Porco Rosso - DVD (Disney) - Actualité anime

Porco Rosso - DVD (Disney) : Critiques

Critique du dvd : Porco Rosso - DVD (Disney)

Publiée le Vendredi, 15 Mai 2009




« Ils sont à la fois les chevalier du ciel et de la mer. C’est ce qui les rend différents de tous les autres »

Marco Pagot, bien plus connu sour le nom de Porco Rosso, est un aviateur italien volant dans un ciel perturbé par l’entre deux guerres, à la fin des années 20, en pleine crise économique. Ancien pilote de l’armée, il se consacre à présent au métier de chasseur de prime, déjouant les manœuvres des pirates de l’air contre un revenu conséquent. Mais voilà, ceux-ci engagent un pilote américain, Curtis, afin de mettre un terme à la menace que Porco Rosso fait planer sur eux. C’est ainsi que commence le film, entraînant notre héros à visage de cochon dans les méandres du passé, de l’amour et de la passion de voler. Malgré les apparences, Porco Rosso est bien un Hayao Miyazaki. S’il s’éloigne des sentiers battus par l’auteur, il reprend néanmoins certains thèmes facilement identifiables. Ainsi, le physique de Marco n’est pas fait pour plaire, mais pour montrer que l’apparence est bien négligeable devant l’homme. De plus, on retrouve un élément féminin fort et sincère, qui ne cache pas ses faiblesses et s’en sert pour aller de l’avant. Fio a un caractère délicieux, portant le récit autant que l’humour, au même titre que les pirates du ciel, ennemis bien ridicules et source d’amusement. En plus de cela, on relève quelques passages mythiques : un moteur de marque Ghibli, le défilé des femmes venant travailler sur l’avion de Marco, le rire de ce dernier, son charme dévastateur sublimé par le soleil … Bref, le héros est une réussite.



En somme, Porco Rosso pourrait se résumer en quelques mots : de l’humour mêlé à une gravité certaine, sur fond de contexte historique et politique réel. Si cette authenticité n’est au premier abord pas déplaisante, on pourrait lui reprocher d’être un peu trop présente dans ce film, qui n’amène pas vraiment ce qu’on pouvait en attendre. Ici, même si les avions exécutent de magnifiques ballets aériens, sublimant le message de l’envol cher à l’auteur, on ne trouve aucune machine formidable, pas de monstres étranges et autres masses gélatineuses … Bref, il manque la parcelle de rêve et de métaphore perpétuelle dont on a l’habitude … Dommage. La seule part de magie qu’il reste, c’est l’enchantement dont est victime Marco. Magie sur laquelle on n'aura aucune précision. La scène qui explique une partie de son passé est cependant un peu lourde et maladroite. Mais l’amour, lui, est bel et bien présent, tout comme le préjugé des apparences qu’il y a derrière, incarné par l’apparence de Marco, ainsi que sa déception envers l’humanité. Encore une fois, ce sentiment triomphe sans pour autant se concrétiser. Car la fin est une réussite / déception, selon les avis. Le message est beau, mais les émotions sont assez maladroites chez les personnages, Marco mis à part (exemple des fillettes en début de film, qui ont la même expression, qu’elles soient heureuses ou apeurées). En règle générale, tous les protagonistes sont moins travaillés qu’à l’ordinaire, plus simplets et peu expressifs. On se retrouve alors avec un film d’une qualité certaine, mais en face d'un Miyazaki un peu décevant, bien loin des chefs d’œuvres que l’on connaît. Le conte est sans doute ce qui fait le charme de ce réalisateur, la réalité lui faisant défaut lorsqu’elle est exposée sans artifice. Pourtant, mention spéciale à Marco, qui est un personnage passionnant et splendide.



« Quoi, donner de la confiture aux cochons ? Mais qu’est ce qu’il a voulu dire par là ? »

Le graphisme, quant à lui, aurait pu être grandiose avec tous les points de vue aériens, mais certains sont même décevants (premier vol avec Marco et Fio, lorsqu’ils survolent les terres à basse altitude). Seuls les décors rapprochés et immobiles brillent par leur beauté. L'animation est correcte, mais bien loin de la majesté des films actuels de Miyazaki. Par exemple, la scène de combat dans l’eau est amusante mais graphiquement exagérée … Cependant il faut reconnaître que les avions sont bien traités, et leurs trajectoires agréables à suivre des yeux. Pourtant, sans doute ne l’on s’y croit on pas assez pour rentrer dans ces démonstrations, puisque l’on ne retrouve pas la grandeur et la profondeur artistique présente dans Le voyage de Chihiro, par exemple. On peut noter que l’introduction en début de film est affichée de manière originale dans plusieurs langues, malgré les problèmes de sens d’écriture (pour l’arabe). Un petit plus fort agréable pour s’immerger dans l’univers de Porco Rosso. La musique, elle, est très réussie puisqu’elle alterne hymnes italiens joyeux avec airs tristes et mélodieux. Toujours le même compositeur, toujours la même constance. Quant aux voix françaises, elles sont excellentes. Plus particulièrement celle de Marco, décalée, très calme et aussi inexpressive que possible. Jean Reno est superbe dans ce doublage d’une grande qualité. Il permet de donner au personnage une facette d’autant plus vraie et passionnante, pour que l’on se retrouve avec un héros charismatique, drôle, touchant et novateur, incarnant à lui seule la plus grande réussite de ce film. Finalement, Porco Rosso est un film à découvrir, ne serait ce que pour sourire et apprécier une petite histoire sympathique, sans toutefois partir avec l’à priori du « Miyazaki » !



« Ma mère dit toujours que chez la femme, l’amour vient après le mariage … »
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

14 20
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