Mobile Suit Gundam 00 - Saison 1 - Collector - Blu-Ray - Actualité anime
Mobile Suit Gundam 00 - Anime

Mobile Suit Gundam 00 - Saison 1 - Collector - Blu-Ray : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam 00 - Saison 1 - Collector - Blu-Ray

Publiée le Lundi, 12 Août 2019

Dire que Gundam est devenu une des licences fortes actuellement de l'éditeur vidéo @anime ne serait pas exagéré. Japan Expo 2019 et les 40 ans de la saga furent l'occasion de mettre un coup de booste aux éditions physique haute-définition en France, avec les sorties simultanées du film Char contre-attaque, de la première partie de Gundam Wing, et de la première partie de Gundam 00.




Mais ce n'est pas la première fois que Gundam 00 sort en France physiquement. Entre 2009 et 2011, feu l'éditeur Beez avait proposé les deux saisons en 6 coffrets. Mais l'éditeur étant en fin de vie à l'époque de la deuxième partie de l'anime, les trois coffrets de la saison 2 ont été rendus assez peu disponibles. Ainsi, la réédition Blu-ray par @anime tombe à point nommée. Comme à son habitude, l'éditeur proposera l'intégrale en deux parties, la première d'entre-elles réunissant la saison première et le coffret rigide qui accueillera l'intégrale. Excellente série et très bonne porte d'entrée dans la saga Gundam, 00 méritait donc cette réédition en bénéficiant de la qualité HD.


Le Gundam de notre réalité

L'une des particularités de Gundam 00 est son déroulement dans notre propre calendrier. En l'an 2037, les ressources naturelles de la Terre se sont épuisées, et l'Humain a dû se tourner vers l'énergie solaire. Pour cela, trois gigantesques ascenseurs orbitaux détenus par les trois grands blocs politiques et militaires majeurs du Globe ont été bâtis. Ainsi, les conflits frappant l'humanité n'ont pas changé. Les grandes puissances s'enrichissent, les plus pauvres en pâtissent, et des guerres de religion continuent de frapper le Moyen-Orient.

Lorsqu'une des trois puissances majeures, l'AEU, présente un de ses nouveaux modèles de Mobile Suit, un étrange robot apparaît et met celui-ci hors d'état de nuire. C'est ainsi que se dévoile au monde Celestial Being, une organisation privée et armée dotée de quatre Gundam, des Mobile Suit aux capacités exceptionnelles. Leur objectif : combattre la guerre par la guerre. Les Gundam apparaissent ainsi à chaque conflit pour calmer les deux opposants de la force de leurs feux. Mais l'Humanité pourra-t-elle vraiment trouver la voie de la rédemption par ce biais ?



Un contexte immersif

Très rapidement, Gundam 00 nous place dans un terrain connu que ne développent pas forcément les autres œuvres Gundam. Il est ici question d'une course aux ressources, d'écart de richesses, de nations laissées à l'abandon pendant que les puissants s'enrichissent, et de conflits religieux qui continuent de sévir malgré les décennies. Le pitch de base de cette première moitié de série est on ne peut plus actuel. C'était déjà le cas en 2007 lors de la diffusion japonaise de l'anime, et ça l'est tout autant, si ce n'est plus, en 2019, preuve que le scénariste Yôsuke Kuroda avait vu juste.

Dès lors, difficile de ne pas se questionner au fil des épisodes sur l'absurdité que pourrait prendre un futur pas si lointain. Remplacez les robots géants par toutes autres armes réalistes un peu plus sophistiquées, et le scénario de cette première saison ne semble pas improbable, bien au contraire. En résulte une dimension géopolitique assez saisissante qui va constituer toute la saveur de la première moitié de saison. Le schéma des premiers épisodes est assez classique, les missions de Celestial Being s'enchainant afin de nous montrer l'état du monde, et la manière dont les Gundam vont tenter de faire stopper les guerres. Si certains regretteront peut-être un manque d'intrigue au tout départ, cette immersion dans un cadre réaliste est assez bluffante, et on est toujours tenté de croire au scénario que nous présente le début de Gundam 00.



Dilemmes de personnages et complots à tout va

Mais passé la première dizaine d'épisodes, la série s'ajoute un autre objectif. Elle ne délaisse pas totalement le réalisme géopolitique puisqu'elle imagine une manière d'unifier le monde, entre autre, mais va développer une intrigue plus soutenue qui apportera un autre rythme et un certain suspense à la deuxième moitié de saison.

Le plan d'Aeolia Schenberg, le créateur de Celestial Being, devient alors un véritable mystère à résoudre et attirera la convoitise de plus d'un individu. Tandis que les rebondissements s'enchainent, la série développe les magouilles des uns et des autres, derrière une paix qui se forge tant bien que mal. Dès lors, le côté divertissant de la série prend le pas, et c'est ce qui captivera sans doute bien des spectateurs non habitués à Gundam. La série n'oublie toutefois jamais son concept de base et apporte toujours une morale sur l'évolution de notre monde. Celle-ci est teintée d'espoir mais aussi de pessimisme, car même lorsque l'unification est à nos portes, certains chercheront l'opportunité des conflits. Une morale assez simple en apparence, mais qui a du sens dans le scénario.

Tout ceci est l'occasion de voir évoluer une belle poignée de personnages, et de différents camps. Les quatre pilotes de Gundam que sont Setsuna, Lockon, Allelujah et Tieria sont tant les cibles de développement que les pilotes d'élites des grands blocs, ou les quelques civils que sont Saji et Louise, les deux adolescents, dont on comprendra surtout les rôles dans la fin de saison, ou encore Kinue, cette reporter qui va chercher à découvrir la vérité derrière Aeolia Schenberg et les complots qui se trament. Tant d'intrigues de personnages qui se croisent régulièrement, aboutissant à des développements intéressants à suivre. Mention spéciale aux quatre protagonistes qui, souvent froids et dont les interactions laissent à désirer au départ, vont nouer une véritable alchimie. Un développement de personnages efficaces étant donné le final dramatique de cette saison, qui aura de quoi faire couler quelques larmes !




Des robots et de la couleur

A l'époque, Gundam 00 survenait quelques temps après Gundam SEED Destiny, une série d'une pauvreté technique assez dingue, notamment à cause d'une réutilisation incessante de plans de batailles. En 2007, les adeptes de Gundam pouvaient apprécier une véritable mise en scène, celle de Seiji Mizushima.

Le lifting de la version Blu-ray rend donc en grande partie honneur à la série. Cette première saison est globalement jolie, surtout quand ont lieu les affrontements entre robots, et ce grâce à la petite trouvaille des fameuses particules GN, apportant un côté feu d'artifice aux batailles. Néanmoins, cette haute-définition fait ressortir le plus grand bémol esthétique : le nombre de plans fixes ratés lorsqu'il s'agit de présenter des personnages à distance. Ceux-ci sont nombreux, et le blu-ray ne manque pas de le rappeler.

Néanmoins, le reste de la réalisation est d'un bon niveau. On apprécie aussi la bande originale très inspirée de Kenji Kawai, le compositeur utilisant très bien ses éternels chœurs symphoniques au milieu de pistes plus originales, tantôt épiques, et tantôt marquées d'une ambiance de Moyen-Orient dans les épisodes ciblant les conflits de l'Azadhistan.



Côté édition

Comme d'habitude en ce qui concerne Gundam chez @anime, nous avons droit à un premier volume dans un boitier classique, celui-ci accueillant les 3 galettes de la première saison. A l'instar des autres Blu-ray Gundam, la jaquette présente un rendu assez minimaliste mais peut être intervertie avec sa seconde face, présentant le même visuel mais de manière moins épurée.
La box, en carton rigide, laisse logiquement la place au futur second opus. Petit regret pour ceux qui sont déjà en possession de la version Beez : Le visuel de la box est le même que ceux de l'édition DVD, dommage que l'éditeur n'en ai pas profité pour un peu d'originalité.

Pas de bonus sur les galettes, mais la présence de la VF en plus de la VOST est à saluer. On ne peut que conseiller une tentative de ce doublage au plus grand nombre tant la version française est excellente, ce grâce à un casting varié regroupant des pointures du doublage français. A titre d'exemple, on retrouve Constantin Pappas (Thyrion dans Game of Thrones) dans le rôle de l'attachant Lockon Stratos, Kylyan Leblanc (Harry Potter dans la saga du jeune sorcier) dans celui de Saji Crossroad, Patrick Béthune (voix récurrente des acteurs Brendan Gleeson et Ruwwel Crowe) dans celui de Sergei Smirnov, ou encore Marie-Eugenie Maréchal (vois récurrent de l'actrice Kirsten Dunst) dans celui de Kinue Crossroad. Un casting 4 étoiles qui n'a donc rien à envier à celui de Gurren Lagan.
Et la diversité des voix n'est pas la seule prouesse de la VF : chaque acteur se fond très bien dans son rôle et lui donne du caractère. Avis aux amateurs : ceux qui seraient maintenant lassés de la voix de Mamoru Miyano apprécieront l'interprétation de Mathieu Doang dans le rôle de Setsuna, ce dernier incarnant parfaitement le maniaque de son Gundam.



Mission incomplete

12 ans après sa diffusion initiale, Gundam 00 n'a pas pris beaucoup de rides. Son intrigue reste passionnante par son aspect contemporain, et les personnages toujours aussi attachants, même lors d'une redécouverte plus d'une décennie après. En terme d'entrée dans Gundam, 00 sera le choix idéal pour ceux qui n'oseraient pas encore se frotter au très dense Siècle Universel. La modernité graphique, la présence d'une VF et le fait que la série soit totalement détachée du reste de Gundam aide beaucoup.

Pour ceux qui découvre la série, l'attente de la seconde saison sera sans doute très compliquée étant donné la conclusion de cette première fournée d'épisodes. Une attente idéale pour se préparer au fait que la suite, bien que passionnante, est particulièrement différente et n'a pas forcément été appréciée par tous. On espère que @anime nous proposera la conclusion de la série animée rapidement, et osera prendre le risque d'éditer Gundam 00 : A Wakening of the Trailblazer, le film original qui fait office de conclusion à la saga 00, et qui reste inédit en France à ce jour.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

17 20
Note de la rédaction