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11 — Ah ! Des mains rêches dans des gants noirs me soulèvent. C’est pas comme ça qu’on enserre quelqu’un ! Il me dépose tel un sac à patates sur la grande selle. Elle est solide et douce, mais sans aucune décoration. — Agrippez-vous fermement. Ne vous en faites pas, c’est un cheval tranquille. Bien plus que moi, en tout cas. C’est vrai qu’il est docile. Il ne remue même pas lorsqu’on me met sur son dos. Il a un corps aussi grand qu’un rocher, des jambes aussi grosses que des bûches, sa robe d’un jaune sombre ressemble à un bouton d’or, ses poils sont brossés, tandis que ses sabots et sa selle sont bien entretenus. S’il passait un dixième du temps qu’il dédie à son cheval sur lui-même, il serait bien plus présentable. Soudain, un corps lourd monte derrière moi. Il déploie sa cape noire telles des ailes pour me recouvrir. Ça m’énerve de l’admere, mais ça me tient chaud. — En route, princesse. — and il vous plaira, Gideon l’Épineux. Le cheval jaune hennit, s’ébranle et commence à galoper dans la direction opposée à celle du capitaine Rob. Je ressens un vent froid, mais il n’est pas sec. J’entends le bruit d’une vague qui s’approche, comme le son de petits animaux qui accourent en hordes. Puis une goue me tombe sur le visage. L’averse redouble d’intensité, et un rideau humide nous recouvre. — La pluie… Elle est venue… — Oui. ※ Devant eux se dresse la Forêt Noire. Le cheval progresse, alors que le son régulier de ses sabots grave la terrible réalité dans le cœur de la petite princesse.

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