AOI TSUKI NO YORU, MOUICHIDO KANOJO NI KOI WO SURU MII HIROSE 2016 ©

commencer. Je ne me souvenais plus vraiment combien d’années s’étaient écoulées depuis la mort de mon arrière-grand-mère. Combien de fois a-t-on commémoré l’anniversaire de sa mort ? Tout ceci n’avait plus aucun sens, à mes yeux. Je ne bougeais pas d’un pouce, me contentant d’observer tous ces gens appartenant à ma famille : ces oncles et tantes, dans leurs tenues de deuil, plongés dans de sérieuses discussions. Au début, ils célébraient la mémoire de la défunte, en évoquant les souvenirs qu’ils conservaient d’elle, mais rapidement, la conversation déviait sur leurs histoires personnelles, ou d’autres sujets plus intéressants pour eux. Cette cérémonie rituelle n’était en fait qu’un prétexte pour se vêtir de manière élégante et rassembler la famille élargie autour d’un repas. Je considérais plus cette réunion comme un prétexte pour s’échanger les dernières nouvelles, plutôt que comme une veillée en l’honneur de l’âme de la défunte. J’observai tranquillement les adultes profiter de la soirée. Ma mère tenait une canette de bière vide à la main. Elle me dit : — Keiichi ! Merci beaucoup pour ton aide, aujourd’hui. Tu peux partir, maintenant. J’acquiesçai rapidement et quittai le salon. J’avais souvent entendu dire que Kyoto était une cuvette, où il faisait très chaud en été. Pourtant, je trouvai que cette nuit était plus fraîche que toutes celles que j’avais connues à Tokyo. Je quittai la maison pour me diriger vers le centre-ville. Arashiyama, le quartier où résidait ma grand-mère, était un endroit paisible, entouré de montagnes et traversé par une rivière. C’était un 9

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