Princesse Mononoke - Ultime - Actualité anime
Princesse Mononoke - Anime

Princesse Mononoke - Ultime : Critiques

Critique du dvd : Princesse Mononoke - Ultime

Publiée le Jeudi, 14 Mai 2009

« C’est un humain qui doit la lui rendre »

Princesse Mononoké
place son histoire dans un Japon médiéval, où Ashitaka, jeune prince de son village, nous emmène découvrir un monde peuplé de Dieux et de démons, où la guerre fait rage pour ou contre la survie de la Nature. En effet le héros, blessé au bras puis maudit par un démon qu’il chassa du corps d’un sanglier géant menaçant son village, se doit de partir à la recherche des anciens Dieux, afin de le guérir. Au cours de son périple, Ashitaka sera pris dans le danger que représente cette guerre entre les serviteurs de la Nature et les hommes, femmes, menés par Dame Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons. C’est dans cette opposition qu’il rencontrera San, la « princesse Mononoké », qui a juré la perte de ses ennemis les humains. Miyazaki, en nous présentant Princesse Mononoké, nous prouve une fois de plus son attachement au problème de l’écologie et de la protection de notre environnement. Ainsi, ce film n’est pas sans rappeler Nausicaä de la vallée du vent, par les thèmes abordés. On y retrouve l’aventure épique du héros, l’écologie, le mystère, une jeune héroïne forte et courageuse, la rébellion d’entités immatérielles et fantastiques … Pourtant, il faut avouer que le niveau technique et artistique n’est pas comparable, et qu’après tout, les deux films sont tous les deux excellents sans être redondants ou superflus.

La morale de Miyazaki baigne littéralement dans un univers de verdure et de nature personnifiée. Les anciennes croyances du Japon médiéval sont omniprésentes : esprits de la nature, Dieu de la forêt métamorphe, sylvains et autres démons en tous genres dominent le monde naturel et verdoyant. Au-delà d’une présence simplement physique et passive, Miyazaki l’incarne en chaque animal, voyant la Nature comme consciente partout et sans distinction. S’opposent alors deux clans rivaux depuis les temps immémoriaux. Les hommes face à l’absence de toute industrie. Cependant, Miyazaki prend soin de ne pas donner raison à l’un ou l’autre, montrant chaque faction comme complexes, chacune ayant ses raisons pour agir de la sorte. Le réalisateur et auteur a beau clamer la bêtise et la violence humaine, son ennemie n’est pas pour autant pacifique, calme et plus justifiable. L’exemple s'incarne alors dans le village d’Ashitaka qui, innocent, se voit attaqué. De même, Dame Eboshi n’est pas simplement la méchante de service, mais bien plus. C’est là que les héros interviennent. Entre deux mondes, la fille louve est aussi humaine, et le héros aide les deux parties sans s’imposer dans une plutôt que l’autre. Cette absence de prise de parti permet d’apporter un message simple et surtout authentique, auquel on peut adhérer ou non mais apprécier tout de même le film. Et au milieu des animaux devenant aussi violents que les humains, des plans de guerre élaborés par ces mêmes animaux humanisés, l’amour règne. Lueur d’espoir, ce sentiment donne aux héros une force inhabituelle, qui permet de calmer les conflits et d’entendre la voix du monde. Alors si cette fois ci pas d’engins volants dans un film de Miyazaki, il faut reconnaître que Princesse Mononoké a effectivement bien les pieds sur terre. Ce qui n’empêche pas le rêve d’avoir toute sa place au milieu de la violente épopée que Miyazaki nous propose, à travers des décors époustouflants et des sentiments purs, parfois naïfs, dont ses personnages sont dotés.

Après ce bref aperçu de la richesse de ce film d’animation, passons aux graphismes. Princesse Mononoké nous offre une image quasi parfaite, surtout pour tout ce qui concerne la nature. Les décors sont absolument superbes, jusqu’à l’eau qui coule délicieusement naturellement. La narration en est sublimée, puisque tout repose sur l’importance et la dangerosité de cette nature. Pourtant, elle est si belle que les personnages semblent parfois un peu effacés au milieu d’elle, au même titre que leurs sentiments, qui se devinent à leurs paroles plus qu’à leurs visages. Dans la lignée des petits défauts : la difficulté de faire parler des animaux a sans doute été un pari dur à surmonter, et malheureusement il n’est pas franchi avec brio. Leurs paroles sont en décalage avec leurs mimiques et les mouvements de leurs babines (notamment pour les loups, ce qui est flagrant). Mais en même temps, il fallait le faire ! Et la qualité de la bande son rattrape le tout. Même si la version japonaise sublime les bruitages couvrant les voix et certains sons, l’adaptation est remarquable. Certaines voix françaises sont bien plus convaincantes que les japonaises, même si les sous titres français ne sont jamais très satisfaisants … De plus, de très belles musiques viennent compléter cette magnifique œuvre du maître de l’animation japonaise, portant le message de l’auteur de manière touchante et efficace. Un grand classique d’authenticité et de rêve, à conseiller et à voir.

« Porter sur le monde un regard sans haine. »

Cette édition « Ultime » du chef d’œuvre Princesse Mononoké se présente en deux disques protégés par un fourreau, lui-même inclus dans un coffret en bois laqué. En bonus, on peut y trouver une statuette de la fameuse Princesse, San. Le premier disque présente le film en lui-même, avec comme introduction une ouverture sur les principaux protagonistes de l’histoire, par une animation aboutissant au menu. Le deuxième CD est quant à lui consacré aux nombreux bonus de cette édition. Au menu deux interviews, de Miyazaki et de Suzuki -le producteur du film-, le making-of et le story-board du film, ainsi que quatre épisodes reprenant des thématiques autour de l’auteur ou de ce film. Le story-board permet de se rendre compte de la fidélité et de la rigueur du réalisateur et des animateurs dans leur travail, le long making-of de Princesse Mononoké nous présente les dessous de la production, les méthodes de travail des animateurs et du studio, tout en mêlant explications techniques et intérêt pour les simples curieux. Durant les interviews, Miyazaki parle de sa carrière puis des thèmes exposés dans le film, en passant par des détails donnés sur le making-of. Suzuki suit le même cheminement, bien qu’il s’attarde plus en détails sur les dessous du film et sur sa place dans ce projet.

Viennent ensuite les quatre petits reportages, traitant de la rencontre de Ghibli avec les studios Disney, et de certains points du film en lui-même. C’est essentiellement Suzuki qui présente la rencontre des deux studios, et ce documentaire n’est pas là pour refléter une fausse prise de contact, les différents intervenants parlent sans censure. On y retrouve notamment un extrait de l’annonce de la distribution des films de Ghibli par Disney, et ce dans le monde entier. Le reportage sur les éléments naturels utilisés tout le long du film est rapide, mais expose assez clairement les effets spéciaux utilisés lors de la réalisation. Il y est notamment question de la difficulté de mettre en scène un vent convaincant et des vapeurs d’eau satisfaisantes. Viennent ensuite deux explications fort intéressantes : une sur la scène finale, où l’on voit Miyazaki en train de la préparer sur story-board, avant d’avoir droit à quelques explications sur les techniques artistiques utilisées, que ce soit les dessins faits main ou les images de synthèse. Enfin, en 3 minutes à peine, Suzuki nous éclaire sur le choix du titre du film, qui ne se fixa qu’après s’être beaucoup transformé.

Pas indispensable, cette édition, malgré son prix, réjouira les fans puisqu’elle a le mérite d’apporter quelque chose de plus que la version normale. Quelque chose de très appréciable. Cette édition, par sa qualité et sa richesse, se trouve être très complète et passionnante, contenant nombres de détails et d’anecdotes permettant d’évaluer le monstrueux travail autour d’un chef d’œuvre d’animation. Avis aux amateurs, ce coffret est un juste hommage rendu au film.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs