Lady Oscar - Collector VO/VF - Actualité anime
Lady Oscar - Anime

Lady Oscar - Collector VO/VF : Critiques

Critique du dvd : Lady Oscar - Collector VO/VF

Publiée le Mardi, 13 Janvier 2015

« Lady Oscar » ou le destin de trois personnages nés en 1755, Oscar François de Jarjayes, la reine Marie-Antoinette et Hans Axel de Fersen qui vont subir les vicissitudes de la Haute Cour du XVIIIe siècle et de la Révolution Française.


 

Lady Oscar est adapté du manga La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda.
Les Japonais sont friands de la culture et de l’Histoire françaises donc c’est sans étonnement qu'on découvre l’héroïne Oscar dans un régime décadent qui mènera à la Révolution française. L’histoire reprend celle du manga, mais l’humour est quasi absent, les quelques évènements sont moins détaillés et la fin est quelque peu changée, la rendant plus intense.

Tout d’abord diffusé sur Antenne 2 en 1986, l’anime a très vite remporté les suffrages que ce soit en France ou au Japon.



En effet, outre le manga et l’anime sorti en DVD, on a également eu droit à un film de Jacques Demy (à éviter) ou une pièce de théâtre de la célèbre troupe TAKARUZUKA.


L'Histoire de la Révolution française selon Lady Oscar

A travers Oscar, on suit, telle une petite leçon d’histoire, la fin d’un régime voué à disparaître, mais également la vie de Marie-Antoinette, du début de son règne à la fin de sa vie et sa montée à l’échafaud. De princesse bien-aimée, mais mal adaptée à la Cour française à son statut de reine déchue puis guillotinée. En entrant dans la Cour, Oscar découvre les nombreuses intrigues et complots des courtisans pour garder leur position sociale et s’attirer les bonnes grâces, les mondanités et les messes basses : un microcosme pourri par la manipulation et le désir de pouvoir.
Lady Oscar présente une fresque historique romanesque où faits réels et personnages se mélangent avec fiction, entre les complots de Madame du Barry, la fameuse affaire du Collier ou encore l’arrivée de Robespierre.



La réalisation reste cohérente, gardant bien à l’esprit le contexte historique et évitant les anachronismes. La série se détache en deux parties, la première plus joyeuse et parfois drôle (oui oui c’est possible) relate le règne de Louis XV et ses frasques, les complots qui tournent autour de Marie-Antoinette, et les rencontres avec des personnages tels que la naïve Rosalie de Larmorlière.
La seconde partie est beaucoup plus sombre, car s’enchaînent les événements déclencheurs de la Révolution qui mèneront à la perte de la famille royale. Le rythme est donc plus haletant et s’accélère dans les derniers épisodes, l’intensité et le côté dramatique sont beaucoup plus marqués, au fur et à mesure que la Révolution et le dénouement fatal approchent.



On sait bien que la fin sera tragique, mais Lady Oscar prend soin de ne pas tirer trop fort sur les ficelles pour nous émouvoir et nous faire vibrer, sans plonger toutefois dans le mélodrame larmoyant. Mais l’histoire ne nous tiendrait pas autant en haleine si ce n’est grâce aux personnages. Oscar est le caractère charismatique et passionné de l’histoire. C’est un officier intègre et juste, loin des fourberies de la Haute Cour, témoin proche de la jeune Marie-Antoinette. Tout le long de la série, elle voit sa vision du monde évoluer et réalise peu à peu la misère du peuple qui cherche, à juste titre, à se révolter et le fera d’une manière violente et sanglante. Mais vivre en homme est loin d’être évident et Oscar devra entraver ses sentiments pour suivre les vœux de son père et abandonner sa féminité.




Des personnages torturés et voués à un destin tragique


Oscar n’est pas une femme qui se déguise en homme, mais réellement un homme. L’anime traite donc un problème profond : celui de l’identité sexuelle, Oscar courtisant les femmes et séduisant également les hommes. La Révolution, ses événements précurseurs et des sentiments de plus en plus forts formeront le catalyseur d’une révolte intérieure chez Oscar, et la pousseront à faire son choix final lors du dénouement et laisser exploser un amour fort et violent. Marie-Antoinette est également un personnage très touchant et dont la psychologie a été bien développée. Au début de la série, on découvre une jeune Marie-Antoinette innocente et naïve qui n’aspire qu’au bonheur dans une Cour où elle se sent mal à l’aise et délaissée.



A la fin, elle se retrouvera malheureuse et abandonnée. En quelque sorte victime d’un monde dans lequel elle a été obligée de vivre (le mariage du Dauphin et Marie-Antoinette était quand même arrangé !), elle est soumise aux complots et aux railleries, se laisse manipuler facilement et ses décisions se révéleront maladroites et la mèneront à la déchéance et la mort.
Riche en événements, actions et émotions, Lady Oscar l’est aussi en passions et romances heureuses comme malheureuses. Que peut faire Oscar, éperdument amoureuse du beau comte suédois Hans Axel de Fersen, mais qui n’a d’yeux que pour la belle Marie-Antoinette ? La force de l’anime, c’est de montrer des histoires d’amour sans fioriture, sans dentelle et sentiment fleur bleue propre au shôjo, les passions parfois interdites n’en ressortent qu’avec plus d’intensité.



Le titre Versailles no Bara signifie en japonais Rose de Versailles. L’anime fait la part belle aux femmes (il faut dire que l’auteur Riyoko Ikeda est une femme !) représentées comme de très belles roses qu’on admire, mais qui doivent faner un jour et perdre de leur superbe : Oscar brillant capitaine de la Garde Royale, mais qui décide de suivre ses choix pour la Liberté et le peuple, mais surtout Marie-Antoinette si fraîche et belle qui finira les cheveux grisonnants et plus vieille que jamais, Madame du Barry ou encore Jeanne de La Motte deux intrigantes dont la place sociale élevée descendra aussi rapidement.





Une série atemporelle, malgré des graphismes démodés


Lady Oscar est un anime qui a bien vieilli du point de vue graphique. Les habitués des graphismes des séries animées récentes et les gens allergiques aux shôjos n’aimeront vraisemblablement pas. Les personnages masculins ont tout un aspect très féminisé, notamment Oscar à l'allure androgyne. On a apporté une importance toute particulière aux yeux d’une grosseur inimaginable, et qui ne cessent de luire et de briller. Cela confère beaucoup d’émotions et de vie, mais à force d’en abuser, on pourra se lasser de ces continuelles étoiles. Les roses sont aussi bien présentes, ce qui donne un côté beaucoup plus romantique à l’histoire sombre et violente. Si la musique se fond parfaitement à l’anime, on regrettera le générique français qui est en total décalage avec tout le reste.




Lady Oscar est sans conteste le chef-d’œuvre de Riyoko Ikeda. Le contexte historique et les tumultes d’un monde en évolution permettent de sublimer les histoires d’amour et les passions entre des personnages soumis aux méandres de l’Histoire.
Un anime dérangeant, mais à ne pas rater pour les nostalgiques et romantiques.
On notera la qualité de l'édition collector proposée par IDP et sa multitude de bonus (dont un interview de Dezaki très intéressant)


Meneltarma
Note de la rédaction
Note des lecteurs