Là, Masatsugu reprit Masamichi, de telle sorte qu’il devint, l’espace d’un instant, difficile de distinguer lequel des deux avait le rôle du père. — Papa, tu n’es pas très subtil, là… Je soupirai. Je n’étais pas comme tous ces hommes de la réunion. Je ne me laisserai jamais influencer par les mots de Masamichi. Je rétorquai alors : — Hors de question que je donne ma sœur à un homme divorcé. Agacé par la provocation de mes mots, Masamichi, frustré, s’exclama : — J’ai été victime de tromperie ! Je suis divorcé, certes, mais honnête ! — Je m’en fiche ! Comment ça, « divorcé, mais honnête » ? Et puis, était-ce le genre de chose à dire devant son propre fils ? Je jetai un coup d’œil derrière moi, en direction de Masatsugu qui semblait décontenancé. Nous continuâmes d’avancer quand Masamichi nous arrêta encore : — Ah ! Au fait, Aoi ! Je ne pris, cette fois-ci, pas la peine de m’arrêter et répondis juste un « mmm ? ». Pourtant, mes pieds s’immobilisèrent automatiquement lorsque j’entendis le nom qui sortit ensuite de la bouche de Masamichi : — Tu te souviens de Shinno ? En entendant ce nom nostalgique, je sentis mes mollets se raidir avant que tout le reste de mon corps ne se mette aussi en tension. Je répondis, toujours sans me retourner. En réalité, cette fois-ci, je n’aurais pas pu me retourner même si je l’avais voulu. — Ouais… Plus ou moins. Pourquoi ? 21
RkJQdWJsaXNoZXIy NTEyNzY=