The Garden of Sinners - Film 1 - Thanatos - Actualité anime
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The Garden of Sinners - Film 1 - Thanatos : Critiques

Critique du dvd : The Garden of Sinners - Film 1 - Thanatos

Publiée le Mercredi, 04 Août 2010

The Garden of Sinners, plus connu sous le nom de Kara no Kyoukai en japonais, est doté d'un format assez atypique puisqu'il s'agit d'une série de 7 films de durées variables (pouvant aller de 50 minutes à 2 heures), réalisés de décembre 2007 à août 2009. A l'origine de ce projet, on retrouve un roman et un jeu vidéo conçus par Type-Moon, déjà à l'origine d'oeuvres à succès telles que Fate Stay Night et Tsukihime. Cette série de films est produite par le studio Ufotable (Shinobu apprentie ninja, Dokkoider, Coyote Ragtime Show).

Une série de suicides énigmatiques. Tous concernent des jeunes filles sans histoire, tous ont lieu dans un immeuble abandonné, tous semblent inexplicables. Alors que la police tente d'élucider le mystère, la seule justification possible pour la population résiderait dans la présence d'un fantôme sur les lieux des crimes. C'est dans ces circonstances troublantes qu'Aozaki confie l’enquête à Shiki.

C'est à un premier film intrigant auquel nous avons droit. Intrigant de par la façon qu'il a d'introduire la série: s'il est bon de savoir que les films ne s'enchainent pas de manière chronologique, on reste malgré tout, dans un premier temps, un peu perdu face à un premier opus qui nous fait vite rentrer dans le vif du sujet, sans prendre la peine de véritablement nous présenter les différents personnages. Finalement, c'est pendant son déroulement que le film dévoile son intérêt: loin de chercher à apporter dès le départ des indications sur les différents protagonistes, il se contente, tout en voyant se dérouler une histoire de crimes surnaturels plaisante sans être foncièrement originale, d'apporter un lot conséquent d'interrogations, dont aucune ne trouvera ici de réponse. De ce fait, le spectateur suit ce premier film sans en comprendre tous les tenants et aboutissants, mais devra accepter cet état de fait pour apprécier pleinement l'oeuvre, qui ne devrait se révéler pleinement que dans les films suivants. En attendant, le pari, un peu risqué, de ne rien dévoiler dès le départ, est réussi: arrivé à la fin de ce premier film de 50 minutes, on a envie de connaître les réponses aux différents mystères déjà présents: qui est exactement la belle, froide et d'ores et déjà charismatique Shiki Ryogi ? Pourquoi porte-t-elle une prothèse en guise de bras ? Quel est exactement ce pouvoir qui lui permet de voir la mort sur toute chose ? Quel est son lien avec Mikiya, lui aussi détective au sein de l'agence ? Qui est exactement Tôko Aozaki ? etc...

Pour qu'un film de ce type puisse tenir le spectateur en haleine, il fallait une réalisation à la hauteur. Et de ce côté-là, nous ne sommes pas déçus: loin d'être porté sur l'action pure, The Garden of Sinners se veut avant tout contemplatif et mise beaucoup sur l'ambiance. A un character design magnifique, fin et expressif, notamment en ce qui concerne le regard de Shiki, viennent s'ajouter des décors assez froids, immersifs, offrant une atmosphère toute particulière à la série, véritablement envoûtante, notamment en ce qui concerne des immeubles glaciaux et inanimés offrant une impression saisissante d'immensité et laissant régulièrement la sensation que Shiki évolue seule dans la nuit. L'utilisation de la 3D est très présente, bien intégrée et justifiée, par exemple en ce qui concerne l'appartement de Shiki, froid et austère, à l'image de l'héroïne.
Et quand viennent s'ajouter à tout ceci des jeux de lumière réussis et une superbe bande son composée par la célèbre Yuki Kajiura, notamment à base de choeurs entêtants, on ressort du visionnage séduit.
En ce qui concerne l'animation elle-même, si elle s'avère de très bonne facture sur les scènes vives, elle reste réduite à son strict minimum lors des passages plus calmes. Enfin, notons que le character design, tout aussi beau puisse-t-il être, devient parfois un peu imprécis sur les plans plus éloignés.
Du côté du doublage japonais, nous avons affaire à un travail d'excellente facture, porté par la très talentueuse et renommée Maaya Sakamoto dans le rôle phare.

Notons également que les plus fervents amateurs des travaux de Type-Moon auront remarqué quelques points communs avec Tsukihime, comme le fait que Shiki possède un pouvoir lui permettant de voir la mort, à l'instar du héros de Tsukihime... lui aussi nommé Shiki. Ou encore que Tôko Aozaki rappelle une autre Aozaki... celle-là même qui a donné ses lunettes à Shiki au début de Tsukihime. Rien d'étonnant à tout cela, quand on sait que toutes les oeuvres de Type-Moon se déroulent sensiblement dans le même monde, et, pour être encore plus précis, que les bases de l'histoire de The Garden of Sinners ont inspiré Tsukihime. Si bien que l'un pourrait quasiment être considéré comme un spin-off de l'autre.

Au final, pour apprécier pleinement ce premier film, il faudra accepter de n'avoir quasiment aucune carte en main. Mais une fois cet état de fait passé, on découvre un film à l'ambiance envoûtante réussie, emmené par une héroïne charismatique, et dont les nombreux mystères augurent une suite toujours plus passionnante.

Du côté de l'édition, Kazé nous offre une galette à la qualité d'image et de son impeccable, également pourvue d'une version française réussie, et comportant en guise de bonus l'excellente bande son de Yuki Kajiura. Le tout est contenu dans un petit digipack protégé par un fourreau en carton du plus bel effet. Une belle édition, proposée au prix très correct de 30€.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs