Samurai Commando - Mission 1549 - Actualité anime

Samurai Commando - Mission 1549 : Critiques

Critique du dvd : Samurai Commando - Mission 1549

Publiée le Lundi, 18 Mars 2013

Il existe une poignée de films dont leur illustration première influence, dès le premier coup d’œil, le spectateur et lui permet par avance de se faire une petite idée du film qu'il va visionner et ce, en bien ou en mal. Arborant un ton résolument grotesque, celle de Samurai Commando : Mission 1549 nous présente en premier plan un samouraï qui, d'un air déterminé et peu aimable, chevauche son cheval tout en tenant en sa main droite son katana, levé vers le ciel. Un hélicoptère (...?) est présent en arrière plan et tout cela tient sur un fond d'une couleur kaki très indigeste.

Derrière le nom peu inspiré de ce film se cache en réalité le remake moderne des "Guerriers de l'Apocalypse" de Saito Mitsumasa, film japonais des années 80 très populaire avec en acteur principal Sonny Chiba, acteur septuagénaire à l'heure où ces quelques lignes sont rédigées. Il était et est encore à l'heure actuelle l'une des nombreuses figures du cinéma nippon. Samurai Commando : Mission 1549 s'avère être également une nouvelle adaptation du roman du défunt Ryo Hanmura. Couronné par le prix des meilleurs décors et costumes au festival Asia-Pacific en 2005 et bénéficiant d'un budget colossal de quinze millions de dollars (l'une des plus importantes, si ce n'est la plus grosse production de l'histoire du cinéma japonais), Samurai Commando : Mission 1549 arrivera-t-il à la cheville de son ainé ?



Cette désagréable impression à la vue de l'illustration du film se confirmera en un rien de temps, dès les premières minutes du visionnage. Nous pourrons voir une petite escouade de militaires faisant des tests avec un bouclier magnético-expérimental et qui se retrouve, malgré elle, projetée en l'an 1549 (d'où le nom du titre). Cherchant par tous les moyens de retourner à leur époque, la petite escouade sera alors attaquée par les samouraïs et guerriers sans vergogne de l'époque. C'était sans compter l'intervention miraculeuse des tanks et d'un hélicoptère, dézinguant tous les adversaires sur leur passage. Des corps tombent avec fracas sous les explosions et le titre arrive brusquement à l'écran : Samurai Commando – Mission 1549. Quel spectacle, cela promet de bonnes choses pour la suite... Voyons voir ce qu'il va se passer à présent.

Nous quittons ensuite le champ de bataille pour revenir à notre époque, en 2009, et nous faisons la connaissance de Yusuke Kashima, ancien militaire qui se voit contraint de ramener la petite brigade dans notre temps. Après une tonne d'explications expliquant maladroitement le pourquoi du comment de ce bouclier, des calculs dont l'explication laisse à désirer sont effectués et la petite troupe menée par Kashima n'aura que quelques jours pour rétablir l'ordre des évènements.



Et c'est là que les ennuis commencent... Malgré le respect de Masaaki Tezuka envers le début du livre de Ryo Hanmura, le film s'avère être foncièrement mauvais. Le pire dans tout cela c'est que le film s'étale sur une durée de quatre-vingt huit minutes, une heure et demie dont le spectateur se serait bien passé...

La mise en scène ? Fade, sans saveur, sans identité, arriérée et tendant vers le grand guignolesque dans la seconde partie du film. Les répliques ne sont guère originales et tombent comme un cheveu sur la soupe, les personnages n'arrangeant rien (je reviendrai sur ce point juste après). Les effets spéciaux sont d'un mauvais goût... Ils ont dix en de retard et font preuve d'un amateurisme flagrant. Les couleurs utilisées, quant à elle, sont tout aussi immondes (oscillant entre le gris, le kaki et le noir). Alors oui, le pseudo-climat régnant est tendu, les coloris utilisés retranscrivent brièvement cette tension mais le tout est très écœurant... Des couleurs plus vives n'auraient pas été de refus.



Les personnages ? Dignes d'un roman-photo. Avec Samurai Commando : Mission 1549, nous avons franchi un cap, celui de la déprime audiovisuelle. C'est simple : les acteurs ne croient pas en leurs rôles. Il récitent leurs textes mais ne font preuve d'aucun charisme ni d'aucune allure. Bien évidemment, les comédiens extrapolent la situation en disant, comme dans tout bon blockbuster qui se respecte, que c'est le sort de la Terre toute entière qui repose sur les frêles épaules de notre héros qui n'a rien demandé à l'origine. Sauf que tout cela manque vraiment d'assurance et de convictions. Reste ensuite la présence d'Haruka Ayase, jeune actrice japonaise de 28 ans d'une beauté revigorante, connue pour avoir joué dans nombre de dramas et qui incarne, dans ce Samurai Commando : Mission 1549 : le rôle de la Princesse No. Malgré sa bonne volonté et son jeu d'actrice plutôt plaisant, le personnage d'Haruka Ayase est tout bonnement inutile (comme pour la plupart des acteurs...).

La trame scénaristique ? Naviguant entre deux eaux, en demi-teinte. Elle reprend les éléments fondateurs du récit de Ryo Hanmura, ce qui est une bonne chose en soi mais elle s'en écarte totalement à la suite d'un élément perturbateur et une fois les trente premières minutes du film écoulées. Les scènes de combats sont d'un atticisme affligeant, les acteurs et la mise en scène venant plomber le tout. Au final, c'est l'ennui qui viendra s'installer au fur et à mesure du visionnage et le spectateur n'aura qu'une hâte : que ce spectacle se termine une bonne fois pour toutes. Je ne trouve même pas les mots pour vous exprimer mon amertume en ce qui concerne la fin du film... Il faut le voir pour le croire.

La musique ? Transpirante d'un patriotisme exacerbé. Elle est composée à 99% de percussions et reflète, une fois de plus, l'épée de Damoclès suspendue au dessus de Yusuke Kashima et de sa petite troupe. Le mieux est encore de couper le son pour éviter d'avoir les oreilles qui saignent une fois le film terminé (et cela vous évitera, par la même occasion, d'entendre les personnages dans leurs conversations et/ou monologues ratés).




Après toute cette succession de points négatifs, je dois quand même admettre qu'il réside en ce Samurai Commando - Mission 1549 un seul et unique point positif : son générique de fin. Quel soulagement de voir les noms de toute l'équipe du film défiler sous mes yeux une fois ce calvaire terminé... Sitôt vu, sitôt oublié comme on dit.

Par ailleurs, l'édition de Kubik Video est on ne peut plus simple, un making-of et des scènes coupées sont présents en guise de bonus pour compléter le film une fois le visionnage terminé. Encore faudrait-il qu'il y ait matière à réfléchir...

Une fois le film terminé nous pourrions tout de même soulever quelques interrogations. Dans quel domaine, quelle branche, sont passés les moyens astronomiques dont disposait le réalisateur nippon pour le financement de son film ? Comment se fait-il que le film ait reçu le prix des meilleurs décors et costumes au festival Asia-Pacific alors qu'il n'y a rien à retenir de ce film ou plutôt, de cette chose ? Questions existentielles auxquelles nous n'auront sans doute jamais de réponses...

Vous l'aurez compris, le film de Masaaki Tezuka fait pâle figure face à celui de Saito Mitsumasa. Il ressort en ce Samurai Commando : Mission 1549 une multitude de défauts qui, en s'empilant les uns sur les autres, offrent un film d'une qualité douteuse et infecte. En bref, préférez, la version originale à ce remake raté et pompeux à souhait.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kimi

5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs