Mobile Suit Gundam F-91 - Actualité anime
Mobile Suit Gundam F91 - Anime

Mobile Suit Gundam F-91 : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam F-91

Publiée le Dimanche, 07 Décembre 2008

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Critique 1

Encore un film dans la grande saga Gundam, et il faut le reconnaître, il est difficile de ne pas s’y perdre, surtout en ce qui concerne la chronologie. Ce film datant de 1991 se situe donc après la première grande partie de la saga, l’objectif avoué, étant d’introduire de nouveaux personnages, et se situe bien avant les séries qui ont fait connaître la saga au grand public Français, c’est à dire Gundam Wing et Gundam Seed.

Les amateurs de Gundam ne seront pas dépaysés par ce film, on y retrouve tous les éléments classiques de la saga : la lutte de la Terre contre les colonies, un bad guy charismatique (mais là moins) avec un masque, un robot blanc et bleu plus puissant que les autres, piloté par un jeune héros un peu naïf qui ne veut pas se battre au départ, un vaisseau de guerre avec à son bord une grande partie de réfugiés civils, des méchants aristocrates qui se moquent du peuple…bref rien d’original, et c’est bien sur ce qui constitue l’énorme défaut de ce film ! Reprendre tout ces éléments dans une série de cinquante épisodes n’est pas un problème car cela laisse le temps de développer les choses, de les approfondir, et partir sur des pistes différentes, mais pour un film (de deux heures malgré tout), on a juste l’impression de regarder un remake de ce qu’on connaît déjà. D’autant plus qu’il n’y a rien de passionnant dans tout ça, les personnages paraissent assez creux pour la plupart, très manichéens, l’intrigue laisse peu de place à l’ambivalence, ce qui est également une marque de fabrique de la saga…l’élément le plus important manque, c’est tout de même dommageable !



Le film datant de 1991, cela se ressent sur l’animation, qui reste malgré tout très bonne (cela devait être un tour de force à l’époque) et surtout sur les graphismes, qui malgré un aspect vieillot reste très bons. A ce niveau le plus gros défaut du film est le design des mécha, ce qui est tout de même embêtant pour un film Gundam.

On ne trouve pas de VF pour ce film, uniquement des versions sous titrés, la version Japonaise bien évidemment, et beaucoup plus anecdotique, on trouve aussi la version américaine…après seulement cinq minutes de tentatives, je suis vite repassé en Japonais : non seulement je ne vois pas l’intérêt mais en plus les voix sont particulières (question d’habitude très certainement)
Aucun bonus à signaler !

Au final, un film qui passe pas trop mal malgré tout mais qui ne marquera pas les esprits de tous ceux qui connaissent les séries plus récentes. A voir pour la culture (de la saga Gundam, pas pour en parler en soirée !)
Pas le meilleur film pour commencer une approche de la saga pour ceux qui ne connaissent pas, et qui est anecdotique pour les autres…







Critique 2


Trois ans après l’excellent « Char contre-attaque », Yoshiyuki Tomino, papa du plus célèbre robot géant du Japon, s’attaque à un nouveau chapitre de la saga Gundam. Après avoir conclu avec brio l’épopée d’Amuro Ray et Char Aznable, le réalisateur a voulu se lancer dans quelque chose d'inédit, un nouveau départ pour la riche fresque qu’est l’Universal Century. C’est ainsi que naquit Gundam F91, film de deux heures qui devait initialement être une série de 52 épisodes. Mais ne préférant pas prendre de risque, la Sunrise n’accepta qu’un long métrage pour cette nouvelle histoire, un film qui donna lieu à une suite en manga : Crossbone Gundam.

Nous sommes en UC0123, soit 30 ans après la mort d’Amuro et Char, mais aussi la défaite totale de Neo Zeon. La Fédération Terrienne a repris le monopole de la direction universelle et a entamé un programme de renouveau complet des colonies. Sur la colonie Frontier IV vit Seabook Arno, adolescent profitant d’un quotidien ordinaire aux côtés de sa troupe d’amis et de la belle Cecily Fairchild. Cette ère de paix se voit bafouée lorsque la colonie est attaquée par Crossbone Vanguard, une milice armée jusqu’aux dents de Mobile Suit performant, dirigée par l’aristocrate famille Ronah et souhaitant établir de force une grande nation qu’elle gouvernerait. Au cours de l’attaque, Seabook et les siens parviennent à s’échapper et trouver refuge auprès de la Fédération Terrienne tandis que Cecily, fille cachée de la famille Ronah, caresse sa nouvelle destinée d’icône politique. Pour Seabook, ce nouveau refuge symbolise son entrée de pieds fermes dans la guerre, mais aussi sa rencontre avec le Gundam F91, un prototype de Mobile Suit des plus performants…



Gundam F91 fait ainsi partie du riche univers de l’Universal Century, un calendrier vaste comptant pas moins de 4 séries télévisées, 5 séries d’OAV et 8 films. Seulement, F91 a la particularité de se dérouler 30 ans après le grand cycle initié par la première série, couvrant la majorité des œuvres de l’UC. Le contexte est ainsi nouveau et il n’est pas nécessaire d’être connaisseur dans la saga Gundam pour se lancer dans le visionnage de ce film, tant les références aux œuvres antérieures sont presque inexistantes.

Ainsi, Gundam F91 nous plonge dans un univers ou la Terre a la mainmise sur ses colonies spatiales. A l’instar de la toute première série, nous découvrons une poignée d’adolescents éloignée de tout conflit, jusqu’au jour où la guerre les rattrape et que toute la joyeuse bande se retrouve projetée dans une joute qui les dépasse. Le contexte de cette guerre ? Une milice souhaitant s’émanciper de la domination fédérale, créer son propre empire et utilisant la force pour cela. Encore une fois, la Terre est opposée à ses propres colonies. Les éléments classiques de la première série Gundam sont ainsi repris, chose peu étonnante sachant que Tomino souhaitait faire de ce F91 un nouveau point de départ pour la saga, son ambition étant de proposer une relecture des bases de l’Universal Century. Un héros se découvrant New-Type (un humain aux sens accrus qui s’est éveillé au contact de l’espace) et devant piloter une puissante machine de guerre pour protéger les siens et se sortir de ce conflit, voici la tête d’affiche de l’histoire, ce qui n’est pas sans rappeler Amuro Ray (ou Kira Yamato pour ceux qui n’auraient jamais touché à l’Universal Century). Le schéma du film s’avère ainsi très classique : Une attaque de la colonie de nos héros qui cherchent à s’évader, la résistance face aux agresseurs, et une multitude de péripéties et batailles qui déboucheront sur l’affrontement face aux « boss de fin » de l’histoire. Inspiration assumée de la première œuvre ou peut-être un manque d’inventivité de la part de Tomino… Dans tous les cas, les fans de la première heure ne sont pas déroutés une seule seconde.



Pourtant, F91 propose tout de même de nouvelles choses durant ses deux heures. Ainsi, le concept de la dynastie Zabi est remplacé par la noble famille Ronah à laquelle appartient Cecily, muse de Seabook, permettant de faire de l’héroïne un personnage affirmé non reléguer au simple rang de potiche. La famille Ronah diffère des Zabi par la variété de ses représentants. Outre Cecily, nous avons le grand-père prônant une paix, le commandant expert au pilotage qui s’affirmera comme un vague rival pour Seabook, et bien entendu l’ennemi masqué de l’œuvre, le père mégalomane aux noirs desseins. Et du côté de la brochette de héros, nous avons affaire à des jeunes gens hauts en couleurs, tentant de survivre tant bien que mal dans ce conflit, avec pour seule arme leur courage. Tomino a gommé ici les jeunes guerriers meurtris pour nous offrir quelques individus courageux, s’armant de leur bravoure pour s’impliquer. Et si ces derniers manquent de développement, on remarque l’accent mis sur la situation familiale de Seabook et sa sœur, un élément qui permet de le distinguer d’Amuro Ray même si on retrouve certaines similitudes, notamment l’autorité familiale qui favorise son travail aux siens.



Gundam F91 propose ainsi une relecture intéressante des bases de la saga, et le film aurait pu s’imposer comme une véritable ébauche à une nouvelle ère si son succès eut été fulgurant, ce qui ne fut pas le cas. En cause, on soupçonne le format du film. En effet, la Sunrise n’ayant voulu prendre de risques, Tomino eu l’obligation de condenser son histoire en deux heures. Et plutôt que de massacrer entièrement son scénario, ce sont les 13 premiers épisodes de l’hypothétique série qui composent ce long métrage cinéma, ce qui n’est pas totalement sans dégâts non plus. Ainsi, si on insiste sur l’attaque de Frontier IV au début du film, la suite des évènements s’accélère, parfois de manière laborieuse. Il faut ainsi rester concentrer pour saisir le cheminement de l’histoire, savoir ce qui s’est passé entre deux scènes. Le rythme est effréné et on ne s’ennuie pas, oui, mais la compréhension du film n’est pas toujours simple. Et plus grave que ça, on sent bien que Tomino avait beaucoup d’idées pour sa nouvelle histoire mais le format l’oblige à supprimer certains développant, ce qui fait que certains rebondissements sonnent comme des pétards mouillés et certains personnages restent dans l’ombre jusqu’à la fin de l’histoire. Aussi, si le film peut se suffire à lui-même, beaucoup de questions restent en suspens et il aurait été intéressant de voir la direction prise par Crossbone Vanguard suite au combat de Seabook. Nous voyons bien que F91 n’aurait pas dû se limiter à ce film de deux heures mais malheureusement, on ne saura jamais ce que Tomino voulait véritablement faire de son scénario.



On notera qu’un autre axe permettant à F91 de se différencier des premières productions de l’Universal Century est sa dimension romantique. Le film est aussi l’histoire d’amour entre Seabook et Cecily, les traditionnels amis d’enfance que la guerre va séparer, mais aussi réunir. L’idylle ne se fige pas dans le mélodramatique comme peuvent le faire Gundam SEED ou Gundam 00, elle propose une approche plus réaliste et optimiste de l’amour déchiré par la guerre. Il est d’ailleurs important de constater que cette romance n’est marquée que par des sous-entendue et cette obsession que l’un et l’autre a de retrouver l’être aimé. Pas de « je t’aime », ni même un bisou, mais juste une relation purement fusionnelle qui ne laisse aucun doute au spectateur.



Gundam F91 est un indice à lui-seul pour la date de sortie du film au Japon : 1991. Ainsi, le film est techniquement réussi, à commencer graphiquement. Le travail visuel est net, les batailles correctement animées et palpitantes, et le choix des couleurs très appuyé permettant de ne pas rendre l’univers visuel fade. Quatre ans avant Gundam Wing, F91 faisait déjà bien mieux techniquement. Pour autant, l’Universal Century ne perd pas son identité visuelle et le F91 suit la logique de l’héritage du RX-78, premier Gundam de la saga. En revanche, on déplore un mecha-design étrange. Pas que ce dernier soit moche, il est en revanche très éloigné de celui connu dans les œuvres précédentes et est le seul point qui pourrait faire passer F91 pour une œuvre d’un univers alternatif.
Du côté de la bande sonore, nous sommes là aussi très loin des ambiances proposées dans les précédentes œuvres de l’Universal Century. Chaque titre a su imposer son univers musical, par exemple Zeta Gundam avec sa noirceur ou Char contre-attaque avec sa tonalité plus dramatique mais ici, nous retrouvons des sonorités plus guerrières et impériales. En soi, ce n’est pas vraiment un problème mais là où le bât blesse, c’est que certaines compositions semblent plagiées du travail de John Williams pour Star Wars, notamment les pistes de la marche impériale de l’Empire ou le thème de Yoda. Du côté du générique de fin (servant aussi d’Insert song au film), Hiroko Moriguchi est de retour après le sublime opening 2 de Zeta Gundam. Cette fois, la chanteuse signe Eternal Wind, une musique toute aussi superbe bien que plus optimiste, qui sonne comme une ode à l’idylle entre Seabook et Cecily. Et pour les amoureux du générique, la bande originale propose une autre chanson de l’artiste, Kimi wo mitsumete ~ The time I’m seeing you, plus dynamique mais toujours aussi bonne !



En termes d’édition, Beez a fait un très bon boulot. Le packaging est un simple boitier amaray noir qui contient le disque ainsi qu’un catalogue des titres de l’éditeur. Le contenu est plutôt basique : le film en vostfr uniquement et quelques bandes annonces. Néanmoins, si l’absence de doublage français est dommage, la traduction et adaptation française est excellente. Jun-ichi Takeda, traducteur presque officielle de la saga Gundam en France, rend une nouvelle fois une très bonne copie grâce à une adaptation fluide et sans bavure.

Gundam F91 est un film qui souffre de certains défauts, notamment un rythme mal géré qui entraine certains dégâts scénaristiques, ou encore le fait que cette relecture des bases de la saga se rapproche un peu trop de la série originale par moment. Malgré tout, F91 construit son propre univers et s’impose comme un divertissement agréable pour tous les publics. Les novices en matière de Gundam peuvent entamer la saga par ce long métrage sans être dépaysés, et les vétérans peuvent y voir une histoire complète sympathique dans le cadre de l’Universal Century. Malgré les défauts du film, chacun peut y trouver son compte.
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

11 20
Note de la rédaction