© Ichika Isshiki ©fame ©MICRO MAGAZINE, INC.
8 9 BERSERK OF GLUTTONY TOME 1 à chaque niveau gagné. Ainsi, les saints chevaliers, capables de vaincre des monstres avec leurs compétences sacrées, menaient une vie complètement différente des gens ordinaires. Nul ne savait ce qu’ils pourraient me faire si je m’attirais leur colère. « Oui, messire Raphal Vlerick. » Même si cette ordure m’énervait, je m’agenouillai et baissai la tête. « Tiens, ton salaire du jour. » Raphal jeta quelques pièces de cuivre à mes pieds. Son frère et sa sœur sourirent d’un air narquois. « Allez, ramasse. Dépêche-toi ou je le réduis. » Il allait de soi que je ne pouvais vivre sans cet argent. Je me dépêchai de le ramasser. Alors que je saisissais la dernière pièce, Raphal me marcha sur la main. « Oups, désolé. C’était ta main, ça ? Elle est si sale que je n’ai rien vu. » Il m’écrasa la main en riant hautainement. C’était clairement délibéré… « N’oublie pas qui sont tes maîtres. C’est un privilège de travailler à notre service. Toi, un déchet bon à rien. Tu es remplaçable. Est-ce que tu saisis cela ? Ou est-ce trop difficile à comprendre pour un incapable comme toi ? — Ouais, ces derniers temps, tu te relâches, se moqua Had. C’est un véritable honneur de travailler à notre place ! D’ailleurs, même sans salaire, tu devrais être satisfait ! Dans notre grande mansuétude, nous concédons à te payer. Alors, tâche de nous en être reconnaissant et ramasse ça avec plus de respect ! — Mes frères ont bien raison ! Une erreur de ta part pour le seul prétexte de la vanité de ma compétence. Je finis par atterrir à Seyfert, la capitale royale. Je me disais alors, le cœur empli d’espoir, que je pourrais faire quelque chose de ma vie dans une cité aussi grande. Mais, échouant à trouver un emploi convenable, je finis par devenir travailleur journalier à la garde de la porte du château. C’est un rude travail où je dois rester immobile à mon poste, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Le salaire est misérable, eu égard à la dureté de la tâche. À l’origine, cette tâche était échue aux saints chevaliers en service au château et non aux simples citoyens comme moi. Mais, comme elle cumulait les « 3 D » – Dur, Dégoûtant et Dangereux –, les membres de la haute société aimaient mieux se faire remplacer par des travailleurs journaliers. « Eh, le garde ! J’espère que tu surveilles bien la porte à notre place ! » Le jeune trio de saints chevaliers, vêtus de leur armure éclatante, s’avançait vers moi en souriant dédaigneusement. C’étaient mes employeurs. Les trois frères et sœur de la célèbre maison Vlerick, l’une des cinq illustres familles que compte le royaume. Celui qui m’adressait la parole d’un air arrogant était l’aîné, Raphal. L’homme grand à sa droite était Had, son cadet. Celle qui se tenait derrière eux était la benjamine, Memir. Tous trois étaient des saints chevaliers reconnus, à qui leur chevelure violette conférait un air glacial. Les saints chevaliers se distinguent des autres guerriers par leurs compétences sacrées. C’est également un titre honorifique accordé par la royauté, qui atteste un certain statut. Dans ce monde, plus on possède de puissantes compétences, plus on récolte des points de caractéristiques CHAPITRE 1
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