HANA OTOKO Volume 1 by Taiyou MATSUMOTO © 1998 Taiyou MATSUMOTO
PRÉFACE Par Stéphane Beaujean Directeur artistique du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Quatrième œuvre de Taiyô Matsumoto, Le Rêve de mon père ( Hana Otoko ) marque une rupture. Depuis le début de sa carrière, l’auteur fait passer le plaisir de dessiner avant l’écriture. Et comme une majorité de jeunes pousses, il fait jusqu’alors patiemment ses classes sur le thème du sport, dans l’attente d’un succès. Mais alors que débute la réflexion autour de sa prochaine série, Matsumoto change d’attitude. Pour la première fois, il prend conscience qu’une carrière ne s’ouvrira à lui qu’à la condition de s’investir dans une écriture plus personnelle. Il vient de découvrir récem- ment la bande dessinée franco-belge lors d’un voyage en Occident, et sa conception même du medium en est bouleversée. Il aimerait explorer les potentialités de la narration de la bande dessinée mais doit ruser avec l’éditorial pour les convaincre. Comme son éditeur vient d’avoir un enfant, Matsumoto se dit qu’il pourrait enrichir sa nouvelle intrigue autour du base-ball d’une seconde trame plus sentimentale, qui évoquerait la relation conflictuelle entre un père et son fils. Banco ! L’éditeur se laisse séduire, et ainsi s’ébauche Hana Otoko , littéralement L’Homme fleur . Élevé dans une institution, coupé de ses parents jusqu’à l’adolescence, Matsumoto projette ses préoccupations personnelles dans cette relation filiale. Alors que les compétitions sportives reculent à l’arrière-plan, le récit se fait happer par le portrait – précis et littéral – d’une lente réconciliation, celle de deux êtres qui se retrouvent après de longues années de séparation et ne se connaissent plus.
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