©Yuuki Nishina 2019 / KADOKAWA CORPORATION

réaliste, et en même temps, trop fou pour être vrai. La porte que j’avais ouverte un peu plus tôt était à présent fermée. Je ne savais pas dire si j’étais fou ou si c’était le monde qui ne tournait pas rond. Je me contentai finalement d’attendre sagement la fin des cours. Aussi surprenant que cela puisse paraître, depuis ce jour, le temps s’arrêtait tous les jours à la même heure. J’ignorais comment. Mais chaque jour, à 13 h 35 précises, les aiguilles de l’horloge se figeaient. Jours de semaines ou week-end. Qu’il fasse beau, qu’il pleuve, ou qu’il neige. J’étais le seul à pouvoir bouger dans ce monde immobile. À force, je commençais à m’habituer à ce phénomène. Cela me travaillait de plus en plus. Je tenais à découvrir son mécanisme. Mais étant donné l’ampleur du projet et mon niveau de connaissances de lycéen en physique, je ne savais pas par où commencer. Je profitai de la répétition de ce phénomène pour faire quelques expériences, mais mon approche de scientifique en herbe ne me menait que dans des impasses. Je ne savais plus que faire. Et là, une idée me vint, telle une révélation divine, faisant naître en moi un optimisme nouveau. Mais oui ! C’était donc ça ! Les mains s’affolèrent par ma révélation. Je me décidai à agir dès le lendemain après-midi. — Professeur, vous dites toujours que le temps est la seule chose qui nous est donnée de façon équitable, non ? Ce jour-là, comme d’habitude, à 13 h 35, la terre s’arrêta de tourner. Assis à ma place, j’avais posé ma question calmement en direction du Pr Takamachi. Celui-ci était tourné au tableau et s’était figé en train d’écrire. 12

RkJQdWJsaXNoZXIy NTEyNzY=