17 D’après les quelques bribes de Maïn, je pouvais affirmer que nous étions une famille de quatre, avec sa mère Effa, sa sœur Tuuli, et son père Gunther. Ce dernier semblait travailler en tant que soldat. Le plus grand choc pour moi était de me trouver dans un monde inconnu. J’avais l’image de Maman et son bandana, mais ses cheveux étaient d’un vert de jadéite. Il ne s’agissait pas d’une teinture artificielle, mais bien de sa couleur naturelle. À tel point qu’on aurait eu envie de les lui tirer pour confirmer qu’il ne s’agissait pas d’une perruque. D’autre part, ceux de Tuuli se paraient de turquoise, et de bleu ceux de Papa, tandis que les miens étaient bleu marine. Je ne savais pas si je devais être heureuse qu’ils se rapprochent du noir auquel j’étais habituée, ou me lamenter qu’ils ne le soient pas réellement. En tout cas, étant donné que cee maison ne comportait aucun miroir, j’ignorais totalement mon apparence à l’exception de la couleur de mes cheveux, même en fouillant dans ma mémoire. À en juger par les traits de mes parents et de Tuuli, je ne devais pas être hideuse. Cela étant, tant que je pouvais lire des livres, ma vie ou mon apparence ne me posaient pas problème. and j’étais encore Urano, j’avais un visage assez quelconque, aussi je ne me préoccupais pas de ma beauté. — Haaa… Mais je veux pouvoir lire. Je pense que ça pourrait faire baisser ma fièvre. Je pourrais supporter n’importe quel environnement tant que j’ai des livres. Oui. Alors, donnez-moi des livres. Je posai doucement un doigt sur ma tempe et en cherchai les traces dans mes souvenirs. Bon, où pourrait bien se trouver la bibliothèque dans cee maison ? — Maïn, tu es réveillée ? M’interrompant dans mes réflexions, une fillee d’environ sept ans entra à pas feutrés. C’était ma grande sœur, Tuuli. Ses cheveux turquoise étaient noués en une simple tresse, et on voyait clairement qu’ils étaient secs et peu entretenus. Elle gâche son beau visage. Si seulement elle le lavait de sa saleté.
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