33 pleurer sans discontinuer. Je suppose que c’est parce que tu devais te sentir seule, alors j’ai demandé à mes collègues si je pouvais être absente aujourd’hui. En entendant cela, j’eus le souffle coupé. J’en reviens pas d’avoir pleurniché une journée entière sans me soucier du regard des autres. Je voudrais creuser un trou et m’y enterrer. À tête reposée, je me rendais compte que j’avais eu un comportement particulièrement embarrassant. — Je… désolée. — Il n’y a pas à t’excuser. C’est normal de se sentir seul quand on est malade. Maman me réconforta en me caressant la joue, mais cela ne fit qu’aggraver mon sentiment de culpabilité. Pardon… J’ai pleuré de désespoir parce que je n’avais pas de livre, pas parce que ma mère me manquait. Alors qu’elle se soucie tant de moi, je ne me suis préoccupée que d’aendre la sortie de Tuuli pour chercher des livres. Je suis vraiment désolée. — Tuuli va dans la forêt voisine avec tout le monde, mais tu es encore convalescente, donc tu ne peux pas y aller. Alors, ça te dit qu’on aille faire les courses toutes les deux ? — Oui ! — Eh bien, tu as vite retrouvé ta bonne humeur. Devant le sourire si joyeux de Maman, je lui souris en retour. — Héhé, j’ai hâte. Au vu de sa joie, je ne cherchais pas à dissiper le malentendu. Mon humeur était remontée en flèche à l’idée de sortir dehors pour trouver des livres. En allant avec elle faire des courses, elle m’achètera peut-être un livre. Même un petit me suffira. Juste de quoi me permere d’apprendre leurs leres. Même un cahier d’exercices pour les enfants m’irait. Et si c’est trop demander, même un abécédaire me conviendrait. Je suis sûre qu’en lui disant avec un air adorable que je veux un livre pour ne pas me sentir seule et que je me tiendrai tranquille quand elle ne sera pas là, elle accédera à la requête de sa fille malade et m’achètera un livre d’images. Héhé, j’ai hâte.
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