© Yabusaka Hayasaka, 2018

8 Même calciné, il était possible d’identifier un corps avec ces deux élé‐ ments clés. Bien sûr, j’avais aussi appris ça dans des romans policiers. — Et donc, Inspecteur Sako, est-ce vraiment un accident ? demandai-je, la question me tracassant depuis un certain temps. — C’est ce qu’on pense pour le moment. D’après le rapport d’autopsie, la cause du décès n’est pas le feu ou la fumée, mais un coup à l’arrière du crâne. Du sang a été retrouvé sur un coin du poêle à fioul dans le préfab. On était fin octobre, et cet automne était plutôt froid, aussi celui-ci de‐ vait être en marche pour chauffer la pièce. — Ton père avait une maladie chronique du cœur, n’est-ce pas ? Nous pensons donc qu’il a eu une aaque, puis qu’il est tombé contre le coin du poêle, provoquant sa mort. Au moment de l’impact, le poêle a dû se ren‐ verser et déclencher l’incendie, expliqua-t-elle. — N’est-il pas possible que quelqu’un ait poussé mon père ? rétorquai- je. — Je pense qu’on te l’a déjà expliqué, mais quand les pompiers sont arri‐ vés, la porte et les fenêtres étaient fermées de l’intérieur. Le verrou à l’ex‐ térieur fonctionne par reconnaissance des veines du doigt de ton père. Il vérifie aussi le flux sanguin, ce n’est donc pas possible d’utiliser le doigt d’un corps, et de toute façon le cadavre a tous ses doigts. Si c’est un meurtre, la question est : comment le criminel s’est-il enfui ? — En utilisant un fil ou quelque chose du genre…, tentai-je. — Tu aimes les romans policiers ? glissa-t-elle d’un ton un peu mépri‐ sant. J’étais sur les nerfs à cause de la situation, c’est pourquoi sa remarque m’agaça. Moi aussi, je voulais connaître la vérité derrière cee affaire ! — Bien sûr, on a considéré cee possibilité. La porte et les fenêtres sont hermétiques, d’où l’impossibilité de tirer sur un fil une fois qu’elles sont fermées. — Dans ce cas, que pensez-vous d’un truc qui fermerait la porte auto‐

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