MA VIE EN 24 IMAGES PAR SECONDE DARGAUD | K A N A
MA VIE EN 24 IMAGES PAR SECONDE Projet initiÈ par SHOKO TAKAHASHI
MA VIE EN 24 IMAGES PAR SECONDE © 2024 RINTAR‘ ñ KANA ❘ DARGAUD (Dargaud-Lombard s.a) 7, Avenue P-H Spaak ñ 1060 Bruxelles Tous droits de traduction, de reproduction et díadaptation strictement rÈservÈs pour tous pays. PremiËre Èdition AchevÈ díimprimer en dÈcembre 2023 ï DÈpÙt lÈgal : janvier 2024 D2024/0086/081 ï ISBN 978-2-5050-7638-4 Traduit et adaptÈ en franÁais par Shoko Takahashi Conception graphique : Jack Durieux ImprimÈ et reliÈ en Italie par LEGO Viale dellíIndustria 2, 36100 Vicenza
KatsuhirÙ ‘tomo Cíest en 1958 quía ÈtÈ rÈalisÈ Le Serpent blanc, premier long mÈtrage díanimation japonais en couleur. Sont arrivÈs ensuite Sarutobi Sasuke, le jeune ninja, puis, en 1960, Alakazam, le petit Hercule, adaptÈ de La LÈgende de Songoku, manga díOsamu Tezuka, lequel a ÈtÈ crÈditÈ dans le gÈnÈrique du titre ´díauteur original chargÈ de la structure narrativeª. En effet, sachant que Tezuka Ètait trËs influencÈ par les animations de Disney quíil adorait, Toei Animation, qui dÈsirait devenir le Disney du Japon, avait sollicitÈ le mangaka pour participer ‡ la prÈproduction, ‡ líÈcriture et ‡ la rÈalisation du film. Malheureusement, les choses ne se sont pas dÈroulÈes comme Tezuka líespÈrait. Il est facile díimaginer combien il a ÈtÈ difficile, pour un jeune mangaka populaire et prometteur, de síentendre avec les artisans forgerons de líanimation. Il a d˚ Èprouver une immense frustration et beaucoup díamertume. Cíest du moins le fruit de mon imagination. Toutes mes excuses si jíextrapole! Mais Osamu Tezuka níest-il pas un homme qui se sert de líÈchec pour rebondir? Cíest ainsi quíil a crÈÈ sa propre sociÈtÈ, Mushi Production, en 1961, juste un an aprËs Alakazam, le petit Hercule. …tait-il trËs en colËre? Cette dure Èpreuve avait-elle dÈclenchÈ chez lui un vÈritable dÈclic? Toujours est-il que, líannÈe suivante, il a rÈalisÈ Histoires du coin de la rue et le premier Èpisode dí Astro Boy. DËs le dÈpart, Mushi Production a fonctionnÈ de faÁon tÈmÈraire, puisque, en cas de dÈficit financier, Tezuka dessinait ses mangas pour combler les dettes. La premiËre animation tÈlÈvisÈe japonaise, Astro Boy, a ÈtÈ crÈÈe ‡ partir du propre manga de Tezuka, si bien quíelle nía pas ÈtÈ assujettie ‡ des droits díadaptation. Elle a mÍme finalement gÈnÈrÈ des revenus gr‚ce ‡ la vente de produits dÈrivÈs, et ce succËs a engendrÈ la multiplication des sÈries díanimation tÈlÈvisÈes. La BD de RintarÙ montre bien quí‡ líÈpoque, ‡ líaube de cette florissante industrie, Mushi Production síassurait mÍme des ressources humaines dÈpourvues de toute expÈrience du fait que son systËme de production semblait attrayant pour certains jeunes. Contrairement aux animateurs de la Toei, dotÈs PrÈface par
díun rÈel bagage Èducatif et díune solide formation technique, ceux de Mushi Production se sont lancÈs dans líaventure en Ètant simplement poussÈs par líesprit díentreprendre: celui qui a la plus grande passion est capable de faire pour le mieux. Que cíÈtait excitant díacquÈrir le savoir-faire aux cÙtÈs díanimateurs plus ‚gÈs ou du mÍme ‚ge, malgrÈ la pression des dÈlais et la montagne de travail qui síaccumulait! Au Japon, cet esprit semble toujours prÈvaloir dans cette industrie. Mushi Production a fait líobjet de certaines critiques parce que ses thËmes de prÈdilection níÈtaient ni Èducatifs ni basÈs sur líÈmotion, mais plutÙt axÈs sur le divertissement. Il níen reste pas moins que la sociÈtÈ a permis de faire Èclore des artistes inconnus jusquíalors. Et, tout naturellement, líanimation japonaise síest orientÈe vers líadaptation de mangas populaires, puisque les jeunes artistes ont naturellement suivi líexemple de Tezuka, le fondateur de Mushi Production, qui a lui-mÍme adaptÈ ses propres mangas les uns aprËs les autres. Bien entendu, les succËs et les Èchecs se sont succÈdÈ! Dans les annÈes 1970, líanimation tÈlÈvisÈe síest donc dÈveloppÈe parallËlement ‡ líessor du manga. Le Japon Ètait probablement le seul pays ‡ connaÓtre un tel phÈnomËne ‡ líÈpoque. RintarÙ, lui aussi, síest lancÈ dans la mise en scËne au sein de Mushi Production en rÈalisant des úuvres telles que Le Roi LÈo ou Sabu et Ichi, avant de quitter la sociÈtÈ pour devenir indÈpendant. Ses sÈries Jetter Mars, Grand Prix et Albator, le corsaire de líespace ont attirÈ líattention du prÈsident de la Toei si bien que celui-ci a confiÈ ‡ RintarÙ la rÈalisation du long mÈtrage Galaxy Express 999 qui fut un Ènorme succËs. Cíest ainsi que les sÈries tÈlÈvisÈes díanimation ont atteint le niveau de qualitÈ díun long mÈtrage. Par la suite, les longs mÈtrages ont ÈtÈ programmÈs dans des festivals internationaux, puis ont occupÈ une place dominante avec líarrivÈe des cassettes vidÈos, des laserdiscs et des DVD. Et cíest donc gr‚ce ‡ líinfluence de ces prÈcurseurs quíaujourdíhui des jeunes crÈent des animations originales partout dans le monde. En lisant cette BD, qui mÍle Ètroitement líhistoire de líanimation ‡ la vie personnelle de RintarÙ, de son enfance ‡ son adolescence et ‡ lí‚ge adulte, je mesure tout ce que je dois ‡ mes aÓnÈs, les ´anarchistesª de líËre Showa (1926-1989), que je remercie chaleureusement.
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