Chien du Tibet (le) - Actualité anime

Chien du Tibet (le) : Critiques

Critique du dvd : Chien du Tibet (le)

Publiée le Mercredi, 03 Octobre 2012

Suite au décès de sa mère, le petit Tienzin est contraint d'aller vivre chez son père, médecin de son état, qui avait tout abandonné il y a quelques années pour soigner bénévolement les gens des montagnes, tout en subvenant à ses besoin en étant fermier. Tienzin quitte ainsi la ville pour une vie beaucoup plus rustique, vie à laquelle le jeune homme a bien du mal à s'habituer. Mais un jour, son chemin croisera celui d'un imposant chien tibétain, au pelage doré, qui s'avère également être un nouveau venu dans la région. Ce n'est d'ailleurs pas du gout de la meute locale, décidant de jauger l'inconnu à coup de griffes... Tienzin y voit alors le reflet de sa propre exclusion, et se prend d'empathie pour le flamboyant canidé.

Le Chien du Tibet est l'adaptation de "Zang Ao", un roman chinois de 2007 écrit par Yang Zhijun, qui retrace quelques souvenirs de son père, vivant dans les montagnes de l'Himalaya en compagnie d'un imposant chien, d'une race typique des environs. Il est adapté à l'écran par Masayuki Kojima, à qui nous devons le magnifique Piano Forest il y a quelques années. En outre, ce film compte également un autre nom imposant à son casting : Naoki Urasawa, qui a ici assuré les croquis préparatoires du chara-design, avant d'en confier les finitions à Shigeru Fujita. Un joli renvoi d'ascenseur, Kojima et Fujita ayant déjà travaillé sur deux adaptations des séries du mangaka : Master Keaton et Monster. Coproduit par le studio japonais Madhouse et par le chinois China Film Group Corporation, le long métrage jouit également d'une distribution à l'internationale, assurée en France par Gebeka Films, spécialisé dans les films jeunesse de tous horizons (notamment Kirikou). Cela nous aura valu quelques déconvenues, notamment un report de six mois de la sortie française, l'absence de version originale en salle, et un lancement dans l'indifférence générale. Les frustrations sont déjà nombreuses, mais qu'en est-il une fois le film démarré ?

Si les premiers plans nous surprennent par les délices de cimes splendides et détaillées, la magie retombera hélas assez rapidement par une animation des personnages un peu mollassonne, et assez mal intégrée au reste du décor. On y retrouve la patte aperçu dans Master Keaton comme si elle avait été refaite à neuf, mais là où d'autres productions récentes nous charment par la douceur de leurs mouvements, Le Chien du Tibet propose une réalisation d'école, sans défauts mais sans panache non plus, d'autant que les scènes d'actions se veulent assez courtes. Kojima préfère en effet jouer sur un rythme propice au calme et à la contemplation, avec certaines scènes dont l'exotisme oriental pourra rappeler par moment les saveurs d'un Bride Stories : tenues et coiffures traditionnelles, mode de vie proche du nomadisme, rapport de proximité avec la nature,... l'univers ne manque pas d'atouts pour arrondir les angles, porté par une bande sonore appropriée et calée de manière pertinente, bien que peu mémorable.

Sur la base des morales écologistes et animistes prônées par le roman original, le film dévie vers un scénario bien plus convenu, sorte de "Belle et Sébastien chez les Tibétains". On regrettera d'une part une première phase d'exposition un brin poussive, le héros se lamentant à haute voix sur ses malheurs là où de simples silences en auraient dit long. D'autre part, la trame du film n'amènera que très peu de surprises dans son déroulement, surtout après une bande-annonce particulièrement explicite. Ce constat, couplé au rythme ronronnant précédemment évoqué, ne nous frustre que d'avantage. Cependant, on s'intéressera à certains personnages, aux caractères attachants bien que loin d'être révolutionnaires. Le jeu des relations est plutôt bien amené, sans fracas, mais sans surprises non plus, qu'il s'agisse de rapports humains, animaliers, ou entre les deux. L'attachement de Tienzin pour ce chien venu de nulle part n'en parait pas moins sincère, et les plus jeunes pourront se laisser bercer par cette franche amitié, voire à s'en émouvoir au final.

L'adaptation française semble d'ailleurs avoir bien été étudiée pour les enfants, le ton employé restant accessible, sans aucun terme de folklore superflu, les images se suffisant à elles-mêmes. Le doublage français en est une autre facette, même si le casting de voix se se révèle assez inégal, l'interprétation de certains personnages étant particulièrement poussive.

Au final, Le Chien du Tibet constitue un divertissement sympathique, mais très classique, que l'on destinera avant tout aux plus jeunes, la double lecture écologiste manquant de relief. Les autres apprécieront tout de même l'esprit qui se dégage des traditions et de la culture d'un peuple aux valeurs simples. Cela est bien maigre pour nous sauver de l'ennui lors des longueurs du film, et après le somptueux Piano Forest, on ne peut regretter que l'ambition de Masayuki Kojima se soit à ce point estompée, là où certains de ses contemporains s'envolent. Entre Chien (du Tibet) et (Enfants) Loup(s), la comparaison est sans appel. A réserver aux tous petits, aux amoureux des histoires mignonnes, aux avides des grands espaces, et aux fous des gros toutous !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs