisse tomber, elle en a juste ras-le-bol de recevoir tes lettres d’amour ! ah oui… l’institutrice de tadachika !

j’sachions point c’quelle est devenue ! l’était plutôt du genre brutal ! c’est pas c’dont j’me souviens… elle était belle, douce et élégante ! t’emballe pas… coucou, mamie ! file-moi un truc à manger ! des nouilles instantanées, tiens ! tout le plaisir est pour moi ! tu m’prends par les sentiments… c’est mon plat préféré et tu les prépares si bien ! tu d’vrais manger aut’ chose qu’des nouilles… quoi ?! brutale ?!

et tadachika ? y s’en sort, à l’école ? il est sinistre… franchement, ils sont bien éveillés tous les quatre… mais j’ai l’impression que ça ne suffira pas ! tu pourrais y mett’ les formes ! c’està-dire ? ils les appelleront “les autres” ! je leur apprendrai à survivre même s’ils se font rejeter par la meute !! je vais les faire étudier à fond, sans oublier le sport !! ils vont changer d’école l’année prochaine… et je n’ai pas envie qu’ils se fassent traiter de péquenots !! c’est des campagnards aussi, les aut’ ! ils ne seront jamais acceptés par les élèves de l’école principale…

c’est ma voie… voilà comme elle était ! tiens ? ça ne correspond pas à mes souvenirs… maintenant que tu le dis… euh… huit fois un, huit… huit fois deux, 16… tadachika, récite-moi la table de huit ! elle était sévère, pendant les cours de multiplication… huit fois sept… 48… c’est faux ! en tant qu’institutrice ! teacher road !! et les bonnes manières, alors ?

vous allez courir trois fois autour de la cour en récitant : “8 x 7 = 56” ! pourquoi en courant ? ça permet de stimuler le cerveau, et par conséquent de courir plus vite… d’une pierre, deux coups ! par souci de solidarité… je vais vous accompagner ! votre corps va finir par s’en souvenir ! on avait des cours un peu musclés ! comment on avait fait pour oublier ? parce qu’on était en primaire ? d’ailleurs, à chaque fois qu’on allait à l’école principale pour la fête du sport… mais oui !

c’est vrai… où est la prof douce et gentille de tes souvenirs, keito ? peutêtre que… la terreur a fini par altérer ta mémoire ! si vous voulez savoir comment elle va, la m’dame tono… vous devriez d’mander au chef ! y z’étaient bien copains ! elle était amie avec le chef du village ? oui, ils allaient boire ensemble ! son image se dégrade de plus en plus !! vous n’avez pas intérêt à perdre ! décrochez-moi la victoire !

vous vous souvenez de son visage, au moins ? en fait… elle avait beaucoup de cheveux ! je vois à peu près sa silhouette… au fait… ben… vous pouvez repartir ! je ne vous ai pas demandé de venir avec moi ! allez, quoi ! on est comme des frères ! on te soutient dans ta première histoire d’amour ! vous n’êtes pas mes frères et je ne suis pas amoureux de la prof ! le coup de l’élève qui craque pour son institutrice… c’est pas mon genre ! t’as raison ! en plus, c’était une furie ! d’où tu dis du mal de madame tono ?! tu vois que t’en pinces pour elle !! du calme, tous les deux !

ouf… toranosuke est toujours aussi effrayant…

lui aussi, c’est un ancien élève de madame tono… peutêtre qu’il a des news ? idiot ! on va pas lui adresser la parole comme ça ! lui, c’est un délinquant, un vrai ! tu es vraiment en admiration devant les racailles, uichiro ! pas parce que c’est une racaille… mais parce que les loups solitaires, c’est la classe ! ben tiens ! alors que nous, on est un troupeau de moutons… vous voulez des nouvelles de m’dame tono ?

mais chef… c’est complètement irresponsable de boire dès le début d’aprèsmidi… ha ha ha ! prenez un verre ! ha ha ha ha ! j’devrais peut-être quitter ma femme et me r’marier avec vous ! non merci … merci bien ! espèce de gros pervers ! la madame avait un fort caractère… ha ha ha ha ! je fais c’que je veux, je suis majeur et vacciné !

alors, on fait moins le malin, hein ?! j’ai mis deux s’maines à guérir… et j’ai profondément regretté … et vous savez ce qu’elle est devenue ? je crois qu’elle est restée institutrice après sa mutation… c’est rare, des gens aussi enthousiastes que madame tono, de nos jours… peut-être qu’elle a été obligée de démissionner après avoir frappé un élève insolent ! c’est plausible … non seulement elle était sévère, mais elle était violente aussi… je n’ai pas souvenir d’avoir été battu… ou alors j’ai oublié ? ouh là… elle ne rigole pas avec les bonnes manières…

en cp, je m’étais cassé les dents de devant… oui, c’est vrai… il me semble qu’elle était allée s’excuser platement auprès de mes parents… moi aussi ! j’ai une anecdote à raconter ! oui, ryon ? un jour, on faisait une sortie et j’avais oublié mon pique-nique… j’étais en train de manger des plantes sauvages… tu avais l’estomac bien accroché ! c’est parce que j’étais en train de jouer à chat avec la prof ! c’est de la maltraitance ! elle était comme ça, dans tes souvenirs ? mais comme c’était mes dents de lait, c’était pas grave… attention ! je vais t’attraper ! je suis sincèrement désolée… je vous o en prie ! c’était juste un jeu… j ryo !

tu vas avoir mal au ventre si tu manges de l’herbe… ça va aller, je sais lesquelles sont comestibles !! pour de vrai ?! merci ! tiens, prends mon cassecroûte ! c’est mon premier plat fait maison ! franchement, je préférais les plantes ! on ne sait pas comment elle a fait pour devenir institutrice… épargnez-moi ça, madame ! qu’est-ce que c’est que ça ? c’est tout noir !! tout est carbonisé… les feuilles qui servent de séparation sont mises n’importe comment… pourquoi des myrtilles sur du poisson ? de l’omelette brûlée ? du calamar séché ? du wasabi ? il reste des grains de riz pas cuit… et des cerises par-dessus ?? je fais attention au pipi de chien ! même si j’ai tout mangé…

si elle a arrêté de te répondre, c’est forcément parce qu’il lui est arrivé des bricoles ! oui, c’était pas parce que l’attitude de keito est super malsaine ! quoi ? tu corresponds encore avec elle, keito ? euh… oui… je ne reçois que des cartes de vœux de sa part ! si tu as l’habitude de lui écrire… tu dois en savoir plus que moi ! voilà celle qu’elle m’a envoyée cette année ! ooh ! je peux lire ? hmm… c’est une carte déjà imprimée ! quand on est adulte, on a moins le temps d’écrire. malsain toimême !

nooon ! arrêtez ! bye bye, chef ! toujours pareil, avec ces chenapans ! hein ?! oui ! ses lettres contiennent sûrement les réponses à nos questions ! l’explication doit se trouver dans votre correspondance ! ah, mais elle a ajouté un petit mot ! ça se confirme, il lui est arrivé quelque chose… je peux pas vous en dire plus ! il n’en est pas question ! vous voulez lire les lettres qu’elle m’a envoyées ?!

ouaah, il y en a une tonne ! quel courage elle a eu ! tu ne les as pas jetées ? pourquoi j’aurais fait ça ?! ça va être pénible de tout lire… je ne vous laisserai pas faire, surtout ! on va juste lire la dernière en date ! et ma vie privée ?!

faitesle taire… ok ! je suppose que ça doit parler de nous, donc on a le droit d’en prendre connaissance ! dynamique, son écriture ! cher keito, merci pour ta lettre… je suis ravie de savoir que vous êtes tous en forme… comment se passent tes révisions ? quand j’ai appris que vous iriez au lycée de tonoshima tous les quatre, ça m’a rappelé à quel point vous étiez bons amis ! je vous ai appris que les études et le sport étaient nécessaires pour devenir forts et intelligents… mais ce qui est plus important encore, c’est de mettre cette force au service des autres !

vous pourrez aider beaucoup de gens à l’aide de votre gentillesse… alors prenez soin de cette force et n’oubliez jamais d’être solidaires ! je vous souhaite de rester pour toujours les quatre amis de l’école annexe de kokodake ! madame … pourquoi elle parle de violence tout d’un coup ? pour de vrai ! la violence, c’est mal ! il ne faut pas frapper qui que ce soit ! une dernière chose…

c’est pour ça… que c’est sa dernière année dans l’enseignement ! je vais en lire une autre ! qu’estce que tu lui avais raconté ? je lui donnais des nouvelles… et elle m’écrivait surtout des réponses positives comme cellelà… c’est sûr que ça dégouline de bons sentiments… il est interdit de frapper un parent d’élève très énervant ! hmm … quoi ? heiiin ? même si c’est pour le bien d’un élève ! il ne faut pas s’en prendre à un professeur… ben …

comment ça ? si elle insiste autant, ça doit être parce qu’elle regrette d’avoir frappé quelqu’un ! c’est vrai que cogner le proviseur, c’est un peu exagéré… d’un autre côté, elle en serait très capable… quelle époque … tu l’as dit… oui… au fond, c’était un danger public ! c’est fou à quel point on a tout embelli, dans nos souvenirs !

elle va être obligée de démissionner, vous croyez ? c’est pour ça qu’elle a arrêté de me répondre ? ça va être dur pour toi, keito… si elle n’est plus prof, tu ne seras plus son ancien élève ! ce n’est pas le problème ! c’est pour elle et pas pour moi… que ça me fait de la peine !

oui… c’est vrai… c’est grâce à elle que j’apprends facilement par cœur, maintenant … et moi, si je cours vite… c’est parce que je passais mon temps à essayer de lui échapper ! moi, j’oublie moins de choses qu’avant ! on se demande même si tu ne fais pas exprès, des fois … ah bon ?! tu oublies toujours des tas de trucs… tous les quatre ! on a eu une prof formidable …

on va lui écrire … une lettre chacun ! qu’estce qu’on pourrait faire ? ce serait bien de lui remonter le moral… à notre petit niveau ! bonne idée ! mais…

j’ai aucune idée… alors ? vous avez fini ? waouh… comment tu fais pour écrire toutes ces tartines ? ce ne serait pas mieux de lui adresser quelques mots spécialement pour elle, plutôt que de parler de nous ? je lui ai raconté notre première journée de lycéens… et la démolition de l’école annexe ! un sujet commun… … il faudrait trouver un sujet commun … hmm… tu as raison …

hé, les gars … vous vous souvenez… de la capsule temporelle ? ah ouais ! on l’avait … enterrée, c’est ça ? et si allait la chercher pour l’ouvrir ? quoi ?! ça ferait une bonne anecdote à lui raconter ! ça nous ferait remonter plein de souvenirs de ce1 !

seulement… oui… qui se rappelle où on l’avait enterrée ? … par creuser là où elle est susceptible d’être ! bah… on peut commencer …

d’habitude, une capsule temporelle, ça s’enterre au pied d’un grand arbre ! on n’a qu’à en chercher un et creuser près de ses racines ! je ne me souviens de rien ! on aurait pu laisser un indice… on essaye à l’extérieur du terrain de sport ? qu’est-ce que tu fiches, ryon ?! bah quoi ? c’est un bac à sable ! on ne l’a pas enterrée dans le bac à sable ! mais c’est facile de creuser dedans… elle aurait été déterrée en moins de deux ! dépêchezvous ! la nuit va tomber !

bon sang ! elle n’est nulle part ! on était petits, on n’a pas pu creuser des kilomètres ! la prof s’en était peut-être chargée ! ça ne me revient pas !

voilà à quoi on en est réduits à cause de l’histoire d’amour de keito ! quelle galère… ça commence à bien faire !! pourquoi tu t’obstines à nier ? moi, je t’encourage ! je respecte la prof, c’est tout ! je ne suis pas amoureux d’elle ! et arrête de creuser dans le bac à sable ! la prof et moi sommes liés par un profond rapport de confiance ! j’en ai rasle-bol que vous vous fassiez des films ! on craque souvent pour sa maîtresse de maternelle … c’est une relation de maître à élève qui ne peut pas se décrire par des mots ! par là ? je retourne dans le sable ! je vais peut-être trouver une source thermale !

le jour va bientôt se lever… il va falloir la trouver, à un moment donné… où estce qu’on n’a pas encore creusé ? ce n’est pourtant pas très grand, comme terrain… elle nous avait dit de l’ouvrir quand on serait devenus adultes… oui… ça me dit quelque chose ! et on cachait plein d’objets dans le trou ! une des planches du mur était cassée, dans la salle de classe… que je me souviens d’un truc… je crois… est-ce qu’on l’a vraiment enterrée ? je ne me souviens pas d’avoir creusé ! hop, ma collection de glands ! ah !

les ruines de l’école… fouiller… donc … il faudrait … mais le directeur l’avait réparée, non ? hmm … si elle voulait être sûre que personne ne trouve la boîte avant qu’on soit adultes… elle aurait pu la cacher dans le mur avant sa réparation ? c’est une possibilité … à la fin du ce1… aah !

allez, on s’y met ! mais l’entrée est interdite… c’est notre école ! personne n’a le droit de nous empêcher d’y aller ! ils ont mis ce panneau pour que personne ne se blesse… donc il suffit qu’on ne se blesse pas ! vraiment ?! si on ne peut pas y entrer, on peut y sauter ! hein ? au pire… on peut y sauter ! c’est absurde … mais si jamais on se fait pincer, on pourra toujours sortir cette excuse… bien vu, tadachika ! on y va ! un, deux…

ça y est, je me souviens… aah ! dans nos lettres du passé ? qu’est-ce qu’on a écrit… elle ressemblait à ça ! ça pourrait faire un bon sujet commun ? euh … hmm …

pas sûr… … bon, on rentre ? montrezmoi ça ! vous avez bien piétiné ma vie privée, vous !! les frangins !! aah ! ? mais…

t’es sérieux ?! avoue que t’en pinces pour elle, à la fin ! mais pourquoi ?! tu crois ? tu as dû écrire la même chose, toi aussi ! non, rien à voir avec toi ! nous, c’était le cas seulement en ce1 ! c’était bien la peine de vous moquer de moi !

j’espère que quand tu seras grand, tu écriras encore plein de belles lettres et que tu me les feras lire ! les lettres que tu m’écris sont très intéressantes, keito ! tu sais bien décrire tes amis ! chère madame tono… si jamais vous avez des soucis, n’hésitez pas à m’en parler ! on n’a pas pu attendre d’être adultes… et on est allés récupérer la capsule temporelle ! on vous envoie les petits mots qu’elle contenait…

on sera toujours là pour vous ! bon ! finalement, ça change pas grand-chose d’être au lycée ! on va bientôt avoir des évaluations… ooh … les gars ! salut ! bonjour, keito ! quelque temps plus tard…

madame tono nous a répondu ! ooooh ! qu’estce qu’elle a écrit ? je ne l’ai pas encore lue ! je vous attendais ! on dirait … une photo … c’est une lettre ? hein ?

c’était pour me consoler ? mais c’est vous qui étiez amoureux d’elle ! ah, voilà le bus ! mais … attendez ! on avait tort de s’inquiéter, au final ! madame tono va arrêter de travailler pendant un petit moment, parce qu’elle est tombée enceinte peu avant son mariage… son mari est enseignant lui aussi… il paraît qu’il est fort, gentil et qu’il veille bien sur elle, qui a tendance à péter les plombs ! à la toute fin de sa lettre, elle a ajouté ces quelques mots…

chère madame tono… félicitation pour votre mariage ! nous, on n’a pas changé… passez nous voir quand vous voulez ! on habite toujours sur cette île… et on est toujours aussi amis ! elle va peut-être venir ! quoi ?! fais voir !

… j’ai fini… mais…

est-ce que…

ça va intéresser quelqu’un ? À SUIVRE...

COLLECTION : shonen FORMAT : 13 x 18 cm PRIX DE VENTE : 7,90 €

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