- 15 - Georgie, qui les regardait distribuer des saluts, était de plus en plus impatiente de découvrir leur visage. « Hé, vous deux ! Pouvez pas vous tourner un peu par ici ? » Elle avait fait exprès de parler familièrement pour attirer leur attention, ce qui réussit. La surprise envahit Georgie en reconnaissant le bleu des yeux du jeune homme : c’était lui qu’elle avait croisé au bord de la rivière ! Tout autour d’elle, la foule commençait à s’agiter. « Mais qui s’est permis de parler ainsi ? » Avant que Georgie n’ait le temps de dire quoi que ce soit, Abel la fit vite redescendre et ils s’éloignèrent discrètement. « Décidément, on ne s’ennuie jamais avec toi ! » Ils en riaient encore alors que Carotte les emmenait vers les grandes prairies. « Arrête le cheval, Abel ! Je voudrais faire un bouquet. » Georgie l’avait à peine fini qu’elle entendit le vrombissement de la locomotive. Ses yeux brillèrent soudain d’une lueur espiègle : « Abel, si nous rattrapions le train ? » * L’un des wagons était spécialement réservé aux personnes de haut rang. Là se tenaient assis Lowell et sa fiancée Élise. Le regard fixe, le jeune homme contemplait le paysage qui défilait. La végétation composée d’eucalyptus et d’autres arbres typiquement australiens, bien qu’inhabituelle à ses yeux, ne semblait pas pour autant lui inspirer le plus petit intérêt. Kangourous et wallabys fuyaient le vacarme de la
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