Professeur Layton Film 1 La Diva Eternelle - Collector - Actualité anime

Professeur Layton Film 1 La Diva Eternelle - Collector : Critiques

Critique du dvd : Professeur Layton Film 1 La Diva Eternelle - Collector

Publiée le Lundi, 10 Janvier 2011

Le professeur Layton reçoit une lettre de Janice Quatlane, une de ses anciennes élèves maintenant célèbre cantatrice. Cette dernière affirme avoir parlé avec une petite fille qui prétend être sa meilleure amie, pourtant défunte. Layton et Luke se rendent donc à l'opéra "Crown Petone" pour y retrouver Janice en pleine représentation, mais le spectacle vire soudain à de toutes autres ambitions : un mystérieux individu apparait sur scène pour inviter les spectateurs à participer à un jeu qui a pour récompense l'immortalité... mais dont la mise à prix est leur propre vie ! Layton découvrira-t-il la vérité derrière ce sordide concours ?

Série de jeux vidéos sur Nintendo DS étant apparue depuis quelques années, la saga du professeur Layton a attiré des millions de joueurs, en mélangeant jeu d'aventure et résolution d'énigmes logiques. Ces jeux bénéficient en outre d'une ambiance particulière du fait des deux personnages principaux, Layton et Luke, et d'une ambiance à la frontière entre Angleterre victorienne et France du début du XXème siècle. En outre, les développeurs n'ont jamais caché s'être inspirés du film d'animation français Les Triplettes de Belleville. On pouvait ainsi très rapidement se douter d'une future adaptation dans une version cinématographique. La réalisation du long-métrage fut, comme pour les séquences animées des jeux, confiée à Masakazu Kubo, qui a notamment officié sur les films de la licence Pokémon, et également travaillé sur Jin-Roh. L'animation fut quant à elle produite par les studio OLM et P.A. Works, de quoi se donner de belles armes pour une adaptation de qualité.

Se situant chronologiquement après le quatrième épisode encore inédit en France, le film se veut très respectueux de la saga vidéoludique. On y retrouvera la plupart des personnages, même si certains ne seront là qu'en clin d'œil dans la toute première scène. L'esprit des aventures du professeur, oscillant entre mythes célèbres, inventions baroques et univers d'avant-guerre, est conservé dans l'ensemble de l'intrigue, qui se lit à plusieurs niveaux, lorsque la recherche d'une petite fille disparue se mêle aux mystères d'une cité perdue. Mais le défi du film était sans doute d'arriver à y incorporer les fameuses énigmes : cela est fait par le biais du jeu de pistes pour l'immortalité, faisant ainsi participer le spectateur en temps réel. Ainsi, la fidélité est suivie jusqu'au bout, mais l'on regretterait presque que l'univers ne soit pas plus bousculé...

En effet, si dans un jeu, l'absence de profondeur psychologique du tandem de détectives permet de laisser l'identité du joueur s'exprimer, on aurait préféré que Layton et Luke dévoilent un peu plus de leur personnalité, hormis une simple faculté improvisée du jeune apprenti pour communiquer avec les animaux. Quant aux différents participants du jeu d'énigmes, ils se cantonneront à un seul trait de caractère très basique. Et que dire du méchant de l'histoire, a priori redoutable, excentrique dans son accoutrement et ses attitudes et dont la seule originalité est d'être français ? Néanmoins, le film n'a pas la prétention d'aller très loin, se voulant être un pur divertissement pour les plus jeunes. Ainsi, point de morts chez les participants malgré des scènes explosives, et de nombreuses exagérations dans plusieurs scènes, notamment quand nos héros construisent un hélicoptère en quelques minutes avec les moyens du bord. La scène finale accusera certaine longueurs, à partir du moment où toute l'intrigue sera dévoilée. Le film présente ainsi bien moins de prétentions dans le fond que dans la forme, et s'assume comme un divertissement à grande échelle.

Pour s'en donner les moyens, la réalisation est particulièrement fluide, même si l'aspect caricatural des personnages empêche de développer une véritable palette d'expressions. L'animation incorpore des éléments 3D sans que cela soit trop choquant visuellement au milieu des décors et personnage réalisés traditionnellement, et offre quelques effets lumineux ou aqueux particulièrement saisissants. Le film nous emporte dans quelques scènes d'action dynamique bien que grandiloquentes, arrivant ainsi à combler ses quelques lenteurs. L'intrigue parlant d'opéra et de chant, la bande-son se devait d'être à la hauteur, et l'on retrouve Tomohito Nishihura à sa composition, pour des thèmes dans la grande lignée de la saga. Piano et accordéons y occupent toujours une présence très imposante, accompagnés cette fois-ci de quelques envolées symphoniques. Enfin, on retrouve avec plaisir les voix originales des jeux, en VO comme en VF.

Distribué France par l'éditeur Kazé, le film nous est présenté au travers d'une édition collector au contenu conséquent, et qui présente, comme pour Sumer Wars, l'originalité d'offrir à la fois le film sous support et dvd et blu-ray. L'intérêt de la démarche reste discutable : transition entre les deux formats sans avoir à racheter le film, ou simple opportunisme ? Un troisième disque présente quant à lui les divers bonus du film, à l'intérêt assez inégal : si les énigmes restent dans l'esprit du jeu, les différents reportages sur les différents studios de production s'avèrent trop courts, et portés par un habituel sentiment d'autosatisfaction. Seul la décomposition des scènes 3D mérite le coup d'oeil. Cerise sur le gâteau, Kazé nous offre également l'intégralité du story-board, dans un pavé très volumineux ! Mais là encore, l'absence de traduction transforme l'objet en gadget de luxe, que l'on feuillettera une fois ou deux...

Au final, La Diva Eternelle est une excellente adaptation du Professeur Layton, mais reste sans doute trop fidèle à l'esprit de la série pour pouvoir s'en démarquer et venir conquérir un autre public. Il constitue néanmoins un très bon divertissement qui, malgré quelques longueurs et exagération, saura conquérir un public de jeunes spectateurs. La saga de Layton et de Luke a sans doute encore de beaux jours devant elle !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs