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conscience de devoir lui être reconnaissante. Je comprenais même tous ces gens autour de moi qui venaient me le faire remarquer. J’avais beau avoir conscience de tout cela, à chaque fois que j’entendais ce genre de phrases, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir fuir… très loin. C’était un sentiment indescriptible. Grâce aux efforts de chacun pour rassembler tables et coussins, la salle de réunion était enfin prête. C’est dans l’une des grandes salles traditionnelles de la maison communale que se rassemblèrent alors plus de cinquante personnes. Depuis le couloir, on pouvait entendre résonner des discussions animées. Il y avait beaucoup plus de monde que d’ordinaire. J’étais sur le point d’entrer dans la salle, chargée d’un plateau de bols de thé bien chaud, quand Akane me le prit des mains pour les distribuer. Elle échangeait systématiquement quelques mots avec les personnes à qui elle en donnait. On pouvait voir ses épaules se secouer au rythme de son rire. Elle s’impliquait beaucoup et trouvait toujours quelque chose à redire en réaction aux vieilles rumeurs qui circulaient. Sur le grand tableau blanc, au fond de la salle, il était écrit en gros : « Festival de musique de Chichibu – Assemblée générale numéro 1 ». C’était donc là la raison de tout ce monde réuni. — J’espérais que le stand de pommes de terre au miso propose plus de parfums ! En ajoutant du yuzu ou des épices, par exemple ! Cette voix se fit particulièrement entendre dans le brouhaha. Assis à côté du tableau, et tenant compagnie à plusieurs hommes plus âgés que lui, Masamichi Nakamura tenait un discours enflammé. Comme Akane, 16

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