— Pourtant, comme vous pouvez le voir, même le temps n’est pas équitable. Comment expliquez-vous que mes journées soient, d’une heure, plus longues que celles des autres ? Bien sûr, il ne répondit pas. Alors, je poursuivis mon monologue. — J’ai beaucoup réfléchi. Beaucoup réfléchi à la définition du mot « temps ». J’ai passé des jours entiers à la bibliothèque pour lire, et à force de faire mijoter les connaissances que j’y ai assimilées, j’en suis arrivé à une conclusion. J’aimerais d’abord que vous l’écoutiez. Vous êtes d’accord, professeur ? Saviez-vous que l’espérance de vie donnée à l’éléphant n’est pas la même que celle donnée à une souris ? Cela est dû à la différence de vitesse de leurs mécanismes physiologiques. Le rythme cardiaque de la souris est beaucoup plus rapide que celui de l’éléphant. Plus le rythme cardiaque d’un être vivant est élevé, plus sa circulation sanguine est rapide, et plus ses mécanismes physiologiques sont brefs. Pour la souris, une seconde est beaucoup plus intense que pour l’éléphant, mais son espérance de vie, elle, est plus courte. Elle se limite à quelques années. L’éléphant, lui, a une espérance de vie d’environ cent ans. Ainsi, à première vue, le temps qui leur est imparti est tout sauf égal. Mais si le temps se mesurait par nombre de battements de cœur, alors le résultat serait complètement différent. Il existe une théorie qui détermine l’espérance de vie des animaux, non pas en fonction de leur taille, mais du nombre fixe de battements de leur cœur. Ce nombre s’élève à environ 2 milliards pour tous. Le nombre total des battements 13
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