© MANGA DE DOKUHA : DA VINCI NOTES by Leonard DA VINCI, TEAM BANMIKAS / EAST PRESS CO., LTD

LES CARNETS DE LÉONARD DE VINCI

PERSONNAGES PRINCIPAUX LES CARNETS DE LÉONARD DE VINCI APPRENDS DE LA NATURE ! LÉONARD DE VINCI Un artiste particulièrement représentatif de l’art de la Renaissance. À travers ses propres expériences et ses propres essais, il poursuit des études dans de très nombreux domaines.

MELZI VERROCCHIO FRANÇOIS I ER SALAI Un apprenti de Léonard de Vinci. Sa sincérité lui a valu de gagner la confiance de celui-ci. Après la mort du maître, il héritera de ses notes manuscrites. Le premier maître de Léonard de Vinci. Roi de France. Il deviendra un bon ami de Léonard de Vinci dans ses vieux jours et sera son tout dernier mécène. Un apprenti de Léonard de Vinci. Il a tendance à commettre des vols et peut attirer bien des ennuis à son entourage, mais il prendra soin de son maître jusqu’à la fin.

L’ARTISTE ET LA NATURE L’artiste entretient avec son oeuvre… La même relation que Dieu avec l’Homme.

Dieu a créé les principes qui régissent la nature … Et ces principes forment à leur tour divers sons ou paysages.

L’artiste, lui, tire ses oeuvres de la nature.

Pour comprendre le fonctionnement de celle-ci et faire ainsi vivre son art…

il lui faut toujours faire l’effort d’étudier la nature, de faire ses propres expériences et ses propres essais sur le terrain. LES CARNETS DE LÉONARD DE VINCI

LÉONARD Italie, XVe siècle. Dans la ville de Florence … À l’atelier Verrocchio.

Ah ! Léonard ! Ça y est, tu as décidé de la composition ?

Non… Je dois encore réfléchir. C’est un ange et… la vierge Marie ? Exact. Mais quelque chose me gêne dans la main de l’ange… Elle n’exprime pas ce que j’aimerais représenter. Ah bon…

Sous quel angle la dessiner pour qu’elle paraisse la plus réaliste possible… ? Et qu’elle soit bien plus belle, aussi… Hé, là-bas ! Ça suffit, les bavardages ! Allez, au travail !!! M-Maître Verrocchio ! Quoi, t’as quelque chose à me dire, peut-être ? N-non ! Rien du tout !

Encore en train de retravailler ta composition ? Oui… mais je pense arriver à une bonne esquisse sous peu. Appliquetoi, surtout ! N’oublie pas qu’en te chargeant de la section peinture, je t’ai confié une partie de la réputation de l’atelier Verrocchio ! Ne vous en faites pas ! Vous pouvez compter sur moi ! Hum ! Bien !

T’es encore jeune, mais tu possèdes déjà le talent d’un grand. Quand j’ai vu ton travail sur les anges du “Baptême du Christ”, j’en suis resté baba ! La première œuvre à laquelle vous m’avez laissé participer ? Cellelà même. Quand je pense qu’à même pas vingt ans… Tu m’avais déjà surpassé !

Bah ! En fait, dès que ton père nous a présentés, tu n’étais peut-être encore qu’un gamin la morve au nez, mais je le savais déjà. GRÂCE À TOI, JE PEUX ME CONSACRER PLEINEMENT À LA SCULPTURE ! Je m’étais dit : “celui-là, ce n’est pas un type ordinaire”. Mais t’as une responsabilité à assumer, là ! Or quand tu te prends la tête, je sais que tu peux vite perdre la notion du temps ! Oui, maître. Zut, j’ai perdu le fil de mes pensées… Tant pis, je vais commencer à peindre le reste et je verrai au fur et à mesure. Tiens ? … Je n’ai plus de pigment rouge ?

Dites… C’n’est pas pour dire, mais Léonard… Vous ne le trouvez pas bizarre, en ce moment ? Parfois, je le vois griffonner comme un forcené sur le papier en marmonnant dans sa barbe. Oui, je l’ai vu faire aussi ! Il murmurait des sortes de chiffres... on aurait dit qu’il faisait des calculs.

Paraît qu’étant gosse, il n’est jamais allé à l’école ! Alors si ça se trouve, à part son talent pour le dessin, il n’a peut-être rien dans le crâne ! Il essaie peut-être de combler ses lacunes, allez savoir ? … VRAIMENT ? PFFF ! LUI QUI SE DONNE TOUJOURS DES GRANDS AIRS !

À l’atelier, beaucoup de mes collègues parlent dans mon dos. Ils me critiquent parce que je n’ai pas reçu d’éducation scolaire… Mais pour la plupart, il s’agit juste de jalousie ou d’un sentiment d’infériorité… La vérité, c’est que Maître Verrocchio, lui, reconnaît ma valeur. Sinon il ne m’aurait pas confié la responsabilité de la section peinture de l’atelier.

Même sans éducation, je reste tout aussi capable de faire du bon travail ! Le plus important, ce n’est pas ce qu’on apprend à l’école ! La littérature, le calcul... même le dessin, j’ai tout appris par moimême. Notre vécu, nos propres expériences, voilà ce qui importe ! Au lieu de recevoir l’enseignement d’un autre... On retient beaucoup plus de choses si on se pose des questions et qu’on cherche soi-même les réponses. OOH, J’IGNORAIS CE PRINCIPE !

On ne peut pas me critiquer... Juste sur la base d’un “manque d’éducation” ! Pfiou ... Au moins, ça me détend, de passer sur le papier ma colère envers ces gens. De toute façon... LE PLUS IMPORTANT, C’EST DE... HA ! OUAIS, CAUSE TOUJOURS ! Si j’étais allé leur parler en face, ils ne m’auraient sûrement pas écouté.

Cela dit, quand j’écris comme ça, en écriture spéculaire*… Difficile pour quelqu’un d’autre de me relire. Bah, ça reste tout de même plus facile pour moi. Peut-être suis-je malade, d’une certaine façon… Depuis tout petit, je n’arrive pas à écrire correctement. Bon, je n’ai jamais entendu parler d’une maladie de ce genre, mais… Tant pis. Après tout, je sais aussi écrire comme n’importe qui, alors… ça ne devrait pas poser de problème. *N.d.É. : Quand les lettres sont écrites en miroir.

Messire Laurent. Voici Maître Verrocchio. Ah, te voilà, Verrocchio ! Comment se porte ton atelier ? Ça va, tout le monde travaille dur… Monseigneur Laurent de Médicis.

Grâce à votre soutien financier… Nous pouvons nous consacrer uniquement à nos œuvres. Allons ! Rien n’est trop beau pour le développement culturel de notre cité ! Nous, les Médicis, jouissons de bonnes relations diplomatiques et d’affaires prospères. De nos jours, Florence peut se targuer d’être une des villes les plus riches d’Italie. En effet. Et depuis que la famille des médicis règne sur Florence… Vous avez beaucoup donné pour la science et les arts.

Depuis le déclin de l’Empire Romain… L’Europe ne fait plus le moindre progrès, ni politique ni culturel. Encore maintenant, l’Italie est déchirée par des guerres territoriales entre puissances… Mais avec nos finances, nous pouvons changer cette époque ! Nous offrons de l’argent aux petits territoires vulnérables… Ce qui permet d’assurer l’équilibre des forces militaires.

Développer en parallèle la culture populaire… Ne peut que rendre nos finances plus florissantes encore, et nous garantir le soutien du peuple. Vous êtes incroyable, Messire Laurent… ! Si quelqu’un peut ouvrir à lui seul une nouvelle ère, c’est bien vous ! À propos, j’ai cru comprendre que tu avais dans ton atelier d’excellents artistes ? J’ai été particulièrement impressionné devant le Printemps de Botticelli ! Cette liberté dans le trait, dans les couleurs… Une œuvre digne de la nouvelle Florence !

Et les autres ne sont pas en reste non plus : Le Pérugin, Rosselli… Credi… Sans parler de Léonard de Vinci. Il paraît que même toi, tu reconnais sa supériorité ? Je n’irai pas jusquelà… Mais disons qu’il apporte un vent de fraîcheur dans l’atelier.

Ack … Aïe aïe aïe… Zoroastre ! Ça va ?!? Hé, dis… Et si les Hommes n’étaient vraiment pas faits pour voler ? Hein, Léonard ?

Manquerait-il quelque chose… ? Le poids doit certainement poser problème… Avoue surtout que t’as des idées bizarres ! Franchement, inventer une machine pareille ! Et à chaque fois que ça rate, tu recommences tes plans et tu essaies à nouveau ! Mais c’est toi qui la construis, cette machine. Ouais, carrément ! J’aime les idées bizarres ! C’est pour ça que je continue de travailler avec toi, d’ailleurs ! ENFIN, CE QU’IL EN RESTE, LÀ...

Quand même, tu penses beaucoup aux machines, en ce moment. Et le dessin dans tout ça ? Je croyais que l’Église t’avait chargé d’une commande importante ? Ah…. Ça. Quelqu’un d’autre s’en chargera, finalement. Quoi ?!? Tu ne vas pas me dire que… T’as encore trop traîné et que le commanditaire n’en pouvait plus d’attendre… ? Eh bien, grosso modo, si. …

Non mais j’vous jure… Si seulement tu savais faire travailler tes pinceaux un peu plus vite, tu serais un artiste parfait ! Je n’ai rien de parfait. Je ne suis toujours pas satisfait de mes créations. Non mais… ce n’est pas le sujet, là. Quand on reçoit un travail à exécuter, faut tenir ses délais ! Je sais que t’aimes soigner les détails, mais ça n’empêche !

Je sais tout ça… seulement… C’est plus fort que moi. Il y a des choses que je dois à tout prix représenter. Et ça, personne ne veut le comprendre. … On ne doit pas en voir tout le temps, des têtes de mule comme toi… Tu es au courant ? Rome a envoyé une demande à Florence. Ah ? UN TRUC D’ARTISTE, SÛREMENT...

Ils voudraient des peintures et des sculptures pour une chapelle, paraît-il. Laurent de Médicis a réuni les meilleurs artistes de Florence pour ce projet. Plusieurs artistes de notre atelier ont été choisis, d’ailleurs. Il faut dire qu’on a plein de célébrités dans nos rangs. Moi-même, je suis assez connu pour recevoir des commandes spéciales. Pourtant, je n’ai pas été choisi…

Sérieux ?!? Mais, personne ne t’arrive à la cheville ! Ma réputation n’est plus ce qu’elle était, je dois me faire une raison… Et je sais que je ne peux pas laisser les choses en l’état. C’est pour ça que je veux prouver mon utilité dans d’autres domaines, pour redorer mon blason. Je comprends mieux. Ça explique ton intérêt pour l’étude des machines.

Voilà. Je pense aussi m’installer du côté de Milan, très bientôt. Milan ? Oui. L’industrie se développe plus que les arts, là-bas. Je vois. Et puis, j’ai envie de travailler un peu plus dans le domaine de l’architecture. Ben, tu vas me manquer, c’est sûr. Bah ! Vas-y, emprunte le chemin qui te semble le meilleur ! J’y compte bien !

Léonard ! Que se passe-t-il, maître ? J’ai une bonne nouvelle !

Messire Laurent veut te confier un travail ! Il te fait demander au palais ! ! Ah, te voilà, Léonard !

Messire Laurent ! Bonjour. Verrocchio t’a-t-il expliqué ? Pas en détail, non… Oh… eh bien… J’aimerais te confier le rôle d’ambassadeur des arts. Ambassadeur des arts ?

Récemment, nos échanges diplomatiques avec le duché de Milan avancent bien… Et le duc de Milan, Ludovic, m’a dit qu’il souhaitait faire de sa cité une avant-scène culturelle, comme Florence. Pour le bien de nos relations… Je compte donc l’aider financièrement dans son développement artistique. En signe d’amitié, j’ai déjà fait préparer une lyre d’argent. Je veux que tu l’offres de ma part au duc de Milan. Voilà donc en quoi consiste ce rôle d’ambassadeur… HA ! COMME SI J’ALLAIS LAISSER FLORENCE NOUS DAMER LE PION !

Il semblerait approprié que quelqu’un de ta renommée s’en charge. Acceptestu cette mission ? Avec joie ! Votre confiance m’honore ! J’espérais bien que tu dirais ça. Je compte sur toi ! Milan… c’est parfait ! Comme ça, je vais pouvoir me faire une idée de la situation sur place !

En 1482… Accompagné du créateur de la fameuse lyre, j’arrivais à Milan.

Magnifique, tout bonnement magnifique ! J’ai beaucoup entendu parler de toi, Léonard. Mais je n’imaginais pas que ton talent s’étendait également à la musique !

Cela vous a-t-il plu ? Bien sûr ! Et cette lyre, quelle merveille ! Jamais je n’en avais vu d’aussi belle ! Ah, comme j’aimerais que de telles créations puissent aussi voir le jour dans mon duché ! Les tensions avec Venise persistent. ? Hélas, le moment est mal choisi… Très bientôt, nous devrons sans doute entrer en guerre.

Je m’occupe actuellement de préparer mes troupes. Mais je m’égare… nous passons un si bon moment, restons-en là avant de tout gâcher. Quoi qu’il en soit, je tiens à conserver de bonnes relations avec Florence. Merci pour votre venue. Le duc me fait bonne impression… Mais… une guerre, hein… Je n’aime pas beaucoup ça…. Pourtant, je tiens peut-être là ma chance de travailler dans cette cité.

Durant mon séjour à Milan… Je préparais une lettre d’introduction adressée au duc Ludovic… Lui proposant mes services en tant qu’ingénieur militaire. Vous êtes sérieux ? Mh… Très. En restant à Florence, j’aurais de moins en moins de commandes. Et puis, il y a une trop grande différence entre ce que les gens de Florence recherchent en matière d’art… Et ce que moi je veux produire en tant qu’artiste.

L’art florentin est peutêtre très abouti… Mais il se plie beaucoup trop aux tendances. Les vêtements, les couleurs… tout est peint d’un éclat vif… Mais dans dix ans, ce sera sans doute complètement démodé. Dans ces conditions, je fais tout aussi bien de changer d’environnement. Je veux pouvoir m’employer à quelque chose de plus concret. Que je peigne, que je travaille sur des machines… Je veux que mes oeuvres restent appréciées, même si les temps changent ! FRANCHEMENT, NOS ANCÊTRES... ILS AVAIENT VRAIMENT UN SENS ESTHÉTIQUE PARTICULIER !

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