© La Novel-Edition

15 et mon cheval n’arrêtant pas de hennir avec nervosité, je finis par me résoudre à retirer ma cape. — Couvrez-vous avec ça. — Euh, quoi ? — Ne bougez pas. Agrippez-vous bien. Je laisse la princesse sur le cheval et en descends. — Là, là, Bouton d’Or, tout va bien. C’est juste le brouillard qui s’épaissit un peu. Avançons doucement. — Alors, il s’appelle bien Bouton d’Or, note la princesse. — Hein ? — Non, rien. Je saisis les rênes et marche en tête. On ignore ce que la forêt peut nous réserver. Alors qu’on pense suivre le chemin, on se retrouve soudain englouti par un étang ou un marais. Il n’y a pas de quoi rire. Il arrive fréquemment qu’un cavalier et sa monture tombent de concert. Je poursuis avec prudence en guidant Bouton d’Or. Les yeux d’un homme sont plus proches du sol que ceux d’un cheval. La princesse a accepté ma cape sans rien dire et reste immobile sur la selle. De loin, on pourrait la prendre pour un bagage… et ce serait pour le mieux. Je tâtonne en repoussant les branches et avance en suivant un sentier clairsemé. J’ignore ce qui est passé par là, que ce soit une personne, une bête ou autre chose, mais l’herbe et la terre ont été piétinées au point que je peux progresser facilement. — Oh ! On a de la chance. L’une des branches que j’écarte a de petits fruits violet foncé. En focalisant mon aention, j’en repère des grappes çà et là. J’en prends une poignée et les tends à la princesse. — Tenez. Elles sont comestibles. J’en prends moi-même trois en bouche et mâche la bénédiction que nous offre cee délicieuse forêt. — Cela dissipera la fatigue…

RkJQdWJsaXNoZXIy NTEyNzY=